À sa 34e session (Brasilia, 2010), le Comité a pris note que l’État partie cambodgien avait soumis des documents eta décidé « de considérer les documents soumis par l’État partie à sa 35e session en 2011 » (décision 34 COM 7B.66). Le Comité n’a demandé aucun rapport à l’État partie sur l’état de conservation de ce bien.
À la demande du Ministre des Ressources naturelles et de l’Environnement de la Thaïlande, et avec le consentement du Cambodge, un exemplaire des documents, du plan de gestion du bien du Temple de Preah Vihear, ainsi que la carte révisée ont été remis en main propre par le Directeur général Adjoint de l’UNESCO pour la Culture à la Délégation de la Thaïlande auprès de l’UNESCO le 9 septembre 2010. Ces documents ont aussi été partagés avec l’ICOMOS lors de la 34e session du Comité (Brasilia, 2010).
Le Plan de gestion a été préparé par l’État partie cambodgien au cours de l’année 2009 et a bénéficié de plusieurs missions techniques sur le site par une équipe d’experts internationaux. Il a été soumis au Centre du patrimoine mondial le 1er février 2010.
Le 6 décembre 2010, l’État partie du Cambodge a soumis au Centre du patrimoine mondial une demande d’assistance internationale dans le but d’organiser un séminaire technique sur la conservation, la préservation et la gestion du Temple de Preah Vihear. La demande a été favorablement examinée par les Organisations consultatives (ICOMOS et ICCROM) et le Centre du patrimoine mondial en janvier 2011 et a été recommandée à la Présidente pour approbation du montant demandé de 30 000 dollars EU à condition que les experts/participants de Thaïlande soient aussi invités à cette activité. Du fait des événements ultérieurs survenus dans l’enceinte et autour du bien, la demande est en attente d’approbation par la Présidente.
Au début de février 2011, la situation tendue à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande a entraîné des tensions accrues et des confrontations entre les deux pays depuis leur récente confrontation commencée en 2008. Comme annoncé de part et d’autre, les forces armées ont échangé des tirs, du 4 au 7 février, provoquant des morts civils et militaires, le déplacement de populations civiles et des destructions physiques.
L’UNESCO n’a pas de rapport de première main de la situation sur le terrain. Les deux parties ont donné leur récit des événements dans plusieurs lettres qui ont été communiquées à la Directrice générale de l’UNESCO ou à la Présidente du Comité ou encore à la Présidente du Conseil Exécutif.
L’UNESCO a suivi la situation de près et a exhorté à plusieurs reprises les deux États parties à résoudre le conflit de manière pacifique et à désamorcer les tensions aux abords du bien. Afin de mieux évaluer la situation et de parvenir à un dialogue entre les deux côtés, la Directrice générale de l’UNESCO a décidé de missionner l’ancien Directeur général, M. Koichiro Matsuura, en tant qu’Envoyé spécial de l’UNESCO pour Preah Vihear, entre le 24 février et le 1er mars 2011. M. Matsuura a rencontré les deux chefs de gouvernement dans leurs capitales respectives pour les encourager à poursuivre le dialogue et la coopération. Suite à cette mission, il a été convenu qu’une réunion bilatérale entre le Cambodge et la Thaïlande, facilitée par la Directrice générale de l’UNESCO, se déroule le 25 mai 2011 au Siège de l’UNESCO à Paris, avant la réunion d’information du Comité du patrimoine mondial, prévue le 26 mai 2011.
Le 26 avril 2011, une nouvelle intensification des affrontements entre les deux troupes militaires s’est produite dans une zone située à l’ouest du bien, à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande.
Les combats en février et avril 2011 ont été plus soutenus et, selon les informations disponibles, incluaient l’utilisation d’armes lourdes. Avant les heurts, d’après les informations obtenues, les deux pays avaient renforcé leur déploiement militaire dans la région après un désaccord sur la présence de drapeaux nationaux dans la zone disputée. Suite aux hostilités, on a fait état du déplacement de plusieurs milliers de civils dans les deux pays.
Une demande d’Assistance d’urgence d’un montant de 74 422 dollars EU provenant du Fonds du patrimoine mondial a été soumise par le Secrétaire général de la Commission nationale du Cambodge pour l’UNESCO au Centre du patrimoine mondial le 13 avril 2011. Le projet vise à entreprendre d’urgence un nettoyage et des interventions de conservation du bien. Au moment de préparer ce rapport, la demande a été évaluée de manière positive par les Organisations consultatives, l’ICOMOS et l’ICCROM, après que plusieurs clarifications ont été requises auprès de l’État partie cambodgien. La demande nécessite l’approbation de la Présidente du Comité du patrimoine mondial.
La Directrice générale de l’UNESCO a facilité les réunions des 25, 26 et 27 mai entre les délégations des Royaumes du Cambodge et de la Thaïlande à titre individuel et bilatéral au Siège de l’UNESCO à Paris. Les deux parties ont réaffirmé leur engagement d’assurer la protection et la conservation du bien et de prévenir de futurs dommages. La nécessité de mettre en œuvre des mesures de restauration et de réparation d’urgence a également été prise en compte, tout comme la nécessité de poursuivre le dialogue et les consultations conduisant à la 35e session du Comité du patrimoine mondial.