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Global Education Monitoring Report

Migration internationale

Les migrants qui quittent leur pays en quĂȘte de meilleures conditions de vie et de travail doivent s’adapter Ă  de nouveaux systĂšmes, faire face Ă  divers obstacles juridiques et administratifs et surmonter les barriĂšres linguistiques et la discrimination potentielle. Dans le pays d’accueil, le systĂšme Ă©ducatif est confrontĂ© aux coĂ»ts d’ajustement liĂ©s Ă  l’hĂ©bergement des nouveaux arrivants.

Les enfants Ă  une manifestation contre un projet de rĂ©pression fĂ©dĂ©rale sur l'immigration illĂ©gale Ă  Los Angeles, Californie, États-Unis. CRÉDIT: Krista Kennelal/Shutterstock. com

Les migrants qui quittent leur pays en quĂȘte de meilleures conditions de vie et de travail doivent s’adapter Ă  de nouveaux systĂšmes, faire face Ă  divers obstacles juridiques et administratifs et surmonter les barriĂšres linguistiques et la discrimination potentielle. Dans le pays d’accueil, le systĂšme Ă©ducatif est confrontĂ© aux coĂ»ts d’ajustement liĂ©s Ă  l’hĂ©bergement des nouveaux arrivants.

On comptait 258 millions de migrants internationaux en 2017, soit 3,4 % de la population mondiale. Environ 64 % d’entre eux vivaient dans des pays Ă  revenu Ă©levĂ©, oĂč la proportion d’immigrants par rapport Ă  l’ensemble de la population est passĂ©e de 10 % en 2000 Ă  14 % en 2017. Dans de nombreux pays du Golfe, comme dans les Émirats arabes unis, au KoweĂŻt et au Qatar, les immigrants sont majoritaires.

Les taux d’immigration sont deux Ă  trois fois supĂ©rieurs Ă  la moyenne mondiale dans plusieurs pays Ă  revenu intermĂ©diaire, dont l’Afrique du Sud, le Costa Rica, la CĂŽte d’Ivoire et la Malaisie. Inversement, parmi les pays qui affichent un taux d’émigration supĂ©rieur Ă  5 % de leur population figurent l’Albanie, la GĂ©orgie, la JamaĂŻque, le Kirghizistan et le Nicaragua. L’émigration du Mexique vers les États-Unis constitue le plus important couloir de migration. D’autres couloirs de migration Ă©galement trĂšs frĂ©quentĂ©s partent de l’Europe de l’Est en direction de l’Europe occidentale, de l’Afrique du Nord en direction du Sud de l’Europe, ainsi que de l’Asie du Sud en direction des pays du Golfe.

Dans la majoritĂ© des pays de l’Organisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques (OCDE), au moins un Ă©lĂšve sur cinq ĂągĂ© de 15 ans Ă©tait immigrĂ© ou issu de l’immigration en 2015 (Figure 2). Selon des estimations Ă©tablies dans les pays Ă  revenu Ă©levĂ© pour les besoins de ce Rapport, les Ă©lĂšves issus de l’immigration reprĂ©sentent au moins 5 % des effectifs dans 80 % des Ă©tablissements d’enseignement secondaire et au moins 15 % des effectifs dans 52 % des Ă©tablissements.

 

 

Figure 2: Dans la majoritĂ© des pays de l’OCDE, au moins un Ă©lĂšve sur cinq ĂągĂ© de 15 ans est un immigrant de premiĂšre ou de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration

L’influence rĂ©ciproque de la migration et de l’éducation

Les migrants ne forment pas une population alĂ©atoire. Ils diffĂšrent des non-migrants Ă  plusieurs Ă©gards, en particulier leur niveau plus Ă©levĂ© d’instruction qui les rend aptes Ă  recueillir davantage d’informations, profiter des dĂ©bouchĂ©s Ă©conomiques, utiliser des compĂ©tences transfĂ©rables et financer leur dĂ©part. En 2000, le taux d’émigration dans le monde atteignait 5,4 % pour les personnes ayant fait des Ă©tudes supĂ©rieures, 1,8 % pour les personnes ayant fait des Ă©tudes secondaires et 1,1 % pour les personnes ayant fait des Ă©tudes primaires.

Le niveau d’études au moment de la migration dĂ©pend aussi des conditions dans lesquelles les migrants franchissent les frontiĂšres : les immigrants amĂ©ricains venus d’El Salvador, d’HaĂŻti, du Mexique et du Nicaragua sans les papiers requis Ă©taient, en moyenne, plus Ă©duquĂ©s que ceux qui travaillaient sous contrat temporaire, mais moins que ceux qui avaient acquis le statut de rĂ©sident lĂ©gal.

Deux comparaisons sont Ă©clairantes pour cerner l’influence de la migration sur le niveau d’études et de rĂ©sultats scolaires. La premiĂšre comparaison, entre les migrants et les non-migrants, montre que la diffĂ©rence entre ces deux groupes va bien au-delĂ  de la dĂ©cision de migrer (Ă  titre d’exemple, les migrants auraient pu suivre une scolaritĂ© plus longue s’ils Ă©taient restĂ©s au pays). La deuxiĂšme comparaison, entre les immigrants et les autochtones, indique que la diffĂ©rence entre ces deux groupes ne se limite pas au seul statut d’immigration.
Dans certains cas, la consĂ©quence des politiques d’immigration sĂ©lective est que les immigrants sont plus Ă©duquĂ©s que les autochtones ; dans d’autres cas, les immigrants vivent dans des zones plus pauvres oĂč les Ă©coles sont de qualitĂ© mĂ©diocre, de sorte que leurs enfants ont un niveau d’études et de rĂ©ussite plus faible.

 

En 2000, le taux d’émigration dans le monde atteignait 5,4 % pour les personnes ayant fait des Ă©tudes supĂ©rieures, 1,8 % pour les personnes ayant fait des Ă©tudes secondaires et 1,1 % pour les personnes ayant fait des Ă©tudes primaires

LA MIGRATION INFLUE SUR L’ÉDUCATION DE CEUX QUI RESTENT AU PAYS

Les migrants laissent souvent leurs enfants au pays. Aux Philippines, on estime qu’entre 1,5 million et 3 millions d’enfants ont au moins un parent migrant qui rĂ©side Ă  l’étranger. L’incidence des transferts de fonds sur l’éducation n’a rien de nĂ©gligeable.

Globalement, les transferts monĂ©taires internationaux reçus par les mĂ©nages en 2017 s’élĂšvent Ă  613 milliards de dollars EU, dont 466 milliards Ă  destination de mĂ©nages vivant dans des pays Ă  faible revenu et Ă  revenu intermĂ©diaire, soit le triple du montant de l’aide publique au dĂ©veloppement. La Chine et l’Inde sont les principaux pays destinataires en valeur absolue, mais, en pourcentage du produit intĂ©rieur brut, le Kirghizistan et les Tonga arrivent en tĂȘte.

L’effet de ces envois de fonds sur l’éducation peut, en thĂ©orie, ĂȘtre positif ou nĂ©gatif. La diversification des sources de revenu fait fonction d’assurance ; les familles sont, en ce cas, moins enclines Ă  rĂ©duire leurs dĂ©penses d’éducation. Toutefois, mĂȘme si un supplĂ©ment de revenu conduit les mĂ©nages Ă  dĂ©penser davantage, l’éducation est en concurrence avec d’autres postes de dĂ©penses, les enfants sont quelquefois obligĂ©s de travailler pour remplacer le migrant et l’absence de contribution des parents peut faire obstacle Ă  l’éducation. Les transferts de fonds peuvent Ă©galement crĂ©er une « culture de la migration » dans laquelle la perspective de tirer des rendements substantiels d’une main d’oeuvre peu qualifiĂ©e ou semi-qualifiĂ©e Ă  l’étranger a un effet dissuasif sur la poursuite des Ă©tudes.

Dans la pratique, les transferts monĂ©taires internationaux ont eu pour effet d’accroĂźtre les dĂ©penses d’éducation des mĂ©nages de 35 % en moyenne, ainsi qu’il ressort qu’une sĂ©rie d’études menĂ©e dans 18 pays d’Afrique subsaharienne, d’Asie centrale, d’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est. L’effet a mĂȘme Ă©tĂ© plus prononcĂ© en AmĂ©rique latine (53 %).

La cible 10.c du dixiĂšme Objectif de dĂ©veloppement durable appelle Ă  faire baisser au-dessous de 3 % en moyenne les coĂ»ts de transaction des envois de fonds. La moyenne actuelle est de 7,1 %. Les frais de transfert perçus par les banques traditionnelles (11 %) comptent parmi les plus Ă©levĂ©s, et certains intermĂ©diaires en Afrique vont jusqu’à facturer plus de 20 %. En admettant que la part du montant total des dĂ©penses d’éducation des mĂ©nages s’élĂšve Ă  4 %, ramener les coĂ»ts de transaction Ă  3 % permettrait aux mĂ©nages de consacrer 1 milliard de dollars EU supplĂ©mentaire par an Ă  l’éducation.

Plusieurs Ă©tudes montrent que les envois de fonds ont des effets positifs sur les rĂ©sultats Ă©ducatifs. Aux Philippines, suite Ă  une hausse de 10 % des transferts internationaux, la frĂ©quentation scolaire a progressĂ© de plus de 10 % et la durĂ©e hebdomadaire du travail des enfants a diminuĂ© de plus de trois heures. Ces effets varient selon le genre. En Jordanie, l’effet positif de tels envois sur la poursuite d’études postĂ©rieures Ă  la scolaritĂ© obligatoire n’a Ă©tĂ© constatĂ© que chez les garçons.

Ces retombĂ©es positives observĂ©es correspondent parfois Ă  des couloirs de migration particuliĂšrement sĂ©lectifs ou Ă  des contextes rĂ©servĂ©s Ă  un petit nombre de migrants. Dans certains couloirs de migration empruntĂ©s par une main d’Ɠuvre peu qualifiĂ©e, l’effet nĂ©gatif sur les rĂ©sultats est avĂ©rĂ©. Au Guatemala, les transferts monĂ©taires internationaux sont associĂ©s Ă  une forte baisse de la probabilitĂ© de scolarisation, malgrĂ© une amĂ©lioration des rĂ©sultats des enfants scolarisĂ©s consĂ©cutive aux envois d’argent. Dans les rĂ©gions rurales du Mexique, les Ă©lĂšves que leurs parents ont laissĂ©s derriĂšre eux ont obtenu de moins bons rĂ©sultats Ă  la suite des envois d’argent.

DANS LES PAYS DE DESTINATION, LES MIGRANTS SONT PÉNALISÉS DANS LEUR SCOLARITÉ

Dans les pays de destination, les immigrants quittent en gĂ©nĂ©ral relativement tĂŽt le systĂšme Ă©ducatif. Dans les pays de l’Union europĂ©enne, 10 % des personnes nĂ©es au pays et 19 % des personnes nĂ©es Ă  l’étranger ĂągĂ©es de 18 Ă  24 ans ont abandonnĂ© prĂ©cocement l’école en 2017. Le dĂ©crochage scolaire dĂ©pend parfois de l’ñge des Ă©lĂšves au moment de leur arrivĂ©e ; les rĂ©sultats sont trĂšs variables selon qu’ils sont entrĂ©s dans le systĂšme Ă©ducatif du pays d’accueil au dĂ©but, au milieu ou Ă  la fin du cycle de scolaritĂ© obligatoire. Aux États-Unis, 40 % des immigrants mexicains ĂągĂ©s de 7 ans Ă  leur arrivĂ©e n’ont pas achevĂ© le cycle secondaire, contre 70 % de ceux qui Ă©taient ĂągĂ©s de 14 ans Ă  leur arrivĂ©e.

Cependant, le niveau scolaire des immigrants progresse plus rapidement que celui des enfants autochtones et des enfants restĂ©s au pays. En Allemagne, chez les enfants autochtones dont les parents Ă©taient moins instruits que la moyenne, la progression scolaire a Ă©tĂ© plus lente que celle de leurs homologues immigrĂ©s. Dans huit pays d’AmĂ©rique latine et des CaraĂŻbes sur dix, les enfants d’immigrants avaient en moyenne poursuivi leur scolaritĂ© pendant 1,4 annĂ©e de scolaritĂ© de plus que les enfants de parents qui n’avaient pas quittĂ© leur pays.

Les Ă©carts de niveau d’études s’étendent sur plusieurs gĂ©nĂ©rations. L’étude PISA 2015 indique que, chez les jeunes de 15 ans, 49 % d’immigrants ĂągĂ©s de 15 ans de premiĂšre gĂ©nĂ©ration et 61 % d’immigrants de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration avaient au moins atteint le niveau 2 de compĂ©tences en lecture, mathĂ©matiques et sciences, contre 72 % pour les autochtones. En Allemagne, au Canada et en Italie, les autochtones demeurent en avance sur les immigrants de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration, en particulier dans l’enseignement supĂ©rieur.

Si l’on compare le niveau des immigrants turcs de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration dans six pays, il apparaĂźt que seulement 5 % d’entre eux en Allemagne, mais 37 % d’entre eux en France, ont suivi des Ă©tudes supĂ©rieures. Cet Ă©cart tient notamment Ă  des facteurs institutionnels propres Ă  la France, comme l’accĂšs prĂ©coce Ă  l’enseignement prĂ©primaire, l’orientation tardive vers les filiĂšres de l’enseignement secondaire selon les aptitudes et les possibilitĂ©s d’accĂ©der Ă  l’enseignement supĂ©rieur par des filiĂšres moins sĂ©lectives. Le statut socio-Ă©conomique plus bas explique environ 20 % du retard d’apprentissage des immigrants dans les pays de l’OCDE ; dans certains pays, dont la France et la GrĂšce, ce chiffre est de 50 %. Dans les pays de l’OCDE, la probabilitĂ© de redoubler une classe est pratiquement deux fois plus Ă©levĂ©e chez les Ă©lĂšves immigrĂ©s que les Ă©lĂšves autochtones.

 


Les politiques en matiĂšre d’immigration et de citoyennetĂ© entravent l’accĂšs Ă  l’école

Le droit Ă  l’éducation et le principe gĂ©nĂ©ral de protection contre toutes formes de discrimination sont consacrĂ©s par le Pacte international relatif aux droits Ă©conomiques, sociaux et culturels et par la Convention relative aux droits de l’enfant. Un traitĂ© international portant spĂ©cifiquement sur les migrations prĂ©voit une Ă©galitĂ© de traitement entre les migrants et rĂ©fugiĂ©s et les nationaux en matiĂšre d’éducation, mĂȘme si le texte n’a Ă  ce jour Ă©tĂ© ratifiĂ© que par un pays sur quatre et, en l’occurrence, presque exclusivement par des pays Ă©metteurs de migrants. Dans la pratique, les politiques d’immigration restrictives, les lĂ©gislations contradictoires et les rĂšgles trĂšs strictes imposĂ©es par les pays d’accueil en matiĂšre de documents Ă  produire ne sont guĂšre de nature Ă  promouvoir l’exercice de ce droit.

Les lĂ©gislations nationales mettent parfois en pĂ©ril le droit constitutionnel Ă  l’éducation. À Chypre et en Slovaquie, les Ă©tablissements scolaires sont tenus de signaler aux services de l’immigration les familles qui ne possĂšdent pas de documents valides. En Afrique du Sud, la Loi sur l’immigration de 2002 interdit aux migrants dĂ©pourvus de papiers de s’inscrire Ă  l’école.

Dans les pays oĂč le droit Ă  l’éducation des populations nĂ©es Ă  l’étranger est prĂ©vu par la lĂ©gislation, les chances de pouvoir exercer ce droit sont plus grandes. En Argentine, la Loi sur l’éducation nationale de 2006 affirme le droit de tous les habitants Ă  l’éducation. En SlovĂ©nie, la loi sur l’école Ă©lĂ©mentaire stipule explicitement l’extension du droit Ă  l’éducation aux apatrides.

L’existence d’un cadre juridique qui favorise l’intĂ©gration n’empĂȘche pas nĂ©cessairement les pratiques discriminatoires au niveau rĂ©gional ou local. Les Ă©coles ont le droit de conditionner l’inscription d’un Ă©lĂšve Ă  la fourniture d’un certificat de naissance, des titres scolaires ou universitaires acquis antĂ©rieurement, de papiers d’identitĂ© ou d’une attestation de rĂ©sidence. Au Chili, oĂč le nombre de migrants haĂŻtiens est passĂ© de 5 000 en 2010 Ă  105 000 en 2017, la politique prescrit d’assurer l’accĂšs de tous les enfants Ă  l’enseignement public ; dans la pratique, l’offre Ă©ducative relĂšve des fonctionnaires locaux. En OuzbĂ©kistan, les autoritĂ©s scolaires demandent parfois de produire une attestation de rĂ©sidence, un passeport ou un document rĂ©digĂ© dans la langue nationale avant l’inscription.

Une clarification officielle peut rassurer les gardiens de l’accĂšs Ă  l’école sur le fait que la loi n’oblige pas Ă  produire un dossier complet, et un cadre juridique national solide peut prĂ©voir des voies de recours pour les individus qui souhaitent dĂ©poser plainte. En 2014, l’Italie et la Turquie ont prĂ©cisĂ© qu’il n’y avait pas aucune obligation Ă  fournir des papiers pour s’inscrire Ă  l’école. En France, les parents peuvent s’adresser au mĂ©diateur ou aux tribunaux pour demander rĂ©paration en cas de refus d’inscription Ă  caractĂšre discriminatoire.

Pour les migrants sans papiers, l’accĂšs Ă  l’éducation n’en demeure pas moins un chemin semĂ© d’embĂ»ches. Aux États-Unis, oĂč le nombre d’immigrants en situation irrĂ©guliĂšre s’élevait Ă  11 millions en 2014, la menace de reconduite Ă  la frontiĂšre peut ĂȘtre une cause de non scolarisation des enfants : en fĂ©vrier 2017, l’absentĂ©isme dans le district scolaire de Las Cruces (État du Nouveau-Mexique) a augmentĂ© de 60 % aprĂšs une descente des services d’immigration. InstaurĂ© en 2012, le programme Deferred Action for Childhood Arrivals (DACA) a permis Ă  1,3 millions de jeunes entrĂ©s illĂ©galement sur le territoire amĂ©ricain avant l’ñge adulte d’éviter une expulsion et de travailler lĂ©galement aux États-Unis. Selon les estimations, le taux de d’obtention d’un diplĂŽme du secondaire a augmentĂ© de 15 % grĂące Ă  ce programme qui a incitĂ© les immigrants admissibles Ă  en profiter.

Quant aux mineurs migrants non accompagnĂ©s, qui sont particuliĂšrement vulnĂ©rables Ă  l’exploitation, leurs besoins Ă©ducatifs ne sont pas satisfaits. Leur nombre a explosĂ© dans le monde, passant de 66 000 en 2010–2011 Ă  300 000 en 2015–2016. Dans maints pays, dont l’Australie, la GrĂšce, l’IndonĂ©sie, la Malaisie, le Mexique, Nauru et la ThaĂŻlande, les enfants et les jeunes placĂ©s dans des centres de dĂ©tention d’immigrants n’ont souvent pas ou peu accĂšs Ă  l’éducation. PrĂšs de 73 % des 86 000 mineurs arrivĂ©s en Italie entre 2011 et 2016 n’étaient pas accompagnĂ©s. MalgrĂ© l’adoption, en 2015 et 2017, d’une lĂ©gislation visant Ă  les protĂ©ger, ils ne sont qu’une minoritĂ© Ă  frĂ©quenter rĂ©guliĂšrement l’école.

L’absence de papiers peut constituer un obstacle pour les 10 millions d’apatrides dans le monde qui, pour certains, sont issus de l’immigration. En CĂŽte d’Ivoire, oĂč l’on recense 700 000 apatrides, on ne peut accĂ©der Ă  l’éducation que si l’on dispose d’une piĂšce justificative de sa nationalitĂ©. En RĂ©publique dominicaine, oĂč des milliers d’immigrants haĂŻtiens se sont vus retirer leur nationalitĂ©, le taux net de scolarisation primaire chez les enfants ĂągĂ©s de 6 Ă  13 ans Ă©tait, en 2012, de 52 % pour les enfants nĂ©s en HaĂŻti, contre 82 % pour les immigrants nĂ©s dans d’autres pays.

 


Les politiques d’éducation peuvent favoriser l’accĂšs des migrants Ă  l’école

Les programmes de la petite enfance, les programmes de soutien linguistique et les politiques en matiĂšre de groupement par aptitudes, de sĂ©lection et de sĂ©grĂ©gation sont des moyens efficaces d’amĂ©liorer l’accĂšs Ă  l’éducation.

La participation des immigrants aux programmes de la petite enfance est fondamentale. Le niveau de lecture des immigrants ĂągĂ©s de 15 ans ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un enseignement prĂ©primaire est meilleur et correspond, en moyenne, Ă  une annĂ©e de scolaritĂ© supplĂ©mentaire. AccĂ©der Ă  des programmes de la petite enfance peut se rĂ©vĂ©ler difficile pour des immigrants sans papiers : aux États-Unis, le taux de scolarisation prĂ©primaire des enfants sans papiers ĂągĂ©s de 3 et 4 ans est nettement plus faible que celui des enfants immigrĂ©s et autochtones pourvus de papiers.

Le manque de maĂźtrise de la langue est pĂ©nalisant Ă  l’école : en sus d’ĂȘtre un frein Ă  la socialisation, Ă  l’établissement de relations et au sentiment d’appartenance, il augmente le risque de discrimination. En 2012, 53 % des Ă©lĂšves immigrĂ©s de premiĂšre gĂ©nĂ©ration peu instruits suivaient des cours supplĂ©mentaires d’alphabĂ©tisation en dehors du cadre scolaire dans 23 pays Ă  revenu Ă©levĂ©.

La durĂ©e des classes prĂ©paratoires varie d’un pays Ă  l’autre : une annĂ©e en Belgique, en France et en Lituanie, contre 4 annĂ©es en GrĂšce. En Allemagne, les « classes d’accueil » prĂ©voient des cours de langue intensifs spĂ©cifiques pour les Ă©lĂšves issus de l’immigration. En Espagne, trois formules sont possibles selon les rĂ©gions : les classes temporaires qui accueillent les Ă©lĂšves concernĂ©s pendant une partie de la journĂ©e, les classes d’immersion et les classes interculturelles qui, outre un soutien linguistique, offrent des activitĂ©s destinĂ©es Ă  renforcer les liens entre les familles et l’établissement scolaire. Les pouvoirs publics doivent veiller Ă  ce que ces formules d’enseignement sĂ©parĂ© ne durent pas trop longtemps pour Ă©viter d’accentuer les Ă©carts et les dĂ©savantages.

La sĂ©lection prĂ©coce en fonction des aptitudes a tendance Ă  dĂ©favoriser les Ă©lĂšves immigrĂ©s, car elle diminue leurs chances, crĂ©e des inĂ©galitĂ©s et renforce la corrĂ©lation entre l’origine sociale et les rĂ©sultats des Ă©lĂšves. En Italie, le pourcentage d’immigrants entrĂ©s Ă  l’universitĂ© a Ă©tĂ© de 59 % pour les diplĂŽmĂ©s de l’enseignement secondaire gĂ©nĂ©ral, contre 33 % pour les diplĂŽmĂ©s de l’enseignement professionnel et 13 % pour les diplĂŽmĂ©s de l’enseignement technique.

Les Ă©lĂšves immigrĂ©s sont en gĂ©nĂ©ral concentrĂ©s dans les banlieues et les Ă©coles moins exigeantes et moins performantes. Les Ă©lĂšves autochtones rejoignent les quartiers plus riches, accentuant ainsi la sĂ©grĂ©gation. Au Royaume-Uni, les locuteurs non natifs ont plus de chances d’ĂȘtre scolarisĂ©s dans le mĂȘme Ă©tablissement que des locuteurs natifs dĂ©favorisĂ©s. La proportion d’immigrants peut aussi retentir nĂ©gativement sur les rĂ©sultats Ă©ducatifs des natifs dĂ©favorisĂ©s. En NorvĂšge, la prĂ©sence de 10 % d’immigrants supplĂ©mentaires dans une Ă©cole est associĂ©e Ă  une hausse de 3 % du taux d’abandon scolaire parmi les Ă©lĂšves natifs.

Les pays ont diffĂ©rents outils Ă  leur disposition pour lutter contre la sĂ©grĂ©gation. En Italie, une circulaire de 2010 fixe un taux plafond de 30 % d’immigrants de premiĂšre gĂ©nĂ©ration par classe. Dans la rĂ©alitĂ©, 17 % de classes de primaires dĂ©passent ce plafond. En Allemagne et en France, en dĂ©pit des politiques et des rĂ©formes engagĂ©es pour limiter la sĂ©grĂ©gation scolaire, les parents contournent le systĂšme de la carte scolaire ; quant aux Ă©coles, elles trouvent des solutions pour sĂ©parer les classes selon l’option choisie par les parents pour l’instruction religieuse ou la langue Ă©trangĂšre. Une analyse portant sur 108 circonscriptions d’écoles primaires situĂ©es dans quatre districts de Berlin montre que, dans une Ă©cole sur cinq, il y a deux fois plus d’élĂšves issus de l’immigration que d’élĂšves habitant dans le district concernĂ©.

CERTAINS GOUVERNEMENTS APPORTENT UN SOUTIEN CIBLÉ AUX ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES À FORTE PROPORTION D’ÉLÈVES IMMIGRÉS

Les besoins de financement sont vraisemblablement plus importants dans les Ă©tablissements scolaires qui comptent une forte proportion d’élĂšves immigrĂ©s ou rĂ©fugiĂ©s parmi leurs effectifs. Le financement par pĂ©rĂ©quation a pour but de garantir une plus grande Ă©quitĂ© en allouant des ressources supplĂ©mentaires Ă  des Ă©tablissements pour compenser les inĂ©galitĂ©s. Dans certains programmes, le pourcentage de migrants est un critĂšre qui est pris en compte dans le financement de l’établissement. En Lituanie, le budget de l’école ajoute 20 % pour les Ă©lĂšves qui appartiennent Ă  une minoritĂ© nationale et 30 % pour les Ă©lĂšves immigrĂ©s durant leur premiĂšre annĂ©e de scolaritĂ© dans le pays.

Si ces pratiques font figure d’exception, les Ă©lĂšves migrants et rĂ©fugiĂ©s peuvent aussi ĂȘtre indirectement Ă  l’origine de l’attribution de ressources supplĂ©mentaires. Des financements sont par exemple allouĂ©s Ă  des Ă©coles implantĂ©es dans des quartiers oĂč les habitants ont une faible maĂźtrise de la langue d’enseignement ou un niveau socioĂ©conomique peu Ă©levĂ©, deux Ă©lĂ©ments qui caractĂ©risent souvent la situation des immigrants. La nouvelle formule de financement nationale (National Funding Formula) en Angleterre (Royaume-Uni) met fin au systĂšme de financement spĂ©cialement rĂ©servĂ© aux migrants, mais elle prĂ©voit l’octroi de ressources supplĂ©mentaires pour compenser des dĂ©savantages imputables par exemple au « dĂ©nuement », « niveau antĂ©rieur faible » et « anglais comme langue supplĂ©mentaire ».

Il n’est pas rare non plus que les Ă©coles reçoivent des aides additionnelles pour les Ă©lĂšves migrants et rĂ©fugiĂ©s parallĂšlement Ă  la formule de financement classique. Le gouvernement danois a affectĂ© prĂšs de 3 millions de dollars EU en 2008–2011 pour financer des activitĂ©s et des ressources, comme des conseillers scolaires et familiaux, en vue de renforcer la coopĂ©ration entre les familles d’immigrants et les Ă©tablissements scolaires.

Dans certains pays, un systĂšme de financement ciblĂ© existe pour les programmes linguistiques. Dans le cadre du programme amĂ©ricain English Language Acquisition Program, 740 millions de dollars EU par an sont octroyĂ©s sous forme de subventions publiques en fonction du nombre d’élĂšves qui apprennent l’anglais. Les Ă©coles financent l’enseignement linguistique grĂące Ă  ces fonds. D’autres formes de soutien destinĂ©es aux enseignants qui rencontrent des difficultĂ©s avec des Ă©lĂšves des familles d’immigrants sont aussi possibles.

Le soutien ciblĂ© en direction des Ă©lĂšves migrants et rĂ©fugiĂ©s sous-estime parfois les difficultĂ©s structurelles de l’école et de l’administration. Les immigrants et les rĂ©fugiĂ©s peu Ă©duquĂ©s ont tendance Ă  se regrouper dans des quartiers oĂč les autoritĂ©s scolaires sont dĂ©jĂ  sous-Ă©quipĂ©es en personnel. Les mesures visant Ă  inciter les enseignants Ă  travailler dans les Ă©coles dĂ©favorisĂ©es sont malaisĂ©es Ă  mettre en oeuvre en dehors du cadre du budget ordinaire de l’école. Qui plus est, les dĂ©cisions politiques peuvent peser sur les financements ponctuels ou l’appui extrabudgĂ©taire aux programmes, comme aux États-Unis.

LES PROGRAMMES D’ALPHABÉTISATION ET D’ENSEIGNEMENT LINGUISTIQUE SONT UN PILIER DE L’INCLUSION DES IMMIGRANTS ET DES RÉFUGIÉS ADULTES

Le niveau d’alphabĂ©tisation des immigrants et des rĂ©fugiĂ©s est extrĂȘmement variable. D’aprĂšs une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e en 2016 auprĂšs de demandeurs d’asile en Allemagne, 15 % d’entre eux Ă©taient analphabĂštes, 34 % connaissaient l’alphabet latin et 51 % connaissaient un autre alphabet. L’alphabĂ©tisation des immigrants et des rĂ©fugiĂ©s adultes peut les aider Ă  se sentir accueillis, renforcer leur sentiment d’appartenance et dĂ©velopper leurs aptitudes Ă  communiquer et Ă  subvenir Ă  leurs besoins quotidiens. L’acquisition d’une meilleure maĂźtrise de la langue du pays hĂŽte est associĂ©e Ă  une augmentation des possibilitĂ©s d’emploi et du niveau de revenu et, selon les dĂ©clarations des intĂ©ressĂ©s, Ă  un meilleur Ă©tat de santĂ©. Rares sont pourtant les programmes publics d’alphabĂ©tisation mis en oeuvre Ă  grande Ă©chelle pour les immigrants et les rĂ©fugiĂ©s adultes.

Compte tenu de la diversitĂ© des immigrants et des rĂ©fugiĂ©s, il importe de concevoir des programmes souples, offrant une grande variĂ©tĂ© de rythmes, de contenus et d’horaires. Les apprenants qui ne savent ni lire ni Ă©crire dans leur langue maternelle sont confrontĂ©s Ă  des difficultĂ©s bien spĂ©cifiques. Selon certaines estimations, pour ceux qui n’ont Ă©tĂ© que peu, voire pas, scolarisĂ©s, apprendre Ă  Ă©crire dans une seconde langue prend huit fois plus de temps. En Finlande, le rythme d’apprentissage est lent et la formation dispensĂ©e est sans doute trop courte pour des adultes analphabĂštes.

Pour aider ces apprenants, les enseignants ont besoin d’ĂȘtre compĂ©tents dans l’utilisation de matĂ©riels qui correspondent aux problĂšmes que les immigrants rencontrent dans leur vie de tous les jours. Dans le cadre du programme AlfaZentrum fĂŒr MigrantInnen Ă  Vienne, les apprenants apportent de chez eux ou de leur lieu de travail les documents qu’ils ont des difficultĂ©s Ă  comprendre et pour lesquels ils ont besoin d’aide.

L’enseignement et l’apprentissage de la langue maternelle des immigrants adultes facilitent le travail d’accompagnement de l’alphabĂ©tisation initiale. En NorvĂšge, les centres d’éducation des adultes ont eu l’idĂ©e de faire appel aux apprenants immigrĂ©s les plus instruits comme assistants dans les classes de premiĂšre alphabĂ©tisation de façon Ă  rĂ©soudre les difficultĂ©s de comprĂ©hension entre les enseignants et les apprenants.

Le sous-financement peut limiter l’offre de programmes, en particulier dans les pays oĂč les ressources et le soutien des pouvoirs publics ne sont pas en adĂ©quation avec la politique, comme au Royaume-Uni. La pauvretĂ©, les prĂ©occupations sĂ©curitaires et l’absence de programmes adaptĂ©s aux particularitĂ©s culturelles dĂ©couragent parfois les individus, en particulier les femmes, d’assister aux cours. La concentration de nouveaux arrivants dans des enclaves ethnolinguistiques ne les incite pas Ă  apprendre la langue puisqu’ils y sont peu exposĂ©s. Par ailleurs, la motivation pour apprendre une nouvelle langue peut ĂȘtre faible dans le cas des migrants temporaires.

Les programmes linguistiques doivent ĂȘtre modulables, adaptĂ©s aux spĂ©cificitĂ©s culturelles et dotĂ©s des ressources nĂ©cessaires. Associer les immigrants et les rĂ©fugiĂ©s Ă  la planification et Ă  l’enseignement peut ĂȘtre utile. En Nouvelle-ZĂ©lande, pendant la phase de conception d’un programme, les pouvoirs publics ont consultĂ© des rĂ©fugiĂ©s, anciens et actuels, pour recueillir leurs commentaires sur leurs souhaits par rapport Ă  l’enseignement et leurs difficultĂ©s Ă©ventuelles.

L’emploi Ă©tant l’une des prioritĂ©s des immigrants et des rĂ©fugiĂ©s Ă  leur arrivĂ©e, l’intĂ©gration et l’acquisition de la langue sont parfois une condition impĂ©rative pour obtenir un travail. À Cabo Verde, un programme de promotion de l’alphabĂ©tisation et de la formation des immigrants des communautĂ©s africaines vivant au Cabo Verde offre des cours d’alphabĂ©tisation, de portugais et de formation professionnelle, comme l’informatique et la menuiserie. Le gouvernement allemand, quant Ă  lui, a mis en place un cours d’intĂ©gration qui comprend 600 heures d’enseignement de l’allemand, et les rĂ©fugiĂ©s qui ont atteint le niveau B1 peuvent bĂ©nĂ©ficier d’une formation linguistique axĂ©e sur l’emploi.

LES MIGRANTS ONT BESOIN D’UNE FORMATION AUX QUESTIONS FINANCIÈRES

Le niveau de connaissances financiĂšres est faible dans bon nombre de pays d’émigration traditionnels et de communautĂ©s de migrants peu qualifiĂ©s, et les immigrants et les rĂ©fugiĂ©s sont donc trĂšs exposĂ©s au risque de fraude ou d’exploitation financiĂšre. Les systĂšmes financiers et les dispositifs de protection sociale des pays et les circuits de transferts de fonds, en particulier, peuvent leur paraĂźtre d’une grande opacitĂ© dans les premiers temps.

Des initiatives mondiales comme le RĂ©seau international sur l’éducation financiĂšre lancĂ© par l’OCDE accordent une importance prioritaire aux migrants dans le cadre de programmes plus vastes visant Ă  promouvoir l’inclusion. Les programmes de formation financiĂšre Ă  l’intention des migrants impliquent souvent un large Ă©ventail de parties prenantes reprĂ©sentant des acteurs internationaux, des gouvernements, des organisations non‑gouvernementales et les acteurs privĂ©s.

L’IndonĂ©sie a adoptĂ© en 2013 une stratĂ©gie nationale d’éducation financiĂšre. FondĂ©e sur des donnĂ©es probantes issues d’un programme menĂ© conjointement avec la Banque mondiale, cette stratĂ©gie cible la formation sur des moments oĂč les migrants potentiels font face Ă  des dĂ©cisions financiĂšres importantes. La Fondation marocaine pour l’éducation financiĂšre a crĂ©Ă© un partenariat avec l’Organisation internationale du Travail en vue d’instaurer des programmes de formation aux questions financiĂšres pour les immigrants au Maroc. En Roumanie, l’Organisation internationale pour les migrations a lancĂ© une initiative conjointe avec la MasterCard Foundation visant Ă  faciliter l’intĂ©gration des immigrants et des rĂ©fugiĂ©s, et plus particuliĂšrement les groupes vulnĂ©rables, notamment les enfants, les femmes et les personnes ayant des besoins spĂ©ciaux.

MĂȘme s’ils possĂšdent une bonne culture financiĂšre, les migrants ne connaissent pas toujours la terminologie et les caractĂ©ristiques des produits financiers. Certains hĂ©sitent Ă  faire confiance aux institutions financiĂšres, aussi bien dans leur communautĂ© d’origine que dans la communautĂ© d’accueil. Quelquefois, les migrants sans papiers et les rĂ©fugiĂ©s rĂ©cemment arrivĂ©s craignent que les informations qui leur sont demandĂ©es pour accĂ©der aux services financiers ne servent Ă  les identifier et n’entraĂźnent leur reconduite Ă  la frontiĂšre. Le secteur financier n’a pas de produits pertinents et adaptĂ©s aux spĂ©cificitĂ©s culturelles Ă  offrir aux migrants et aux familles de retour dans leur pays.

Les donnĂ©es relatives Ă  l’incidence d’une Ă©ducation financiĂšre sur le bien-ĂȘtre Ă©conomique des migrants ne sont pas concluantes. D’aprĂšs une Ă©tude menĂ©e au Qatar sur des migrants indiens, l’acquisition de notions financiĂšres a eu un effet positif, quoique minime, sur leurs dĂ©cisions en la matiĂšre. Mais des Ă©tudes effectuĂ©es en Australie et en Nouvelle-ZĂ©lande montrent que les programmes d’éducation financiĂšre n’ont pas sensiblement modifiĂ© l’utilisation du systĂšme bancaire officiel.

 

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