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L’UNESCO organise un webinaire consacré à l’impact de la COVID-19 sur l’enseignement supérieur

04/08/2021

À la suite des perturbations sans précédent de l’éducation liées à la COVID-19, qui ont touché plus de 220 millions d’étudiants de l’éducation tertiaire à travers le monde, l’UNESCO a mené une enquête mondiale pour faire l’état des lieux des systèmes d’enseignement supérieur aux niveaux national et mondial, de décembre 2020 à février 2021.

L’enquête a pour objet d’évaluer l’impact variable de la pandémie sur les systèmes d’enseignement supérieur, en termes d’accès, d’équité et de qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, de fonctionnement des établissements universitaires, de défis nationaux, d’enjeux émergents et de réponses stratégiques.

Les résultats de l’enquête fournissent un aperçu de la façon dont certains pays ont pu transformer en opportunités les défis engendrés par la numérisation rapide de l’éducation, grâce à un soutien gouvernemental fort et à la coopération internationale.

À la fin de l’enquête, l’UNESCO a organisé le 30 juin 2021 un webinaire pour présenter les principales conclusions et fournir aux acteurs de l’enseignement supérieur – représentants des universités, décideurs, étudiants et enseignants – l’occasion de partager leur point de vue et leur expérience de la pandémie de COVID-19.

En ouverture, Stefania Giannini, Sous-Directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation, a affirmé que « le webinaire d’aujourd’hui a une signification importante car il a la capacité de réunir toutes les parties prenantes pour entamer le processus ardu de redéfinition de l’enseignement supérieur, afin qu’il soit plus inclusif, pour un monde qui contribue à un bien commun mondial ».

Akemi Yonemura, Spécialiste des programmes de l’UNESCO, a présenté les principales conclusions du rapport d’enquête, soulignant le creusement des inégalités accéléré par la pandémie, mais aussi les bonnes pratiques de plusieurs pays, qui ont pu transformer les défis en opportunités grâce à l’innovation, à un soutien gouvernemental fort et à la coopération internationale.

Parmi les 10 États membres représentés, il est apparu clairement que la pandémie avait radicalement fait passer les systèmes d’enseignement supérieur à un fonctionnement en mode virtuel. Les représentants ont évoqué la nécessité d’infrastructures améliorées, d’un accès facilité à Internet et aux appareils numériques, ainsi que d’un passage à des méthodes d’apprentissage hybride. Le représentant de l’Afghanistan, M. Barai Mobarez, a résumé les difficultés en déclarant que « nos principaux défis sont le manque d’infrastructures, le faible niveau de compétences informatiques chez les enseignants et les étudiants et le faible accès aux appareils numériques ».

Les intervenants se sont également déclarés préoccupés par la réduction des inscriptions qui a un impact sur le fonctionnement des universités et en particulier sur le nombre de personnes employées. Le représentant du Kenya, Dr. Frank Sawanga Ndakala, a expliqué que « tandis qu’il y a eu une hausse de 3,9 % des étudiants inscrits dans le secteur public, nous avons constaté en même temps une diminution de 11,5 % dans le secteur privé, ce qui est préoccupant pour ces universités qui n’ont donc pas assez de revenus pour payer leur personnel ». Le représentant de la Jamaïque, Dr Dameon Black, a confirmé cette analyse, commentant que « l’impact sur l’emploi du personnel a été grave pour les établissements privés qui dépendent des droits de scolarité des étudiants ».

Le représentant de l’Université nationale des Îles Salomon, Dr. Jack Maebuta, a fourni un aperçu de l’impact à long terme, notant que « le coût indirect a trait en grande partie à la perte de revenus des étudiants qui n’ont pas pu assister aux cours, l’université n’ayant octroyé aucune bourse d’études en 2021. »

Les représentants des universités et des étudiants ont attiré l’attention sur le poids psychologique de la pandémie, citant l’isolement et le manque d’interaction avec les enseignants et les autres étudiants qui ont nui à leur expérience, à leur moral et à leur motivation à poursuivre leurs études. Le représentant de l’UNRWA, M. Moritz Bilagher, a également noté que « une pression financière accrue sur les familles pousse un plus grand nombre d’étudiants à abandonner leurs études » et que « nous avons noté une diminution du pourcentage d’étudiants diplômés trouvant un emploi, par rapport aux années précédentes ». Trouver un emploi après avoir obtenu son diplôme est un souci qui a été partagé par Mme Hanwen Zhou, ancienne stagiaire à l’UNESCO : « En tant que nouvelle diplômée, obtenir un emploi est ce qui est le plus difficile. De toute évidence, il y a une réduction importante des offres d’emploi [en raison de la pandémie], en particulier pour les étudiants internationaux. »

Plusieurs représentants ont toutefois mis en avant certains aspects positifs. La représentante de Malaisie, Dr. Ghazali Kamila, a noté que « toutes les universités publiques ont été très solidaires en partageant leurs ressources, leur expertise et leurs bonnes pratiques. Par exemple, les centres de ressources ont offert des séances de formation à tout le personnel enseignant pour le former à dispenser son enseignement en ligne. » La représentante canadienne, Mme Candice Ennis Williams, a fait remarquer que « l’une de nos premières mesures en 2020 a été de d’accroître le soutien financier aux étudiants. La plupart des provinces leur ont offert des équipements technologiques – ordinateurs, tablettes, achats, etc. » La représentante de la Belgique, Mme Marie-Anne Persoons, a également convenu que la solidarité internationale, en particulier pour la mobilité, sera essentielle dans l’avenir et elle a exprimé l’intérêt de son pays pour la ratification de la Convention mondiale sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur.

En clôture, Mme Katsuno-Hayashikawa, Directrice d’Éducation 2030 à l’UNESCO, a encouragé tous les pays et toutes les universités à mettre à profit cette période difficile pour améliorer leur enseignement supérieur : « Cette crise offre la meilleure occasion de commencer à mettre en œuvre des programmes plus durables inspirés de l’Agenda 2030 et des ODD, en travaillant sur la réduction des inégalités et en offrant à tous une égalité des chances pour l’accès à l’enseignement supérieur par la promotion d’un véritable apprentissage tout au long de la vie. »

Peter J Wells, Responsable de l’enseignement supérieur à l’UNESCO, a enfin commenté que le webinaire avait constitué « une session très remarquable mais aussi touchante de récits et d’expériences et une leçon d’humilité pour nous à l’UNESCO. »

Sur la base des résultats de la première enquête et des expériences et autres questions évoquées lors de cet événement, l’UNESCO mènera une deuxième enquête sur l’enseignement supérieur pour recueillir davantage de données sur l’impact de la pandémie sur les systèmes d’enseignement supérieur et pour continuer à aider ses États membres à remodeler leurs systèmes d’enseignement supérieur, ce qui contribuera à la Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur qui se tiendra en mai prochain à Barcelone, en Espagne.

 

Photo: Rawpixel.com/Shutterstock.com