<
 
 
 
 
×
>
You are viewing an archived web page, collected at the request of United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) using Archive-It. This page was captured on 12:12:26 Jun 20, 2021, and is part of the UNESCO collection. The information on this web page may be out of date. See All versions of this archived page.
Loading media information hide

Entretien avec Maguette Dieye - les art et la culture, une force motrice

Maguette Dieye est chargée des projets culturels au sein Diagn’art à Saint-Louis, au Sénégal. Maguette entend apporter des changements positifs à sa communauté à travers la danse. Pour elle, devenir professionnelle dans le domaine de la culture n’a pas été facile; grâce à un programme de renforcement des capacités financé par le Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC), elle a pu acquérir les connaissances pratiques dont elle avait besoin pour progresser dans sa carrière. Aujourd’hui, la responsable culturelle continue de rechercher des opportunités afin d’élargir ses compétences et mieux servir les industries créatives de son pays. Elle va participer à la septième session de la Conférence des Parties.

Quel a été votre parcours professionnel dans l'administration culturelle ?

C'est à partir de 2010 que j'ai commencé à m'intéresser à l'art et à la culture. Tous les mois de juin, je donnais un coup de main à l'Association Diagn'art pour l'organisation du festival Duo Solo Danse et je gérais aussi les cours de danse pendant les grandes vacances scolaires.

Après mon Baccalauréat, je voulais suivre une formation en administration culturelle, mais il n'y avait aucun cursus académique dans le domaine au Sénégal. Certes, il y a l'École Nationale des Arts qui forme des médiateurs culturels, mais je n’étais pas très intéressée par cette branche. J’ai fini par suivre une formation en management et gestion de projets, et dans le cadre de ces études, j'ai choisi de faire mes stages dans le domaine de l'art et de la culture au Sénégal. C’est à partir de là que j'ai vraiment commencé à m'investir dans ce domaine.

J'ai trouvé par hasard un appel à candidatures sur Facebook pour de jeunes administrateurs culturels. Quand j'ai été retenue pour y participer, la majeure partie de mes amies disait que j'étais folle et que l'art et la culture ne pouvaient rien m'apporter.

La majeure partie de mes amies disait que j'étais folle et que l'art et la culture ne pouvaient rien m'apporter.

Ce sont ces mots qui m'ont donnée la motivation à continuer, jusqu’à aujourd’hui, à creuser et à chercher des formations et des séminaires. Je suis toujours convaincue que l'art et la culture peuvent être une force motrice du développement.

 

Quels sont les impacts de Diagn'Art sur le développement du secteur culturel au Sénégal ?

Diagn'art se décline en 3 volets : la Compagnie de danse contemporaine qui exporte aujourd’hui ses créations à l’international. Le Festival Duo Solo Danse qui est un lieu riche d’échanges et de formations pour les professionnels de la danse, et qui s’inscrit dans le paysage culturel sénégalais comme un tremplin pour les jeunes talents. Et enfin, Le Château, qui est un centre culturel pour les acteurs culturels, dédié à la recherche, à la formation et à des résidences , et ouvert au débat interculturel et pluridisciplinaire.

Depuis 2008, Diagn'art a réussi à créer des emplois directs et indirects. Actuellement, nous avons 5 salariés. L'Association accompagne les jeunes porteurs de projets dans la rédaction de demande de subvention, la mise en relation, et le soutien matériel et technique. Les jeunes que nous avons formés sont aujourd’hui des exemples dans notre pays comme étant des gestionnaires de projet culturel. Les activités culturelles produisent environ 70% du budget du centre Le Château. Le centre est fréquenté quotidiennement par plus de 30 jeunes artistes, amateurs, musiciens, comédiens qui y fréquentent.

Comment les programmes de renforcement des capacités vous ont-ils aidé à développer votre carrière dans le secteur ?

Le programme de renforcement de capacité m'a beaucoup aidée dans mon insertion professionnelle. Cela m'a permis de rencontrer une autre structure, de connaitre une autre manière de travailler et de gérer, d'avoir une vision beaucoup plus large dans les secteurs artistiques et culturels, que celle offerte par ma formation initiale.

Quelle est la tendance actuelle des industries créatives et culturelles de votre pays ?

La tendance est plutôt positive avec beaucoup de structures. Les organisations culturelles et surtout les jeunes tentent de faire des actions pour le développement du secteur. Il y a de plus en plus de débats, de panels, et de formations autour du thème « Les industries culturelles et créatives : quels enjeux pour l'Afrique ».

Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les artistes au Sénégal, en termes de professionnalisation du secteur ?

Au niveau du financement, c’est comment faire son dossier de spectacles, monter un dossier pour une demande de subventions, trouver des fonds pour la mobilité ainsi que les résidences d'artistes, financer sa création, et trouver des formations accessibles de qualité. En termes de professionnalisme, les artistes ont besoin d'administrateurs et de techniciens du son et de la lumière qui doivent, eux aussi, être formés avant tout.

Je souhaiterais tout d'abord partager mon expérience, débattre de la question de l'entrepreneuriat et parler des besoins de formation professionnelle en Afrique.

Qu'espérez-vous réaliser lors de la 7ème Conférence des parties ?

Je souhaiterais tout d'abord partager mon expérience, débattre de la question de l'entrepreneuriat et parler des besoins de formation professionnelle en Afrique.

Je souhaiterais aussi faire du réseautage, rencontrer de nouveaux partenaires dans le but de développer notre projet de formation des jeunes au niveau de Saint Louis au Sénégal, mais aussi l'élargir en fonction des financements qu'on aura et l'ouvrir sur l'Afrique en général.

p1080642.jpg

Liens

Objectif(s) de la Convention 2005 de l'UNESCO