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La planète : vers la durabilité environnementale

Here students learn about the animals and plants near the beach. The activity is designed to encourage the students to be more environment friendly.

CREDIT: Nur’aini Yuwanita Waken/UNESCO

La planète : vers la durabilité environnementale

L’action individuelle et collective de l’homme a mis la planète et les formes de vie qu’elle contient à très rude épreuve. C’est aussi par son action que l’humanité, qui a clairement contribué à la dégradation de l’environnement, à la perte rapide de biodiversité et au changement climatique, devra trouver des solutions à ces problèmes.

L’éducation, de concert avec les initiatives des gouvernements, de la société civile et du secteur privé, peut jouer un rôle majeur dans la nécessaire transformation vers des sociétés environnementalement plus durables. L’éducation forge les valeurs et les points de vue. Elle contribue aussi au développement de compétences, de concepts et d’outils pouvant servir à réfréner ou abolir des pratiques non durables.

Si l’éducation favorise la durabilité de multiples façons, celles-ci ne sont pas toujours positives. L’éducation peut en effet encourager des pratiques non durables comme la surconsommation des ressources, ou exacerber la perte de savoirs et de modes de vie autochtones relativement durables. Il pourra s’avérer nécessaire de la redéfinir et de la transformer pour qu’elle ait un impact positif.

LES COMPORTEMENTS HUMAINS ONT PROVOQUÉ UNE CRISE ENVIRONNEMENTALE

Trois des raisons les plus couramment invoquées pour expliquer comment les comportements humains ont entraîné une dégradation de l’environnement sont la démographie, les modes de vie modernes et le comportement des individus. Par démographie, on entend tout simplement que nous sommes trop nombreux sur la planète : la population mondiale a triplé entre 1950 et 2015, et elle devrait croître d’un milliard supplémentaire pour atteindre 8,5 milliards à l’horizon 2030. L’imputation aux modes de vie modernes part de la constatation que les zones urbaines et les pays avancés ont une plus forte consommation de ressources par habitant. Les pays où les conditions de vie se sont rapidement améliorées ont vu quasiment doubler leur empreinte écologique au cours des deux dernières décennies : en 2012, la plupart des pays à haut revenu avaient une empreinte écologique non durable. L’explication fondée sur les comportements individuels considère que les individus sont à la fois la source des problèmes environnementaux et leur solution potentielle, via l’adoption, par exemple, de politiques encourageant le recyclage, l’utilisation du vélo et les véhicules économes en carburant.

L’APPRENTISSAGE EST UNE CLÉ POUR RÉSOUDRE CES PROBLÈMES

L’éducation a un rôle fondamental à jouer pour répondre aux défis environnementaux. L’éducation, en particulier celle des filles et des femmes, est le moyen le plus sûr de ralentir la croissance démographique et d’accroître la capacité des femmes à maîtriser leur propre fécondité et à décider à quel moment elles veulent avoir un enfant. L’éducation est capable d’améliorer les moyens de subsistance en augmentant les revenus, et les individus qualifiés sont indispensables à la transformation des économies et des systèmes alimentaires. L’éducation peut peser sur les comportements individuels et collectifs vis-à-vis de l’environnement, grâce à une approche contemporaine, traditionnelle ou tout au long de la vie de l’apprentissage.

L’analyse de 78 curricula nationaux montre que 55 % d’entre eux emploient le terme d’« écologie », et 47 % celui d’« éducation environnementale » Click to Tweet

L’APPROCHE CONTEMPORAINE : L’APPRENTISSAGE PAR L’ÉCOLE

L’école aide les élèves à appréhender un problème environnemental donné, ses conséquences et le type de mesures requises pour y remédier. Les connaissances environnementales occupent une place grandissante dans les programmes scolaires formels. L’analyse de 78 curricula nationaux montre que 55 % d’entre eux emploient le terme d’« écologie », et 47 % celui d’« éducation environnementale ».

En Inde, par exemple, à la suite d’un arrêt de la Cour suprême, les agences gouvernementales ont décidé en 2003 d’élaborer un programme complet d’éducation à l’environnement, dispensé depuis, à des degrés divers, à plus de 300 millions d’élèves dans 1,3 million d’écoles.

L’éducation environnementale encourage les modes de vie durables, la réduction des déchets, une meilleure utilisation de l’énergie, un usage plus fréquent des transports en commun, le soutien aux politiques en faveur de l’environnement et l’activisme environnemental. En Estonie et en Suède, où le développement durable est inscrit au programme des écoles, les élèves interrogés dans le cadre du Programme international pour le suivi des acquis des élèves en 2006 avaient plus de probabilité que leurs camarades des pays n’offrant pas un tel contenu de répondre correctement aux questions de sciences de l’environnement. Certains établissements ont adopté une « approche globale » de l’école en matière d’éducation à l’environnement. Les recherches effectuées en Angleterre (Royaume-Uni) sur ce type d’écoles montrent une amélioration de leur état d’esprit et de la santé et de l’apprentissage des élèves, ainsi qu’une réduction de l’empreinte écologique des établissements.

L’APPROCHE TRADITIONNELLE : L’APPRENTISSAGE COMMUNAUTAIRE

Les savoirs traditionnels – en particulier autochtones – dans des domaines comme l’agriculture ou la production et la conservation alimentaires ont joué un rôle important dans la durabilité environnementale pendant des siècles. De nombreuses pratiques traditionnelles de gestion des terres par les communautés autochtones sont de plus en plus reconnues au niveau mondial comme d’excellentes approches de la conservation de la biodiversité et de la préservation des processus écosystémiques. En Colombie, le Conseil des établissements durables des Amériques met en pratique le concept du bien vivir (bien vivre), qui reconnaît la contribution des communautés autochtones, par exemple dans les projets d’écoquartiers urbains, les villages traditionnels durables et les centres d’éducation à la durabilité.

Les savoirs locaux et autochtones ont contribué au bon fonctionnement des écosystèmes, à la création de systèmes d’alerte précoce aux catastrophes naturelles, et à l’adaptation et à la résilience des populations face au changement climatique. Aux États-Unis, l’Alaska Rural Systemic Initiative, qui met les élèves en relation avec les anciens des communautés autochtones, est un exemple d’apprentissage des savoirs traditionnels en milieu scolaire. L’enseignement dans les langues locales contribue aussi au partage des connaissances entre générations.

L’APPROCHE TOUT AU LONG DE LA VIE : L’APPRENTISSAGE DANS LE TRAVAIL ET LA VIE QUOTIDIENNE

Par-delà l’éducation formelle, les organismes gouvernementaux, les organisations religieuses, les associations à but non lucratif et communautaires, les organisations syndicales et le secteur privé peuvent tous favoriser un changement de comportement individuel et collectif.

Des campagnes soutenues par les gouvernements peuvent sensibiliser sur un problème environnemental, en désigner les causes et informer les populations sur de possibles solutions. Le Gouvernement éthiopien et ses partenaires ont ainsi lancé en 2015 une campagne publique de sensibilisation aux avantages de l’éclairage solaire.

Les dirigeants religieux, culturels et sociaux peuvent aider à diffuser des valeurs et des comportements écologiquement sains.

Le lieu de travail est un centre essentiel d’apprentissage de l’écologie. Les entreprises ont pris diverses initiatives pour réduire leur empreinte écologique et former leurs personnels et le grand public à la préservation de l’environnement. Selon une enquête de 2008 de l’Economist Intelligence Unit, plus de 40 % des cadres internationaux estimaient important que leurs entreprises placent leur activité sur la voie du développement durable. Les organisations syndicales ont également encouragé l’adoption de pratiques plus durables sur le lieu de travail.

Par leurs campagnes d’information des populations, leurs projets, leurs partenariats et leurs alliances « vertes », les organisations non gouvernementales (ONG) jouent un rôle crucial en mobilisant le soutien du public aux projets de sauvegarde. Des organisations de cybermilitantisme comme Avaaz, forte de 44 millions de membres répartis dans 194 pays, contribuent à sensibiliser à la protection de l’environnement grâce à des initiatives comme sa campagne de deux ans pour l’interdiction des pesticides qui ravagent les populations d’abeilles.

L’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE PASSE PAR UNE APPROCHE INTÉGRÉE DE L’APPRENTISSAGE

L’éducation renforce la résilience des populations face aux risques climatiques. Elle encourage aussi leur soutien et leur participation aux mesures d’atténuation. Pour lutter contre les effets du changement climatique, il est plus efficace d’élargir l’accès à l’éducation que d’investir dans des infrastructures comme les digues ou les systèmes d’irrigation. L’éducation des filles et des femmes réduit le nombre des victimes des catastrophes. Les projections montrent qu’en cas de stagnation des progrès de l’éducation, les décès dus aux catastrophes augmenteraient de 20 % par décennie. Les communautés les plus exposées aux événements climatiques se trouvent généralement dans des pays où les niveaux d’études sont faibles et inégaux.

L’éducation peut aider les communautés à se préparer et à s’adapter aux catastrophes climatiques. Une étude réalisée à Cuba, en Haïti et en République dominicaine a révélé que l’absence de scolarité et les faibles taux d’alphabétisme avaient empêché les populations de comprendre les messages d’alerte aux catastrophes. Aux Philippines, les communautés locales ont travaillé de concert avec les responsables de l’éducation et d’autres partenaires pour enseigner aux jeunes des moyens de s’adapter au changement climatique, contribuant à renforcer la résilience communautaire.

En cas de stagnation des progrès de l’éducation, les décès dus aux catastrophes augmenteraient de 20 % par décennie. Click to Tweet