Au Burkina Faso, l’UNESCO soutient les jeunes déplacés internes fragilisés par les récentes crises sécuritaire et sanitaire. Ainsi, 150 jeunes filles et garçons déscolarisés des régions de l’Est et du Sahel, âgés de 18 à 24 ans, vont bénéficier d’une formation professionnelle dans les domaines de la couture, de l’électricité bâtiment et l’énergie solaire, de la plomberie sanitaire ou de l’élevage de volaille.
Afin de réaliser ces formations, un cadre de référence contextualisé a été élaboré avec l’aide d’un expert de l'enseignement et de la formation techniques et professionnels (EFTP) et le Ministère en charge de la formation professionnelle. En outre, des contenus sur le vivre-ensemble, la construction de la paix, la citoyenneté et la prévention de l’extrémisme violent par l’éducation (PEV-E) ont été intégrés aux sessions techniques pour doter les jeunes apprenants de compétences socio-émotionnelles utiles dans leur quotidien et pour la pérennité de leur projet professionnel.
L’éducation est un droit fondamental pour chaque individu, mais aussi un élément capital pour la construction de la paix dans la société. La prise de conscience de la réalité de cette crise de violence s’est traduite, aux niveaux international et national, par des mesures de lutte contre l’extrémisme violent, d’où la présente formation.
Un nouveau dispositif de formation de courte durée a donc été conçu et validé pour servir à la formation de ces jeunes déplacés internes.
Pour s’approprier et maîtriser ces nouveaux modules, dix formateurs qualifiés aussi bien pour l’enseignement de disciplines techniques que transversales, qui seront en charge de former les 150 jeunes, ont participé à un atelier du 6 au 10 décembre 2021 à Koudougou. Lors de cet atelier, les formateurs ont perçu l’utilité à dispenser des formations holistiques, alliant savoir-faire et savoir-être. Ils ont pu apprendre différentes méthodes de formation, adaptées aux valeurs à transmettre.
Au sortir de cette formation, je suis persuadé que les futurs formateurs seront aptes à assurer les formations pour une insertion harmonieuse de ces jeunes déscolarisés ou non scolarisés. L’approche méthodologique basée sur l’andragogie, l’approche par les compétences et l’approche participative permettront sans doute des échanges fructueux.
Rappelant que 60% de la population africaine a moins de 25 ans, et que cette tranche de la population est la cible privilégiée des groupes extrémistes, il souligne que :
« Par les armes, nous pouvons vaincre les terroristes, mais par l’éducation, nous vaincrons le terrorisme ».
Cet atelier a eu lieu dans le cadre du projet d’ « Appui à la stabilité sociale par l’éducation et la formation professionnelle des jeunes non scolarisés suite aux crises sécuritaire et sanitaire au Sahel et dans les régions de l’Est du Burkina Faso », mis en œuvre par le Bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest (Sahel), le Ministère de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN), le Ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l’Entreprenariat et de l’Emploi (MJPEE) et la Commission Nationale Burkinabè pour l’UNESCO, avec l’appui financier du Ministère des Affaires étrangères du Japon.