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La communauté musicale d'Afrique du Sud se mobilise pour un traitement et des opportunités justes

Les actions de l'UNESCO visant à mettre en œuvre la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles contribuent à encourager l'économie créative dans le monde entier.

Il s'agit d'une série d'articles en ligne mettant en avant les voix des bénéficiaires des projets de l'UNESCO.

Est-il possible d’imaginer un monde sans musique ? La musique fait partie de la vie quotidienne des gens. Elle est constamment présente, qu'il s'agisse de mettre en musique les moments de joie ou ceux de tristesse. Quelles que soient les nationalités, si quelque chose rassemble les gens, c'est bien le fait de pouvoir apprécier une jolie chanson. Le continent africain est riche d’une diversité d'influences ethniques et culturelles en matière de musique, ce qui offre une multitude de possibilités aux auditeurs pour choisir ce qu'ils veulent écouter. Pour offrir cette variété de styles, il existe un remarquable éventail de professionnels qui s'engagent à vivifier cette diversité d'options artistiques et à la transformer en réalité.

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Malheureusement, cette industrie est le plus souvent oubliée par les gouvernements. Dans les situations difficiles telles que la récente pandémie de COVID-19, l'industrie musicale est en général la dernière à recevoir un soutien financier. C'est pourquoi il est désormais urgent de pouvoir compter sur une aide financière pour soutenir les créateurs du monde entier. A cet égard, le Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC) de l'UNESCO souhaite encourager les artistes à travers le projet "Favoriser la génération de revenus des musiciens africains" (RSFAM), et met à leur disposition les moyens qui leur permettent d'augmenter leurs revenus et de consolider leur positionnement économique dans l'industrie musicale.

Le projet RSFAM

RSFAM a été mis en œuvre pour la première fois en Afrique du Sud et constitue un exemple à suivre. L’originalité du projet réside dans le fait qu’il implique non seulement des chanteurs et des musiciens, mais aussi d'autres professionnels de l'art, tels que des chercheurs de ce secteur. Ceci a eu des effets positifs sur l'ensemble des parties prenantes.

Imaginez un café élégant dans le centre-ville de Johannesburg. La ville est célèbre pour sa scène jazz. L'écosystème musical de Johannesburg a permis à des artistes comme Spha Mdlalose, forte de 10 ans d'expérience, de se faire un nom et de devenir une chanteuse professionnelle. 

Elle a fait les « voix off » pour d'autres artistes et a son émission de radio à la fois sur des radios classiques et sur des stations grand public. Malheureusement, le COVID-19 l'a obligée à suspendre ce qui avait été et reste son rêve: pouvoir parcourir son pays et performer devant son cher public. Il n'est pas facile de Gagner sa vie en tant qu'artiste reste un défi permanent et, dans le cas de Spha, elle est souvent incertaine quant aux gains qu’elle peut raisonnablement recevoir de ses prestations professionnelles :

C’est trop aléatoire de ne compter que sur les cachets des concerts, surtout après la pandémie. Aussi le projet répond à quelque chose qui peut être utile à ma vie.

Mais Spha ne considère pas seulement cette mission comme une démarche individuelle, elle vise également des répercussions bénéfiques  sur sa communauté. Elle est convaincue que le travail réalisé a un impact positif sur le bien-être et les objectifs de développement de la communauté dans laquelle elle vit actuellement : 

Ma communauté peut, grâce aux informations fournies par le projet, se familiariser avec l'industrie actuelle et les opportunités de revenus qui vont avec.

Spha est d’autre part attirée par ce projet  car il génère des travaux de recherche, ce qui n'est généralement pas le cas dans le secteur de la musique. Elle estime qu’une  telle opportunité  a un impact puissant avec "beaucoup de  sens et de  pertinence".
Indéniablement, sa participation au projet du FIDC a été positive et a contribué à améliorer sa qualité de vie  , tant sur le plan personnel que professionnel.. En tant qu'artiste, elle a puisé dans ce projet les ressources nécessaires pour gagner sa vie de manière plus adéquate dans l'industrie musicale. L’augmentation de ses revenus a ainsi permis à Spha de jouir d’un train de vie plus stable. Plus précisément, elle a appris à identifier correctement et à bien gérer les opportunités pour en tirer des revenus supplémentaires. A un niveau personnel, puisque Spha prépare un MBA, ce projet lui a fourni les connaissances nécessaires pour commencer à rédiger sa thèse, améliorant ainsi sa stature académique. Et tel était son objectif en tant que bénéficiaire du projet.

Comme le déclare Spha,

Je suis désireuse d'améliorer mes connaissances afin de pouvoir aider ceux qui m'entourent dans le secteur de la création.

Le projet RSFAM est une initiative à multiples facettes, composée de plusieurs éléments et phases clés, dont la recherche et l'analyse représentent l'un des piliers les plus importants après le renforcement des capacités. En l'occurrence, pour que l'analyse ait lieu et que les informations nécessaires soient recueillies, les personnes passionnées qui veulent faire partie d'entreprises comme celle-ci cherchent à promouvoir le développement nécessaire de la société. C'est le cas de Thandeka Msebenzi, une consultante en recherche de la ville de Durban.

Résolue dans ses convictions, elle déclare :

Chacun devrait être responsable de l'environnement dans lequel il vit et auquel il participe. Nous devons en prendre soin et veiller à ce que les générations futures puissent également en profiter. Cela peut être accompli en premier lieu si nous prenons tous part au mouvement et si nous permettons à ceux qui maîtrisent les connaissances nécessaires de nous instruire, tout en apprenant les uns des autres.

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Thandeka Msebenzi 
Il s'agit d'une situation gagnant-gagnant, où les travailleurs de différents types d'industries profitent des connaissances de chacun. Comprendre comment améliorer les revenus des professionnels de la musique a sans aucun doute aidé Thandeka à se rendre compte qu'elle doit aussi être plus consciente de la valeur de son travail et du montant qu'elle devrait recevoir en échange. L'impact a été positif, puisque son revenu devrait augmenter compte tenu de ce qu'elle a appris dans le cadre du projet.

Thandeka a appliqué ce qu’elle a appris aux activités les plus lucratives qui maintiennent ses revenus tout au long de l'année. En même temps, le projet a enrichi sa carrière professionnelle car il l'a fait évoluer vers de nouveaux horizons comme le monde de la musique, en lui permettant de trouver de nouvelles opportunités de travail avec d'autres types de clients.

Chaque jour passé à recenser avec soin les données importantes requises pour le projet lui permet de découvrir quelque chose de nouveau:

J'ai écouté différents genres de musique que je ne connaissais pas ; des voix, des sons, des airs et des rythmes qui avaient été produits par des Sud-Africains de tous âges.

Un des atouts majeurs du projet financé par le FIDC est de favoriser l’acquisition de nouvelles connaissances. 

Pour ce qui est de l'avenir, Thandeka et Spha sont déterminées à relever les défis qui se présenteront sur leur chemin grâce aux enseignements inestimables qu'elles ont tirés de leur expérience avec l'UNESCO et le FIDC. C’est ainsi qu’ elles s’acquitteront également de leurs missions en gardant toujours à l'esprit l’intérêt des communautés. Le projet a trouvé un écho bien au-delà de ses bénéficiaires individuels, puisqu'il cherche à générer des retombées pour de nombreuses parties prenantes au sein et même en marge de l'industrie musicale. Pour Thandeka et Spha, l'industrie musicale bénéficiera d'une connaissance plus approfondie des tendances actuelles, ce qui permettra aux artistes de signer des contrats qui généreront un revenu juste et plus approprié pour leur travail. Pour toutes deux, il s’agit surtout de viser le progrès.

Selon Thandeka :

L'objectif ultime est de faire avancer les communautés dans la mesure du possible et de déterminer ce qui les rend plus fortes et résilientes 

Le Fonds International pour la Diversité Culturelle (FIDC) de l'UNESCO est un mécanisme de financement de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005 visant à soutenir l'émergence d'industries culturelles et créatives dynamiques dans les pays en développement. Pour plus d'informations sur le FIDC et les projets qu'il soutient, veuillez consulter le site : https://fr.unesco.org/creativity/ifcd 

Liens

ODD
Objectif(s) de la Convention 2005 de l'UNESCO