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L’intelligence artificielle dans les sociétés du savoir : une approche D.O.A.M. – Données ouvertes et IA

14/03/2019

La session « Données ouvertes et IA » organisée dans le cadre des « Principes pour l'IA : vers une approche humaniste ? » du 5 mars 2019 a invité l'UNESCO à continuer de tirer parti de son pouvoir de mobilisation pour accroître la sensibilisation à l'intelligence artificielle et au « Big Data », pour soutenir le développement de solutions inclusives sur les données ouvertes ainsi que pour soutenir l'amélioration des compétences.

Les participants ont noté que les données constituaient un élément essentiel du développement de l’intelligence artificielle. La disponibilité de grandes quantités de données des utilisateurs via les téléphones mobiles et l’Internet des objets, entre autres sources, a conduit à une variété d’applications et de services de l’IA. Cependant, il reste de nombreux défis à relever. Ces défis englobent des questions d'accès, de protection de la vie privée, de discrimination et d'ouverture. Ce sont des défis qui rentrent dans le mandat de l’UNESCO sur la mise en place des sociétés du savoir inclusives au service de la paix et du développement durable.

Mme Dorothy Gordon, présidente du programme Information pour tous (PIPT) de l'UNESCO, a déclaré que « malgré le grand intérêt de nombreux donateurs, nous ne semblons pas avoir fait beaucoup systématiquement pour préparer les pays africains à disposer de données utiles... [et] dans un format accessible qui peut être combiné avec d’autres sources pour… produire quelque chose [d’avantageux] ». Elle a souligné la nécessité de combler les lacunes en termes de disponibilité des données existantes, d'établissement des standards de politiques ainsi que d'amélioration des compétences des personnes à travailler avec des ensembles de données locales.

Mme Constance Bommelaer, Directrice principale de la politique Internet mondiale et des organisations internationales à l’Internet Society, a souligné que les « Data Commons » constituaient une solution intéressante à explorer, mais nécessitaient une discussion nuancée sur la propriété et la vie privée. Elle a souligné la nécessité de remettre en cause la notion existante de concurrence et la nécessité de « reconsidérer les valeurs du marché et les monopoles ». Soulignant l’importance de l’accès, elle a exposé les résultats d’une étude menée conjointement par l’ISOC et l’UNESCO, qui montrait qu’une combinaison de contenu en langue locale et de meilleures politiques d’accès entraînaient des avantages économiques immédiats au niveau local.

En tant que représentante gouvernementale, Mme Veronika Bošković Pohar, Déléguée permanente adjointe de la République de Slovénie auprès de l’UNESCO, a évoqué les « regulatory sandboxes » comme un moyen de fournir un environnement contrôlé à l’IA. Elle espère que le Centre de catégorie 2 en Intelligence Artificielle proposé par la Slovénie sera en mesure de prendre plusieurs décisions en connaissance de cause, de fournir des informations sur la technologie et l’interface sociale et de créer des mécanismes de surveillance continue et de notifications afin de réduire les risques liés à l’IA pour les groupes vulnérables.

Prof. Maria Fasli, chaire UNESCO en analyse et données massives à l'Université d'Essex, a évoqué le manque de compréhension de l'IA et du Big Data et s'est dite préoccupée par la difficulté rencontrée par la communauté universitaire pour accéder aux données collectées par les entreprises technologiques à des fins de recherche. Elle a également souligné la nécessité de disposer de données représentatives de haute qualité pour garantir que les algorithmes ne soient pas biaisés.

Compte tenu de son expérience dans le suivi des tendances de l'innovation à travers le monde, M. Marcus Goddard, vice-président du renseignement chez Netexplo Observatory, a souligné que « l’accès aux données est une condition nécessaire mais non suffisante de l’innovation ». Soulignant les tendances générales en matière d’ouverture, il a mentionné que l’ouverture n’était pas la priorité absolue de la Silicon Valley et que le confort semblait être la norme pour le lancement de nouveaux produits et services. Il a souligné que, même si les données sont utilisées dans les villes intelligentes pour améliorer l'accès et la durabilité, elles accroissent également la menace de la surveillance.

M. Philippe Petitpont, cofondateur de Newsbridge, une start-up parisienne spécialisée dans l'IA et les médias, a présenté l'ampleur du problème de données auquel les médias sont confrontés aujourd'hui. Il a fait remarquer que les entreprises de médias collectent 30 millions d'heures de contenu vidéo chaque année, chiffre qui n'inclut pas les vidéos de médias sociaux. Dans cette situation, extraire des informations utiles de ces vidéos est une tâche fastidieuse mais qui peut être réalisée par l’IA. Ils tentent de tirer parti de l'IA pour aider les journalistes à traiter de grandes quantités de données à moindre coût.

La séance a rassemblé les points de vue de nombreuses parties prenantes autour de la table de discussion et certaines des principales préoccupations étaient les suivantes :

  • Le besoin urgent d'accroître la sensibilisation à l'intelligence artificielle et au Big Data;
  • Développer des stratégies pour renforcer l’accès aux données pour la formation d’algorithmes d’apprentissage automatique;
  • Soutenir le renforcement des compétences en amont et en aval afin de tirer parti des données pour en bénéficier;
  • Faire participer les acteurs du secteur privé à la discussion sur l'accès aux données et aux monopoles de données; et
  • Créer des systèmes pour traiter la discrimination et les préjugés provenant des données et des algorithmes.

Les membres du panel ont félicité l'UNESCO d’avoir facilité des discussions importantes sur les droits humains, l'ouverture, l'accessibilité et la participation de plusieurs parties prenantes à la gouvernance des données et ont souhaité coopérer avec l'organisation pour développer davantage les questions relatives aux données ouvertes et à l'IA.

 

Pour plus d'informations, veuillez contacter : Bhanu Neupane