Bienvenue dans l'Anthropocène !
Anthropocène, technosphère, grande accélération, sixième extinction – voici quelques notions qui font couler beaucoup d’encre, à la fois dans les médias et dans la littérature scientifique. Mais que signifient-elles au juste ? Et, pour commencer, qu’entend-on précisément par Anthropocène ? Quelle est sa portée scientifique, éthique et politique ? Le terme a été forgé pour désigner une nouvelle époque géologique dans laquelle nous serions entrés, à la suite des modifications significatives de l'écosystème terrestre provoquées par l’homme (anthropos).
En effet, nous sommes témoins de la disparition d’espèces animales et végétales d’une ampleur inégalée depuis que l’homme existe. La technosphère – c’est-à-dire l’ensemble des matériaux technologiques que nous utilisons, ou avons utilisés et jetés – a atteint une masse de 30 000 milliards de tonnes. Le changement climatique affecte tous les aspects de notre vie, y compris la sécurité, particulièrement dans les régions les plus vulnérables du monde.
Certains considèrent cette nouvelle époque comme la conséquence d’un système capitaliste irresponsable et préfèrent lui donner le nom de Capitalocène. D’autres voient dans l’humanité une force géologique capable de conduire à la sixième extinction plus rapidement qu’on ne le croit. Le concept a suscité plus d’une controverse.
Face au discours catastrophiste qui inquiète l’opinion, le Courrier fait appel à des scientifiques de tous bords pour porter, dans son Grand angle, un regard informé sur la question. Ils sont géologues, biologistes, politologues, sociologues, économistes, historiens… Ils viennent d’horizons géographiques et culturels différents. Ils s’expriment sans jargon. Mais si une boussole s’avérait nécessaire, un lexique facilite la lecture.
Dans la rubrique Idées, trois intellectuels de renommée internationale s’interrogent sur la notion de diversité : Mireille Delmas-Marty, membre de l'Institut de France, Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais et Abdourahman Waberi, romancier et chroniqueur djiboutien. Le Courrier s’associe ainsi à la célébration de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement (21 mai) et de la Journée internationale de la diversité biologique (22 mai).
Notre invitée est Bibi Russell, styliste du Bangladesh. Ancienne top model à Londres, elle a quitté l’estrade pour se consacrer à la mode au service du développement. Elle travaille actuellement en Inde, aidant de jeunes filles victimes du trafic d'enfants à retrouver leurs marques et commencer une nouvelle vie avec dignité et amour.
À l’occasion de la Semaine africaine célébrée à l’UNESCO en mai, nous nous intéressons à la jeunesse dans l’ouest et dans le sud du continent, dans la rubrique Actualités. Après un détour à Athènes, capitale mondiale du livre 2018, nous allons, à l’autre bout du monde, dans le nord-ouest du Canada, à la découverte du peuple du Grand Lac de l’Ours, sur le territoire de Tsá Tué, une réserve de biosphère mise en place par et pour la communauté autochtone qui l’habite.
Enfin, Zoom nous invite à suivre heure par heure une journée ordinaire dans la vie de Qello, en Éthiopie.
En 2018, Le Courrier de l’UNESCO célèbre son 70e anniversaire. Dans chaque numéro de l’année, nous publions un article qui pose un regard rétrospectif sur cette aventure exceptionnelle. Cette fois-ci, c’est Roberto Markarian, recteur de l’Université de la République, en Uruguay, qui évoque le rôle que le Courrier a joué dans sa vie.
Jasmina Šopova, Directrice éditoriale