Le numéro d'août de la Revue internationale de l'éducation – Annales de l’apprentissage tout au long de la vie (IRE), qui vient de paraître, a été finalisé immédiatement après la publication du nouveau rapport sur l'urgence climatique du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations Unies, qui donne à réfléchir. Si le rapport nous exhorte à éviter d'autres dommages irréparables en prenant des mesures immédiates contre la crise climatique, il fournit également des raisons d'espérer, car il place entre les mains des citoyens l'opportunité de faire le nécessaire et d'agir de manière décisive et ambitieuse, ce que le rapport juge être une absolue nécessité. Le rapport représente un mandat incontestable pour un changement en profondeur, non seulement dans les politiques nationales relatives aux émissions, mais aussi dans tous les aspects de notre mode de vie, y compris, et c'est là un point crucial, dans l'éducation. Nous avons l'occasion, et il s’agit sans doute de la dernière, de créer des sociétés durables et humaines, et des systèmes éducatifs axés sur la formation de citoyens actifs et attentifs.
Pour ce faire, l'éducation doit se déployer tout au long de la vie et dans tous les domaines, être ouverte et holistique, animée par la créativité et un objectif commun. Les six contributions à ce numéro offrent différentes perspectives sur la manière de réaliser le potentiel de l'apprentissage tout au long de la vie. Elles portent, respectivement, sur l'impact contraignant du prestige social sur le choix de la langue d'enseignement au Burkina Faso, sur des adolescents enseignant à leurs grands-parents des compétences de base en matière de téléphonie mobile au Mexique, sur un programme non formel de revalorisation professionnelle pour les femmes en Inde, sur les atouts communautaires non reconnus des jeunes non scolarisés en Eswatini (anciennement Swaziland), sur un outil de mesure développé pour évaluer l'efficacité d'un programme d'alphabétisation de la deuxième chance pour les jeunes et les adultes en Colombie et sur le pilotage d'un cours interdisciplinaire de « développement authentique » au Guatemala.
Comme le note le Rédacteur en chef dans son introduction à ce numéro, nous avons besoin d'une éducation « non pas pour le monde d’hier ou d’aujourd’hui, mais pour le monde qui pourrait être, le futur que nous voulons créer ». C'est pourquoi il est si important que l'éducation nous donne des raisons d'espérer, ainsi que les ressources et les capacités dont nous avons besoin pour remettre en question et critiquer, et pour penser et agir ensemble afin de construire quelque chose de nouveau. C'est également la raison pour laquelle il trouve la notion d' « apprendre à devenir » de l'initiative Futurs de l’éducation particulièrement prometteuse. Nous devons recadrer l'apprentissage tout au long de la vie, affirme-t-il, en termes de renforcement des capacités à agir ensemble pour le bien commun, en promouvant une vision de l'éducation qui ne consiste pas seulement à apprendre à être, mais à apprendre à devenir, ensemble.
