<
 
 
 
 
×
>
You are viewing an archived web page, collected at the request of United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) using Archive-It. This page was captured on 09:00:10 Dec 25, 2021, and is part of the UNESCO collection. The information on this web page may be out of date. See All versions of this archived page.
Loading media information hide

Exposition photos « 50 ans de lutte contre le trafic illicite des biens culturels »

Édito

50 ans de lutte contre le trafic illicite des biens culturels

Cette année, le 14 novembre 2020 marque le 50ème anniversaire de la Convention de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels.

Au cours des cinq dernières décennies, la pauvreté, le réchauffement climatique, les troubles civils, les conflits armés, la criminalité et l’extrémisme violent accompagnés d’une augmentation considérable de la destruction intentionnelle du patrimoine culturel ont alimenté l’augmentation du trafic illicite des biens culturels.

La pandémie COVID-19 représente le dernier défi auquel la culture est confrontée aujourd'hui. Partout dans le monde, des personnes ont trouvé refuge dans la culture. La culture ne nous a pas seulement permis de rester connectés les uns aux autres. Elle nous a également inspirés et donné de l'espoir en cette période d'anxiété et d'incertitude énormes.

Toutefois, les restrictions à la circulation des personnes ont souvent entraîné une réduction de la surveillance et de la protection des sites culturels et des musées. Cela a entraîné une augmentation des vols, des fouilles illégales sur les sites archéologiques et du trafic de biens culturels, y compris en ligne.

Outre leur valeur esthétique, les objets culturels sont des symboles d'identité irremplaçables et des témoins de l'histoire de l'humanité qui doivent être préservés.  Ces événements récents et ces diverses menaces font que la lutte contre le trafic illicite de biens culturels est plus que jamais essentielle.

Depuis 50 ans, l'UNESCO joue un rôle central dans cette lutte, en tant que seule organisation internationale ayant pour mandat de protéger et de sauvegarder le patrimoine culturel.

En ce 50e anniversaire de la Convention de 1970, cette exposition virtuelle de photos souligne l'importance de la Convention et ses succès.

J'espère que cette exposition nous rappellera à tous notre responsabilité collective de sauvegarder et de protéger les biens culturels, afin que les générations futures puissent profiter de ces trésors culturels inestimables, qui témoignent de l'histoire de l'humanité.

Bonne visite !

Ernesto Ottone R.

Sous-directeur général de l'UNESCO pour la culture

Patrimoine culturel face au conflit

Depuis des décennies, la destruction du patrimoine culturel en temps de conflit est devenue l'un des plus grands défis auxquels la communauté internationale est confrontée. Cette destruction prive non seulement les communautés locales de biens culturels de valeur et compromet leur transmission aux générations futures, mais elle entraîne également une augmentation du trafic illicite des biens culturels.

Les professionnels en action

L’UNESCO, avec ses organisations partenaires organise régulièrement des ateliers régionaux et nationaux, de formation et de renforcement des capacités afin de promouvoir et sensibiliser aux concepts, mesures et mécanismes de ses instruments normatifs, dont la Convention de 1970. Ces activités de formations sont l’occasion de rassembler des professionnels du patrimoine culturel comme, les douaniers, les forces de l'ordre, ainsi que les fonctionnaires nationaux (ministères de la culture, du tourisme, de la justice, de l'intérieur et des affaires étrangères, etc.) afin de renforcer les capacités et les liens pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels.

Trafic illicite et restitution des biens culturels

La Convention de 1970, concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels est née en réponse à la préoccupation croissante de nombreux Etats membres à l’égard de la perte de leur patrimoine culturel, due à une exploitation par des pilleurs à une époque où les ressources des Etats étaient limitées. La Convention de 1970 repose sur trois piliers principaux qui sont la mise en place de mesures préventives, des dispositions en matière de restitution et la coopération internationale.

  • Restitutions réussies

La Convention stipule que les États parties doivent s'entraider pour retrouver les biens culturels volés et " prendre des mesures appropriées pour saisir et restituer à la requête de l'Etat d'origine partie à la Convention tout bien culturel ainsi volé et importé après l'entrée en vigueur de la présente Convention" (article 7). Vous trouverez ci-dessous des exemples de restitution réussie dans le cadre de la Convention :

Après avoir été sorties clandestinement du Royaume pendant la guerre civile et conservées à l'ambassade du Cambodge en France pendant plus de deux décennies, les têtes d'une statue de Brahma ont fini par revenir au Cambodge en mars 2016.

Le sarcophage d'Héraclès, qui représente les 12 œuvres d'Hercule, a été identifié en 2011 par les autorités douanières de Genève. Grâce aux efforts conjoints des autorités turques et suisses à l'issue du processus juridique, le sarcophage a été restitué à la Turquie en 2017.  Aujourd'hui, l'objet est exposé au musée d'Antalya comme l'une des pièces les plus significatives de la collection permanente.

La broche d’Hippocampe, exposée au musée Uşak, a été remplacée par une contrefaçon. L'objet manquant a été immédiatement enregistré dans la base de données d'INTERPOL sur les œuvres d'art volées. L’objet a été détecté en Allemagne en 2013 et grâce à la forte coopération entre les autorités turques et allemandes l’objet a pu être restitué à la Turquie. Ce cas a été résolu dans le cadre de la Convention de l'UNESCO de 1970.

Le char de bronze avec ses taureaux, obtenu lors de fouilles non autorisées à Şanlıurfa, en Turquie, a ensuite été identifié à la maison de vente aux enchères Bonhams au Royaume-Uni. Le détenteur de l'objet a accepté de renoncer à ses droits de propriété sur l'objet après avoir été informé des arguments techniques et juridiques de la Turquie. L'objet a été rendu à la Turquie au début de l’année 2020.

Les canons en bronze ont été découverts en septembre 2010 par l'ICOM à Madagascar, lorsque la Direction du patrimoine culturel du ministère de la Culture de Madagascar a demandé à l'ICOM d'assister à l'ouverture d'un conteneur destiné à l'exportation. Le rapport de l'expert a confirmé les soupçons selon lesquels les canons provenaient de pillages sous-marins. L'épave en question serait celle du Sao Ildefonso, un navire portugais, qui a coulé en 1527.

Le cas Rettinger

L'affaire Rettinger est un exemple important de la manière dont la Convention peut être utilisée pour soutenir le retour et la restitution de biens culturels. L'affaire portait sur une collection de 536 objets des cultures Manteña, Milagro-Quevedo, Bahía, Chorrera et Valdivia sortis illégalement de l'Équateur par un ressortissant allemand. En 2015, Josef Rettinger a pris contact avec l'ambassade équatorienne en Allemagne pour rendre cette collection, qu'il avait héritée de son oncle qui avait vécu en Équateur entre 1985 et 2005. La restitution a eu lieu en octobre 2019 avec l'Institut national du patrimoine culturel de l'Équateur, qui a ensuite dressé un inventaire conformément à l'article 5 de la Convention de 1970. Afin d'éduquer le public, la collection et l'histoire de sa restitution ont été exposées.

L’UNESCO tient à remercier tous ceux qui ont contribué à la préparation de cette exposition.

Publié en 2020 par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, 7, place de Fontenoy, 75352 Paris 07 SP, France.

 

© UNESCO 2020

Les images marquées d’un astérisque (*) pour cette publication ne sont pas couvertes par la licence CC-BY-SA et ne peuvent en aucune façon être reproduites sans l’autorisation expresse des détenteurs des droits de reproduction.