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Quand l’art se réapproprie l’espace public en Albanie

L’art et l’espace public, un thème au cœur du projet mis en place par Ekphrasis Studio en Albanie. Le projet « Impliquer les communautés de Tirana dans l’art public et les politiques » a bénéficié du soutien du Fonds international pour la diversité culturelle et entame aujourd’hui sa dernière phase.

 

« Nous avons constaté, au cours des dernières années, que les œuvres artistiques étaient détruites dans les espaces publics et faisaient place à de nouveaux monuments. Nous avons donc voulu comprendre le mécanisme de prise de décision dans le domaine de l’art public. C’est ce qui nous a poussé à mettre en place ce projet » explique Blerina Berberi, chargée du projet au sein de l’ONG.

 

Afin de se réapproprier les espaces publics, l’organisation a organisé des réunions entre les artistes et la communauté de Tirana et a constaté un certain déséquilibre. « Il y avait déjà une absence d’information sur l’art public notamment l’art contemporain. Ensuite, au niveau des œuvres, il y avait un déséquilibre dans les représentations. Par exemple, la communauté LGBT était très peu représentée. D’un autre côté pourtant, la femme était très représentée mais il y avait très peu d’œuvres produites par des femmes » continue cette dernière.

 

Plus de 300 heures de formations ont donc été dispensées pour répondre à ces défis notamment pour promouvoir la femme artiste et assurer une égalité des genres dans l’art public.

 

L’art publique dans les politiques

 

Mais pour pouvoir apporter une réponse pérenne, l’importance d’avoir un document stratégique s’est avérée très vite primordiale. Une enquête a ainsi été menée auprès de plus de 700 partenaires accompagnée de diverses réunions et conférences entre les artistes et les autorités locales. A l’issue de ces échanges, des recommandations sur la politique culturelle ainsi qu’un plan d’action (2019-2024) ont été présentées à la Municipalité de Tirana et au ministère de la Culture, en juin 2019. Le document propose 33 actions à travers 5 instruments stratégiques pour un processus de décision et de création artistique durable qui favorise l'imagination, la production et l’accès à l’art.

 

Une nécessité pour les autorités locales comme l’explique Erion Veliaj, maire de la ville de Tirana, « Le temps est venu d'avoir une politique appropriée, qui ne dépende ni du maire ni du ministre, et qui doit être transformée en une politique nationale. L’idée c’est que Tirana puisse avoir un manuel sur le fonctionnement de l’art public et qui soit toujours viable, 5 ou 10 ans après. »

 

Cette politique permet donc de favoriser l’accès à l’art dans les espaces publics. « Avant le mot art public ne faisait même pas partie du vocabulaire. Mais avec les campagnes de sensibilisation, les choses ont commencé à changer. Grâce à ce plan d’action, il y a aussi une meilleure collaboration entre la société civile et les autorités. » constate Blerina Berberi. Des activités de plaidoyer qui aujourd’hui portent leur fruit. En septembre 2019, Harp Parkon/Tirana Park(Ing) Days a été organisé dans les rues de Tirana. Mais l’un des points phare de ce foisonnement artistique est la création d’une cartographie répertoriant plus de 100 œuvres dans la ville de Tirana. Allant de l’art mural à des installations en passant par les graffitis, cette cartographie est la preuve que l’art s’est définitivement réappropriée l’espace public albanais.  

Objectif(s) de la Convention 2005 de l'UNESCO