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Construire la paix dans l’esprit
des hommes et des femmes

La protection des grands singes et de leurs habitats

La famille des hominidés est la plus petite famille des mammifères avec 7 espèces vivantes. Six de ces espèces vivent dans les forêts tropicales d’Afrique et d’Asie. La septième sont les homo sapiens, notre espèce. Avec un patrimoine génétique commun entre 97% et 98.5%, les grands singes sont nos plus proches cousins dans le royaume animal. Outre l’humain, il existe 3 genres de grands singes : les chimpanzés et les gorilles se trouvent en Afrique et les orang-outans se trouvent en Asie. Chaque genre fait face à un risque élevé d’extinction dans la nature dans un avenir proche, probablement avant 2050. 

Avec une population estimée entre 518 000 et 688 000 gorilles, chimpanzés et orangs-outans vivant à l'état sauvage, toutes les espèces de grands singes sont soit en danger, soit en danger critique d'extinction sur la liste rouge de l'UICN et l'annexe 1 de la CITES, ce qui indique qu'elles présentent un risque très élevé d'extinction à l'état sauvage dans un avenir proche, probablement au cours de notre propre vie. 

La protection de ces espèces, qui jouent un rôle fondamental dans l'équilibre écologique des forêts tropicales et des écosystèmes, et donc dans l'adaptation au changement climatique, est essentielle. Derrière la protection de nos plus proches cousins et de leurs habitats, c'est "une seule santé" que nous protégeons.
 

 

Genera Menaces Protection des habitats Sensibilisation Améliorer les connaissances

 

Rencontre avec les grands singes

Genera

Chimpanzés

Bonobo

Il existe deux espèces de chimpanzés : les Pan troglodytes et les Pan Paniscus (bonobo). Les deux se trouvent en Afrique équatoriale.
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Gorilles

Gorilla

Les gorilles sont principalement des singes terrestres herbivores qui vivent dans les forêts d'Afrique centrale.
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Orang-outans

Mother Chil orangutan Abelii in Guneug Leuser Biosphere Reserve

Originaires d'Indonesie et de Malaysie, les orang-outans (Pongo pygmaeus, Pongo tapanuli et Pongo abelii) ne se trouvent que sur les îles de Borneo et de Sumatra.
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Causes d'extinction

Déforestation

Deforestation in Borneo, MalaysiaEn 2019, 12 millions ha de forêts tropicales ont été détruits dont 3.8 millions ha de forêts tropicales primaires. C’est une des pires années de déforestation depuis 2001, première année d’enregistrement des données globales et une augmentation par rapport à 2018 (3.6 milliards ha pour les forêts tropicales primaires). Dans certaines zones, la déforestation a même augmenté par rapport aux années précédentes. A la place, des industries minières et agroalimentaires voient le jour. 

Il est essentiel d’obtenir des statistiques différenciant les forêts au sens large des forêts primaires, habitats des grands singes, pour comprendre comment la déforestation les affecte. Il est estimé que d’ici à 2030, le développement des infrastructures entrainant la déforestation ou la fragmentation des habitats aura endommagé plus de 90% de l’habitat des grands singes en Afrique, et plus de 99 % de l’habitat des orangs-outans en Asie. 
 

Braconnage / Chasse illégale

Great apes in cage with hands reaching outChassés pour la viande de brousse ou pour le commerce d’animaux vivants, le braconnage est la deuxième plus grande menace pour les grands singes.  
Le nombre de grands singes capturés chaque année est inconnu. Les seules statistiques connues viennent des confiscations ou des arrivées des grands singes dans les sanctuaires. La majorité des grands singes capturés arrivent à leurs destinations sans encombre. De plus, les captures entrainent des pertes tragiques dans les espèces. Il est estimé que, selon les espèces, 1 à 15 individus sont tués pour chaque spécimen capturé dans le cadre du commerce. Les chimpanzés, particulièrement sociaux, voient 5 à 10 membres tués pour la capture d’un petit.   

Zoonoses 

Design of virus among blood cellsLes zoonoses sont des maladies qui se transmettent naturellement entre les animaux et les humains, et vice-versa.  
 

L’émergence chez les humains de maladies portées par les grands singes sont un effet secondaire de la chasse des grands singes africains mais également la destruction ou la fragmentation des habitats des grands singes qui ont rapprochés les populations humaines et animales. Mais les humains ont également transmis des pathogènes qui ont fait des ravages dans les populations chimpanzés et gorilles notamment.  
Dans les années 1990, les épidémies d’Ebola au Gabon et en République du Congo ont tué plus de 90% voire 95% des gorilles et des chimpanzés dans certaines régions. Depuis, des milliers de grands singes ont également été décimés par cette maladie. De même, ils sont particulièrement vulnérables aux maladies respiratoires, comme les coronavirus. L’OC43, une souche de coronavirus transmise par les humains, a été dépistée chez des chimpanzés en Côte d’Ivoire il y a quelques années. La pandémie de COVID19 de 2020 laisse donc craindre de nouvelles pertes parmi les grands singes. 

Domaines d'actions stratégiques

L'engagement de l'UNESCO pour la protection des grands singes

Protection et gestion durable des habitats

Sites désignés par l'UNESCO

Par le biais des sites du patrimoine mondial et des réserves de biosphère, l'UNESCO participe à la protection et à la gestion durable des habitats des grands singes. Les zones protégées nationales et transfrontalières deviennent un dernier refuge pour de nombreux taxa de grands singes. Bien qu'elles ne couvrent qu'une fraction de l'habitat naturel des grands singes, les réserves de la biosphère et les sites du patrimoine mondial protègent toutes les espèces de grands singes sauf une  à travers ses 36 sites désignés par l'UNESCO dans 23 pays, le gorille de Cross River. L'UNESCO travaille avec le Cameroun et le Nigeria pour désigner la zone Cross-River comme réserve de biosphère transfrontière.

Parmi ceux-ci, la réserve de biosphère de Gunung Leuser et le site du patrimoine mondial de la forêt tropicale de Sumatra couvrent 100% de l'aire de répartition de l'orang-outan de Sumatra. 

La réserve de biosphère de Gombe Masito Ugalla (Tanzanie), désignée en 2018, est le site historique où le Dr Jane Goodall a commencé ses recherches sur les chimpanzés en 1960. Elle englobe toutes les valeurs et missions du programme MAB : programmes de recherche centrés sur la nature, efforts de conservation et de restauration des écosystèmes, réconciliation entre la nature et les hommes, développement durable par un tourisme contrôlé, participation des communautés locales à la gestion et aux projets de la réserve de biosphère et surtout, implication des jeunes et sensibilisation à la protection de la biodiversité pour les générations futures.
 

Projets par et pour les communautés

L'UNESCO promeut l'appropriation locale des efforts de conservation et de développement durable. Dans les sites du patrimoine mondial comme dans les réserves de biosphère, les communautés sont au cœur des plans et des processus de gestion. Tous les projets mis en œuvre dans les sites sont menés par les communautés.  Par exemple, dans la réserve de biosphère des volcans, au Rwanda, plusieurs projets ont été menés avec les communautés : études et recherches pour améliorer la connaissance du mode de vie et des habitats des grands singes, mais aussi éducation et campagnes de sensibilisation à l'environnement pour leur protection. En outre, 20 % des revenus du tourisme équitable et durable sont directement reversés aux communautés locales.  

Plaidoyer et sensibilisation

Partenariat pour la survie des grands singes

L’UNESCO assure, avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le Secrétariat du Partenariat pour la survie des grands singes (GRASP). Le GRASP est une alliance rassemblant une centaine de membres dont des agences des Nations unies, des États de l'aire de répartition des grands singes, des États qui ne sont pas des États de l'aire de répartition, des organisations intergouvernementales, des organisations de conservation et des entreprises privées. Elle vise à éliminer la menace d'extinction imminente qui pèse sur les gorilles, les chimpanzés et les orangs-outans.  

Education environnementale

Pour l’UNESCO et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), “l’éducation peut provoquer un changement radical de notre façon de penser, d’agir et d’assumer nos responsabilités les uns envers les autres, et envers la planète.”  

Dans ce cadre, l’UNESCO accompagne un changement de paradigme vers l’approche One Health/Une Santé auprès du public, de ses Etats-membres et de son réseau. One Health est une approche collaborative, multisectorielle et transdisciplinaire - travaillant aux niveaux local, régional, national et mondial - pour obtenir des résultats optimaux en matière de santé et de bien-être, en reconnaissant les interconnexions entre les personnes, les animaux, les plantes et leurs environnements communs. Aussi, l’UNESCO multiplie les actions de sensibilisation notamment à travers le sujet des grands singes et leurs habitats.  

Amélioration des connaissances

Les réseaux d'échange / partage d'expérience

L’UNESCO améliore les connaissances sur les grands singes et leurs habitats en recensant les connaissances et pratiques culturelles traditionnelles liées aux grands singes et à leurs territoires en vue de leur protection, en cartographiant leurs habitats et en observant leur population.  

L’UNESCO soutient la création de cadres propices au dialogue afin de partager les connaissances recensées sur les grands singes et leurs habitats. Ces réseaux d’échange sont multiples et concernent un public varié, d’experts primatologues à la société civile, en passant par les gestionnaires de sites protégés. 
Ainsi, la création du sous-réseau AfriMAB pour les réserves de biosphère abritant des grands singes permet les échanges de connaissances et de bonnes pratiques liés aux grands singes. De même, d’anciens lauréats de la Bourse MAB pour jeunes scientifiques qui avaient été sélectionnés pour leurs recherches sur les grands singes et leurs habitats sont mis en relation avec des étudiants afin de fructifier les recherches. 
Enfin, l’UNESCO organise des événements plus larges, ouverts aux spécialistes et au grand public, comme les webinaires « La COVID-19 et la perte de biodiversité :  une menace de plus pour les grands singes ? », organisés en juin 2020, qui ont favorisé l’échange de bonnes pratiques entre les réserves de biosphère africaines et sud asiatiques pour la protection des grands singes en pleine pandémie mais également l’échange concernant les connaissances sur les zoonoses, leurs transmissions et comment s’en prémunir.

Surveiller et suivre les grands singes et leur habitat

En partenariat avec le Museum National d’Histoire Naturelle français, et le Sebitoli Chimpanzee Project (Ouganda) l’UNESCO élabore un projet de suivi de l’habitat des grands singes avec l’utilisation des drones et de formations de techniciens à l’utilisation de ces outils et interprétation des données dans les réserves de biosphère. L’objectif du projet est d’établir un protocole harmonisé de collecte de données et de créer une base de données actualisées sur l’état de l’habitat des de grands singes à l'intérieur et à l'extérieur des zones protégées dans les États de l'aire de répartition ainsi que d’autres informations comme les ressources et comportements alimentaires mais aussi les activités illégales afin de mieux adapter la préservation de ces espèces. L'utilisation des drones permet de réduire la perturbation humaine dans les zones protégées et prévenir tout risque de transmission de maladies zoonotiques. 
Avec une approche du projet sous le paradigme du One Health, les données récoltées établiront le lien entre un environnement sain et des singes en bonne santé, en améliorant encore les connaissances sur les grands singes et de en identifiant et appréhendant mieux les facteurs et conséquences des menaces auxquels ils font face. 

  Top Menaces Protection des habitats Sensibilisation Amélioration des connaissances

 

Améliorer les connaissances sur les grands singes - 3 genera

Chimpanzees

Les Chimpanzés (Pan troglodytes) sont présents du sud du Sénégal à l'ouest de l'Ouganda et de la Tanzanie, en passant par la ceinture forestière au nord du fleuve Congo. Il existe 4 sous espèces de Pan troglodytes qui ont chacunes des aires de répartition distinctes: le chimpanzé occidental (Pan troglodytes verus), le chimpanzé Nigéria-Cameroun (Pan troglodytes ellioti), le chimpanzé central (Pan troglodytes troglodytes), et le chimpanzé de l'Est (Pan troglodytes schweinfurthii)

Ils vivent dans des sociétés de fission-fusion comptant jusqu'à 150 individus, se divisant en petits groupes lorsqu'ils voyagent ou se nourrissent pendant la journée et se réunissant pour dormir la nuit. Il existe une hiérarchie de dominance linéaire distincte chez les chimpanzés mâles, les mâles dominant les femelles. Ils sont généralement des mangeurs de fruits et de plantes, mais ils se nourrissent également d'insectes, d'œufs et de viande. Les chimpanzés utilisent des outils pour accéder à la nourriture. Ils se toilettent tous les jours, et cette activité a des fonctions sociales importantes, comme calmer les individus et renforcer leurs liens entre eux.

Le bonobo (Pan paniscus) est la deuxième espèce de chimpanzé. On ne les trouve qu'en République démocratique du Congo. Ils vivent dans des sociétés de fission-fusion comptant jusqu'à 100 individus, qui se divisent généralement en petits groupes lorsqu'ils cherchent de la nourriture pendant la journée et se rassemblent pour dormir la nuit. La société généralement pacifique, égalitaire et coopérative des bonobos est attribuée à l'évolution d'un système social très complexe. Les femmes bonobos sont dominantes dans la société bonobo. Elles forment des liens étroits avec les hommes par le biais de contacts sociaux entre personnes du même sexe, ce qui est censé limiter les agressions. Les fruits constituent la moitié du régime des bonobos, mais ils mangent également de la végétation et complètent occasionnellement leur alimentation avec des insectes, des larves, des vers de terre, des œufs et des petits mammifères. (source : UN-GRASP)

 

Gorillas

Les gorilles ont des aires de répartition distincts entre eux mais qui peuvent se superposer aux habitats des chimpanzés. Il y a 4 sous espèces: le gorille des plaines occidentales (Gorilla gorilla gorilla), le gorille de la Cross River (Gorilla gorilla diehli), le gorille de montagne (Gorilla beringei beringei) et le gorille des plaines orientales (Gorilla beringei graueri).
 

Il est l'un des animaux les plus puissants et les plus frappants, non seulement pour sa taille et sa force, mais aussi pour son comportement doux et humain. Les groupes sociaux de gorilles sont généralement constitués d'un mâle adulte ou d'un dos argenté, de plusieurs femelles adultes et de leur progéniture. La taille des groupes est généralement de 5 à 10 individus, mais peut varier de 2 à plus de 50 membres. Le lien qu'un dos argenté entretient avec ses femelles est au cœur de la vie sociale des gorilles. Les gorilles sont principalement des mangeurs de plantes et passent près de la moitié de la journée à se nourrir de tiges, de pousses de bambou et de divers fruits, complétés par de l'écorce et des invertébrés. (source : UN-GRASP)

 

 

Orangutans

Leur nom est dérivé de l'expression malaisienne et indonésienne "orang hutan", qui signifie "personne de la forêt". Les orangs-outans passent la plupart de leur temps dans les arbres, et mènent un mode de vie plus solitaire que les grands singes africains. Les liens sociaux se créent principalement entre les mères et leur progéniture, qui restent ensemble jusqu'à l'adolescence. Les fruits constituent environ 60 % du régime alimentaire des orangs-outans ; les autres aliments comprennent les jeunes feuilles, les pousses, les graines, l'écorce, les insectes et les œufs d'oiseaux. Les orangs-outans utilisent une variété d'outils sophistiqués et construisent chaque nuit des nids de sommeil à partir de branches et de feuillage.

Les orangs-outans de Sumatra (Pongo abelii et Pongo tapanuliensis) sont endémiques de l'île de Sumatra, en Indonésie. Autrefois beaucoup plus répandue sur l'île, l'espèce est maintenant généralement limitée au nord de l'île, au nord de la rivière Batang Toru, sur la côte ouest de la province de Sumatra Nord. L'écosystème de Leuser, dans les provinces d'Aceh et de Sumatra du Nord, est considéré comme contenant 91% de la population sauvage restante. Bien qu'il s'agisse en grande partie d'une zone montagneuse, les orangs-outans sont plus nombreux et plus denses dans les basses terres restantes (régions situées à moins de 1 000 m d'altitude).

L'orang-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus) est endémique à l'île de Bornéo où il est présent dans les États malaisiens de Sabah et Sarawak, ainsi qu'à Kalimantan (Bornéo indonésien). Il y a 3 sous espèces d'orang-outan de Bornéo: l'orang-outan du nord-est de Bornéo (Pongo pygmaeus morio), (Pongo pygmaeus pygmaeus), et l'orang-outang de Bornéo du sud-ouest (Pongo pygmaeus wurmbii). (Source : UN-GRASP)

 

 

 

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