Quelques 30 000 éléphants sont tués chaque année par les braconniers en Afrique pour leurs défenses et environ 41 tonnes d’écailles de pangolin ont été saisies en Afrique (en 2017), soit l’équivalent de plus de 34 000 animaux.

Le dimanche 30 septembre 2018, la République démocratique du Congo a organisé au parc présidentiel de la N'sele situé à 50 km du centre-ville de Kinshasa, une cérémonie de remise en liberté de cinq perroquets gris et la mise en feu de 1050 kg d'ivoires bruts ainsi que 1197 kg d'écailles de pangolins géants. Cet acte symbolique (similaire à celui organisé par le Kenya en avril 2016) a connu la participation effective du Président de la République, des membres du gouvernement, du parlement, des autorités judiciaires, des ambassadeurs accrédités en RDC, des ONGs de conservation, de la société civile, de l'organe de gestion CITES, des universités et de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN).

Le symbole est fort, spectaculaire, car il y a urgence. Cette année, l’organisation International Fund for Animal Welfare (IFAW) a rapporté qu’en 2012 seul 1 % des pangolins saisis provenaient d’Afrique, ce chiffre a été propulsé à 80 voire 90 % au cours de ces deux dernières années et les principaux pays d’origine et de transit sont désormais le Nigéria, le Cameroun, la RDC et l’Ouganda. Parallèlement, le trafic de l’ivoire en Afrique centrale s’est internationalisé à travers un renforcement des réseaux criminels internationaux, notamment chinois (source : WWF, 2017).

Le commerce de ces espèces est en effet interdit au niveau international, mais des niches de légalité existent toujours et pour l’Afrique, « cet acte fort démontre la volonté du gouvernement de la République démocratique du Congo à s’engager durablement en faveur d’une protection efficace des espèces animales emblématiques du continent africain » a estimé     Dr Mechtild Rössler, Directrice du Centre du patrimoine de l’UNESCO.