Le 13 novembre 2015, un garde de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) a été victime d’une attaque qui lui a couté la vie, à la Réserve de faune à okapis, site du patrimoine mondial de l’UNESCO en République démocratique du Congo (RDC). Il était déployé au poste de Zunguluka, l’une des entrées du parc, lorsqu’un groupe de miliciens armés (Mai-Mai) l’ont pris pour cible. 

« Je condamne fermement ce meurtre et j’exprime mes plus sincères condoléances à la famille et aux responsables de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature. Je suis profondément inquiète face à la recrudescence de violence dans les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO en République démocratique du Congo, et je veux rendre un hommage tout particulier à l’immense courage des gardes qui assurent la protection des sites du patrimoine mondial, dans des situations parfois extrêmement difficiles et dangereuses. Ce patrimoine appartient à toute l’humanité, et la sécurité de ceux qui ont la mission de le protéger doit être assurée. Nous restons fortement préoccupés par les menaces proférées à l’encontre du personnel de l’ICCN, et de leurs familles, à la Réserve de faune à okapis (RFO). » a déclaré la Directrice générale.

L’insécurité est un facteur sérieux affectant l'ensemble des biens du patrimoine mondial de la République démocratique du Congo. Cette situation met en évidence la nécessité de mettre en œuvre la « Déclaration de Kinshasa », signée le 14 janvier 2011 et dans laquelle l’Etat congolais s’engage, entre autre, à sécuriser les biens du patrimoine mondial. Le bilan, rien que pour l’année 2015, est déjà trop lourd en terme de perte de vies humaines, puisque des dizaines de gardes et civiles ont été tués au Parc National de la Garamba, au Parc National des Virunga et maintenant à la Réserve de faune à okapis. L’UNESCO condamne ces crimes et espère que les responsables seront arrêtés et traduits en justice pour les crimes perpétrés.

En outre, l’UNESCO a demandé l’appui de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), et celui de la communauté internationale, pour appuyer les équipes du site et protéger les populations qui vivent dans la Réserve. Les Forces Armées de la RDC (FARDC) sont venues en aide à la RFO mais elles ont besoin de renfort pour sécuriser les populations et le personnel de l’ICCN dans le bien et sa périphérie. Des mesures doivent être prises rapidement pour éviter, qu’une attaque comme celle de 2012, ne se reproduise.