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Renforcer les partenariats publics/privés pour l’écosystème des clusters créatifs de la Géorgie

Tbilissi, la capitale de la Géorgie, déterminée à devenir une ville créative de premier plan dans le Caucase

Le visage de Tbilissi change rapidement. Des lieux artistiques, espaces de coworking et musées bordent les rues. Des festivals et semaines de la mode remplissent le calendrier. Des architectes et graffeurs réinventent cette ville médiévale. Le désir de créativité est palpable. Alors que les jeunes talents sont au cœur de cette résurgence, les citoyens géorgiens, les acteurs gouvernementaux, le secteur public et les entreprises privées partagent la volonté de soutenir la scène artistique locale émergente. Creative Georgia, un organisme public dont la mission est de créer « un environnement approprié pour le développement des industries créatives », est au premier plan de cet effort.

Creative Georgia et l’UNESCO travaillent conjointement sur un projet financé par l’UE : Création d’un écosystème de clusters créatifs en Géorgie, lancé en juin 2019. Le secteur culturel géorgien a besoin d’un écosystème qui stimulerait la communauté d’artistes existante et soutiendrait l’ensemble du cycle de vie du travail créatif, y compris la formation des artistes en herbe, le financement de nouveaux projets, la mise en œuvre de politiques culturelles efficaces, et l’amélioration de l’accès à des contenus diversifiés. Fort de cette conviction, le projet étudie l’état et les lacunes actuels du secteur à travers des discussions ouvertes et propose de nouvelles mesures juridiques et fiscales sous la direction d’experts nationaux et internationaux.

Lors de la conférence Développement d’un écosystème de clusters créatifs en Géorgie organisée par Creative Georgia le 18 octobre 2019, un large éventail de participants a souligné l’importance de conserver ou d’élargir le rôle des communautés locales dans le développement futur du secteur créatif. Lors de la session Politique gouvernementale et espaces créatifs, c’est la transformation en espaces créatifs des usines et des entrepôts abandonnés qui a suscité un intérêt particulier. Cette transformation a lieu dans le but de revitaliser les activités culturelles, dans le cadre de la Stratégie culturelle 2025 du gouvernement. M. Valeri Chekheria, l’un des panélistes, a fourni une perspective unique en tant que PDG du Groupe Adjara, une société hôtelière qui a converti plusieurs bâtiments abandonnés en hôtels de charme avec des espaces dédiés aux créateurs géorgiens.

Le Groupe Adjara, fer de lance de l’investissement dans les arts

« Nous avons transformé le secteur de l’hospitalité géorgien en soutenant et en initiant des projets artistiques et des initiatives culturelles ». Le Groupe Adjara est aujourd’hui synonyme de scène artistique pour de nombreux résidents de Tbilissi. « Nos installations sont devenues des centres culturels utilisés pour l’organisation de résidences, d’expositions, d’ateliers, de foires artistiques, d’événements pop-up et de conférences publiques. Nous travaillons avec des artistes, des critiques et des conservateurs audacieux, qui repoussent les frontières artistiques et culturelles du pays ». Stamba Hotel a été créé en 2018 à partir des locaux d’une maison d’édition des années 1930, et dispose d’un étage gratuit dédié à des groupes de créateurs et de défenseurs des arts, composé d’un studio de musique, d’un espace de résidence artistique, de matériels de sérigraphie ainsi que du Musée de la photographie et du multimédia de Tbilissi, le premier en son genre dans la région du Caucase.

Radio City, nouveau développement artistique en cours

M. Chekheria observe que les arts gagnent du terrain à l’extérieur des murs de l’hôtel. Le Groupe Adjara a lancé un nouveau projet artistique et culturel, Radio City, qui vise à transformer un ancien complexe de studios de radio inutilisé, aux abords de Tbilissi. « Nous voulons intégrer des artistes, des fabricants, des éducateurs, des entrepreneurs et des professionnels d’horizons divers dans un écosystème synergique. Ce vaste territoire de 12 hectares sera utilisé pour l’organisation de festivals internationaux, d’expositions, de foires artistiques, de résidences, d’espaces de co-working, d’ateliers et de studios créatifs. Il servira l’avenir de l'économie créative en Géorgie… L’art s'intègre dans les grands projets de développement. Tbilissi s’affirme régulièrement comme un pôle culturel et un concurrent des capitales créatives les plus ambitieuses d’Europe ».

Pour M. Chekheria, investir dans les arts, c’est investir dans l’avenir de la Géorgie – une conviction qui n’a cessé de grandir depuis de nombreuses années. « Il est difficile d’imaginer un pays aller de l’avant sans développer ses industries créatives. Une communauté forte et éduquée fera progresser l’économie grâce à la créativité, à l’entreprenariat et à l’inventivité, et finira par faire reconnaître la Géorgie. Les progrès de l’économie géorgienne dépendent de notre capacité à aider nos artistes ».

Le leadership des femmes dans les arts

Dr Lidia Varbanova, membre de la Banque d’expertise de l’UNESCO, accompagne Creative Georgia pour mettre en œuvre ce projet UE/UNESCO. Spécialiste de l’entrepreneuriat culturel, elle a effectué sa première mission en Géorgie en octobre 2019 : « J’ai été émerveillée par les espaces et les centres culturels ouverts de la ville – leur architecture et leur design allient le vintage au moderne, insufflant une nouvelle vie à cette ville historique. J’ai également été impressionnée par le leadership des femmes. Propaganda Network, un réseau sans but lucratif en pleine croissance dont la mission est de diffuser les « valeurs de la liberté de création », a été fondé par un groupe de femmes. Le Musée de la photographie et du multimédia est dirigé par des femmes. MAUDI, un espace multifonctionnel pour l’art contemporain, est également un fantastique centre de création co-fondé par une femme. Creative Georgia a également une grande représentation féminine dans son équipe ». Varbanova indique que les espaces créatifs peuvent libérer les expressions dynamiques et culturelles de ce pays.

Promouvoir le partenariat public/privé pour les arts

Le projet UE/UNESCO espère permettre au secteur privé de suivre l’exemple du Groupe Adjara en plaidant pour la création d’une loi fiscale qui inciterait les entreprises à financer les arts et la culture. Il vise également à développer un guide afin de fournir les indications nécessaires, étape par étape, pour demander l’autorisation de transformer des bâtiments publics inutilisés à des fins créatives, en réponse directe à cette question fréquemment posée lors de la conférence : « J’aimerais transformer des bâtiments abandonnés, mais par où commencer ? ».