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Construire la paix dans l’esprit
des hommes et des femmes

La Route de l'esclave

Depuis son lancement en 1994, le projet de l'UNESCO sur la Route de l'esclave a contribuĂ© Ă  produire des connaissances innovantes, dĂ©velopper des rĂ©seaux scientifiques de haut niveau et soutenir des initiatives mĂ©morielles sur le thĂšme des esclavages, leurs abolitions et les rĂ©sistances qu’elles ont gĂ©nĂ©rĂ©es.

Sur le plan international, le projet a ainsi largement participĂ© Ă  « briser » le silence autour de l’histoire de l’esclavage et Ă  inscrire cette tragĂ©die qui a façonnĂ© le monde moderne dans la mĂ©moire universelle.

Aujourd'hui, parmi ses objectifs majeurs, le projet contribue à « déracialiser » notre vision et à « décoloniser » nos imaginaires du monde en

  • dĂ©construisant les discours fondĂ©s sur le concept de race qui ont justifiĂ© ces systĂšmes d'exploitation,
  • en promouvant les contributions des personnes d'ascendance africaine au progrĂšs gĂ©nĂ©ral de l'humanitĂ©, mais aussi
  • en questionnant les inĂ©galitĂ©s sociales, culturelles et Ă©conomiques hĂ©ritĂ©es de cette tragĂ©die.

 

GuĂ©rir des consĂ©quences psychologiques de l’esclavage

Ces derniĂšres annĂ©es, des recherches innovantes en psychologie, psychologie cognitive et Ă©pigĂ©nĂ©tique ont soulignĂ© que le stress traumatique peut non seulement modifier le comportement, la cognition et le fonctionnement psychologique, mais ses effets peuvent aussi ĂȘtre transmis aux gĂ©nĂ©rations suivantes. En ce sens, un Ă©vĂšnement traumatisant dont nous n’avons pas directement fait l’expĂ©rience peut tout de mĂȘme avoir des impacts psychologiques et sociaux sur notre vie. Les communautĂ©s portent l’Histoire d’évĂšnements dĂ©sastreux ainsi que leurs consĂ©quences, dans le contenu de leur ADN mais Ă©galement dans leur reprĂ©sentation de la vie en gĂ©nĂ©ral et la maniĂšre dont elles commĂ©morent l’Histoire.

Pour le projet de l’UNESCO La Route de l’esclave, le dĂ©fi est d’étendre cette approche, reconnaĂźtre les impacts de la dissonance cognitive postcoloniale et dĂ©velopper une « carte de la guĂ©rison » afin de mieux comprendre comment guĂ©rir les personnes et communautĂ©s impactĂ©es de maniĂšre intergĂ©nĂ©rationnelle et, ce faisant, aborder les structures d’inĂ©galitĂ©s socio-Ă©conomiques fondĂ©es sur un tort historique. Ce travail sur l’anti-racisme est articulĂ© autour de nos initiatives sur les prĂ©jugĂ©s de genre et stĂ©rĂ©otypes intĂ©grĂ©s Ă  nos cultures, lois et institutions empĂȘchant l’émancipation des femmes et filles, particuliĂšrement celles IndigĂšnes ou d’ascendance africaine, et la complĂšte jouissance de leurs droits humains.

 

Esclavage, Racisme et Discrimination

Comment comprendre les grands dĂ©fis contemporains que sont la lutte contre le racisme et toute forme de discrimination sans connaĂźtre l’Histoire et les processus ayant façonnĂ©s et lĂ©gitimĂ©s de telles pratiques ? Afin de combattre efficacement les inĂ©galitĂ©s dont sont victimes les descendants d’esclaves et Afro-descendants en gĂ©nĂ©ral, l’étude de l’Histoire de l’esclavage se rĂ©vĂšle nĂ©cessaire, particuliĂšrement auprĂšs des jeunes publics. À travers la mise en scĂšne de spectacles, la collaboration  sur des ouvrages ou des films, La Route de l’esclave Ɠuvre pour une valorisation et une reconnaissance de l’Histoire des peuples noirs en vue de consolider dans l’esprit des plus jeunes les valeurs de tolĂ©rance et de respect.

DĂ©cennie internationale des personnes d’ascendance africaine

Il y a environ 200 millions de personnes d'ascendance africaine vivant dans les AmĂ©riques et plusieurs millions d'autres dans l'ocĂ©an Indien, en Europe, dans le monde arabe, etc. Que ce soit en tant que descendants des victimes de la traite transatlantique et de l'esclavage ou en tant que migrants confrontĂ©s au racisme, ils sont beaucoup plus exposĂ©s Ă  l'exclusion sociale et aux inĂ©galitĂ©s, notamment en termes d'accĂšs Ă  l'Ă©ducation, Ă  l'emploi, Ă  la santĂ© et Ă  la justice. Cette problĂ©matique prĂ©occupante s’inscrit au cƓur de l’agenda des Nations Unies qui ont lancĂ© une DĂ©cennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024).

 

Résistances culturelles et créativité contemporaine

Les peuples mis en esclavage ont toujours rĂ©sistĂ©, que ce soit par les armes ou la pensĂ©e, c’est-Ă -dire Ă  travers des rĂ©sistances culturelles. Les esclaves, bien que loin de leurs terres natales, ont emmenĂ© avec eux leur mĂ©moire qu’elle soit musicale, spirituelle ou autre.

La forme la plus connue de ces rĂ©sistances culturelles est sans doute le jazz, hĂ©ritier direct des chants appelĂ©s « negro spirituals » dont la prononciation, le rythme ou certains instruments utilisĂ©s rappellent des rites africains. Le candomblĂ©, la capoeira, et mĂȘme le tango pour certains sont des legs de ces peuples asservis. Ces rĂ©sistances se sont dĂ©veloppĂ©es partout oĂč des esclaves ont vĂ©cu, comme au Sud du Maroc, oĂč les gnawas font la fiertĂ© musicale du pays.

L’UNESCO s’emploie Ă  prĂ©server et valoriser cet hĂ©ritage au travers de publications, dĂ©bats et autres rencontres avec le public afin que sa mĂ©moire participe Ă  la reconnaissance des apports culturels des populations d’ascendance africaine.

Par ailleurs, fidĂšle Ă  l’attachement de l’UNESCO pour le soutien aux artistes, le projet de La Route de l’esclave s’attache Ă  Ă©laborer et accompagner des crĂ©ations contemporaines autour des thĂšmes de l’esclavage, des traites et de leurs consĂ©quences contemporaines.

 

Marcus Miller, porte-parole

« L'histoire de l'esclavage tĂ©moigne de notre capacitĂ© Ă  dĂ©passer cette vicissitude. Elle nous montre que le monde peut s’amĂ©liorer. Et que nous pouvons faire plus que simplement survivre - nous pouvons aller de l’avant » (Marcus Miller)

Marcus Miller, célÚbre musicien de jazz américain, compositeur et producteur, a été nommé Artiste de l'UNESCO pour la paix et porte-parole du Projet La Route de l'esclave par la Directrice générale de l'UNESCO, le 4 juillet 2013.

M. Miller contribue Ă  sensibiliser Ă  un phĂ©nomĂšne qui a eu un impact profond sur le monde moderne, de la religion Ă  la culture, en passant par le mouvement des droits humains. En tant qu’Artiste de l’UNESCO pour la paix, il promeut les leçons que l’on peut tirer de la tragĂ©die de l’esclavage et de la traite nĂ©griĂšre, leçons qui peuvent servir Ă  apporter des rĂ©ponses aux grands problĂšmes actuels : rĂ©conciliation nationale ; respect du pluralisme culturel ; nĂ©cessitĂ© de construire des sociĂ©tĂ©s inclusives et justes.

 
 

Voir aussi

 

Comité scientifique international

Le projet bĂ©nĂ©ficie de l’orientation d’un ComitĂ© scientifique international composĂ© de 20 personnes membres dont la moitiĂ© est renouvelĂ©e tous les deux ans. Ces membres sont nommĂ©s par la Directrice gĂ©nĂ©rale dans le respect de la reprĂ©sentation des diffĂ©rentes rĂ©gions, disciplines et genre.

Organe consultatif, il a pour rĂŽle de conseiller l’UNESCO sur la conduite du projet dans l’élaboration des matĂ©riels et programmes pĂ©dagogiques, la recherche sur les diffĂ©rents aspects de la question de la traite nĂ©griĂšre et de l’esclavage et la crĂ©ation de nouveaux partenariats pour la promotion de ses objectifs.

 

Collection de matĂ©riels Ă©ducatifs sur l’influence des populations afro-descendentes en AmĂ©rique Centrale

Le Bureau de l'UNESCO Ă  San JosĂ© (Costa Rica) a dĂ©veloppé la collection « Del olvido a la memoria » (De l'oubli Ă  la mĂ©moire), des matĂ©riels Ă©ducatifs sur l’influence des populations afro-descendentes en AmĂ©rique Centrale.

Réalisée avec la collaboration de l'Université du Costa Rica (UCR) et du Musée national du pays, cette collection comprend cinq volumes de matériaux d'enseignement qui font partie d'une initiative des pays de l'Amérique centrale en vue d'éliminer l'ignorance sur l'influence des populations d'ascendence africaine dans la région.

Financée par l'UNESCO, cette série de publications s'inscrit dans le cadre du projet La Route de l'esclave et accompagne ses nouvelles orientations extension géographique dans les régions peu couvertes et l'introduction de nouvelles thématiques.

Outre la diffusion de ces matériaux, l'UNESCO travaille activement à leur inclusion dans les programmes scolaires des pays d'Amérique centrale et organise des ateliers dont les objectifs sont les suivants:

  • Valider le contenu des brochures prĂ©parĂ©es par l'UNESCO sur la prĂ©sence africaine en AmĂ©rique centrale.
  • PrĂ©senter les enseignants avec des suggestions et recommandations pour le travail avec les Ă©tudiants, favorisant ainsi l'apprentissage sur le patrimoine africain dans chacun des pays.
  • Obtenir des recommandations pour mettre en Ɠuvre l'Ă©tude de l'histoire, la prĂ©sence et la contribution des Africains en AmĂ©rique centrale dans les programmes Ă©ducatifs des ministĂšres de l'Éducation respectifs.

A partir de 2018, « BĂątir notre nation : la contribution de la migration afro-caribĂ©enne au Costa Rica » est disponible en ligne (en ligne). Il s'agit d'une sĂ©rie de mini-documentaires qui peut ĂȘtre utilisĂ©e comme outil pĂ©dagogique. Elle est produite par la Chaire d'Etudes africaines et caribĂ©ennes et par le Vice-Recteur de l'enseignement de l'UniversitĂ© du Costa Rica (UCR), avec le soutien de l'UNESCO. Les quatre documentaires offrent un tĂ©moignage de premiĂšre main sur l'expĂ©rience des migrants des Ăźles des CaraĂŻbes et sur l'intĂ©gration de leurs descendants dans le pays.

 

Sites et itinéraires de mémoire

La Route de l’esclave soutient et promeut les sites tĂ©moins de l’Histoire des traites et de l’esclavage. Lieux de mĂ©moire nĂ©cessaires Ă  la commĂ©moration de populations entiĂšres soumises Ă  ce qui est considĂ©rĂ© comme le plus long crime contre l’HumanitĂ©, ces sites, mis bout Ă  bout, constituent de vĂ©ritables itinĂ©raires de mĂ©moires.

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