Prendre position en faveur d'une éducation aux STEM tenant compte du genre en Afrique francophone

L'UNESCO, y compris l'Institut international pour le renforcement des capacités en Afrique (IIRCA), et le Ministère sénégalais de l'éducation nationale ont organisé une formation régionale pour 12 pays d'Afrique francophone sur l'enseignement des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques (STEM) sensible au genre du 12 au 16 novembre 2018 à Dakar, Sénégal. La formation a été appuyée par le Gouvernement japonais et en coopération avec plusieurs autres partenaires de développement, dont le Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation du Sénégal, le Centre pour l'enseignement des mathématiques, des sciences et de la technologie en Afrique du Kenya (CEMASTEA), l'Institut de la Francophonie pour l'éducation et la formation (IFEF), le Centre international pour l'éducation des filles et des femmes en Afrique (UA/CIEFFA), Microsoft et le Forum des éducatrices africaines (FAWE).

Selon le rapport de l'UNESCO intitulé Déchiffrer le code, 35 % seulement des étudiants en STEM dans l'enseignement supérieur dans le monde sont des femmes. Il est essentiel de remédier à la faible représentation et à la faible participation des filles et des femmes aux études et aux carrières dans le domaine des STEM pour bâtir des sociétés inclusives et durables.

Afin de permettre aux acteurs de l'éducation et aux enseignants de dispenser un enseignement des STEM tenant compte du genre, et d'accroître la participation des filles dans les domaines des STEM, l'UNESCO a organisé une formation régionale sur le thème Déchiffrer le code : Enseignement des STEM de qualité tenant compte du genre.

Quelques 120 participants venus de 12 pays d'Afrique francophone (Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cameroun, Comores, Côte d'Ivoire, Djibouti, Madagascar, Mali, Niger, Sénégal, République démocratique du Congo, Tchad et Côte d'Ivoire) y ont participé.

"Dans le monde en général et en Afrique en particulier, les femmes qui entreprennent des études et des carrières dans les STEM représentent un très faible pourcentage. La sous-représentation des femmes dans les STEM, au-delà de la question de l'égalité de genre, se traduit par l'absence de développement des ressources humaines, dont la moitié sont des femmes ", a déclaré le Directeur du Bureau régional de l'UNESCO pour l'Afrique de l'Ouest (Sahel). "De plus, il y a une forte demande de professionnels qualifiés en STEM. Par conséquent, encourager les filles et les femmes à s'impliquer dans les STEM devient un impératif pour l'UNESCO, l'Union africaine et de nombreuses autres organisations."

Une plateforme en ligne développée par l'UNESCO a été utilisée avant, pendant et après la formation. Les participants ont apprécié cette plateforme, qui leur a permis d'évaluer leurs connaissances et leur compréhension, et de partager des présentations et des autres ressources de l'atelier. Ils ont particulièrement apprécié le fait que l'évaluation en ligne intègre l'analyse et la rétroaction en temps réel, ainsi que des outils d'échange et de partage des connaissances. Ils ont promis de rester en contact afin de mettre en œuvre leurs plans d'action et de s'engager dans le développement d’un réseau de partage et d’échange sur les STEM et le genre en Afrique francophone.

La formation s'est appuyée sur les données probantes et a favorisé le développement des compétences grâce à des pédagogies interactives tenant compte du genre et à des stratégies de gestion de classe. "La formation a été très intéressante parce qu'elle nous a permis d'élaborer des plans de cours STEM et nous a montré certains des défis auxquels les enseignants peuvent être confrontés lorsqu'ils enseignent l'éducation STEM ", a déclaré Salid Hassani Ahmed des Comores.

Les six modules couverts dans le cours comprenaient : (1) L'éducation STEM en Afrique, (2) L'éducation STEM et le genre, (3) Le leadership institutionnel pour une éducation STEM sensible au genre, (4) La pédagogie sensible au genre, (5) Les ressources d'enseignement et d'apprentissage sensibles au genre et (6) L'intégration des compétences numériques et des technologies de l'information et des communications dans l'éducation STEM. 

"Nous allons mettre en pratique les compétences acquises au cours de cette formation lorsque nous rentrerons dans nos pays pour qu'enfin la dimension genre soit prise en compte dans l'éducation STEM ", a déclaré Ancille Ngendakumana du Burundi.

Les prochaines étapes pour l'IIRCA comprennent l'appui à la mise en œuvre des plans d'action nationaux, le partage des connaissances et des ressources, ainsi que le suivi et l'évaluation des mesures prises par les pays participants.