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Imaginer le monde à venir

Comment l'Afrique perçoit-elle la crise du Covid et ses conséquences futures?

 

Que signifie la crise du covid-19 pour l’Afrique ? Quel sens donner à cette crise qui bouleverse le mode de vie des africaines et africains ? Quels sens donner à cette crise qui remet en question certains modèles de développement adoptés aujourd’hui par les pays africains ?

Firmin Edouard Matoko, Sous-directeur général pour l'Afrique et les Relations extérieures

En direct

Les conséquences de la crise sanitaire globale du COVID-19 sur le futur des sociétés africaines.
Debats en direct le 7 mai à 14h00 (GMT+2)

version française - version originale 

Il est peut-être trop tôt pour évaluer toutes les conséquences de la crise sanitaire globale du COVID-19 sur le futur des sociétés africaines. Selon les statistiques publiées régulièrement sur l’évolution de la pandémie de COVID-19, l’Afrique apparaît comme le continent le moins touché par le virus en comparaison des chiffres annoncés dans le reste du monde. Toutefois, comme le souligne la tribune signée récemment par une vingtaine d’intellectuels africains (cf. Jeune Afrique, 10 Avril 2020), le continent africain fait face aux durs effets de la crise, par les contagions humaines en nombre croissant et la contraction brutale d’une partie significative des activités sociales et économiques essentielles. Au moment où plusieurs voix s’élèvent, y compris celles des jeunes et des femmes, pour alerter les dirigeants africains et la communauté internationale sur les conséquences désastreuses de la crise pour l’avenir de l’Afrique et sur ses capacités de résilience, l’heure est aussi venue de s’interroger dès à présent sur ce qu’il adviendra du continent africain au lendemain de cette crise.

Pour l’humanité toute entière et encore plus, pour le continent africain, la pandémie de COVID-19 est plus qu’une crise sanitaire. Parce qu’elle affecte le cœur des sociétés et des cultures, et peut-être l’essence même de l’humain en tant qu’être résolument social, la crise du COVID-19 véhicule clairement les symptômes d’une « disruption sociale », notamment en Afrique où les communautés et les institutions sociales demeurent profondément ancrées dans les valeurs traditionnelles de solidarité sociale, de proximité et de rapprochement humain qui articulent le vivre ensemble et le sens du partage. La pandémie de COVID-19, en imposant brutalement des standards de vie inédits, dont celui de la « distanciation sociale » et du confinement, entraîne une perturbation, un dysfonctionnement voire une rupture sociale, économique et culturelle d’une ampleur inédite, dans la vie quotidienne ainsi que dans les rituels de sociabilité des africains.

Cette crise accélère et remet indiscutablement en cause l’histoire du monde et celle du continent africain. Elle ouvre la voie à de nouveaux courants de pensée et augure de la structuration d’un nouveau paradigme de développement. L’Afrique post-COVID-19 devra nécessairement être différente dans sa globalité et dans ses spécificités géopolitiques, économiques, sociales et culturelles. Une autre pensée africaine du développementet et de la gouvernance devra émerger des cendres de cette crise et apporter, on l’espère, les réponses tant attendues du continent lui-même. Comme toute crise, celle que nous vivons aujourd’hui dépasse de loin tout ce que le continent a connu jusqu’aujourd’hui et oblige à une prise de conscience individuelle et collective de ce que sera l’avenir commun de l’Afrique. C’est probablement là où les africaines et les africains, de toutes les conditions et de toutes les générations, devront montrer leur capacité :

à repenser l’Afrique, en étant des sujets actifs de leur propre histoire ;

à réévaluer leurs ambitions d’émergence, non seulement entendue comme transformation structurelle des économies mais aussi des sociétés et des mentalités ;

à reformater leurs stratégies et leurs modèles de développement et de gouvernance.  

L’UNESCO, matérialisant la vision et ses fonctions de laboratoire d’idées et de renforcement des capacités, entend contribuer à la compréhension des dimensions socioculturelles de la crise et à la reconstruction post-pandémique de la société en Afrique. Organisée dans le cadre du programme Priorité Afrique et de l’initiative « Imaginer le monde à venir» de l’UNESCO, la réunion regroupera plusieurs intellectuels et acteurs de premier plan de la vie sociale, économique et culturelle africaine. L’objectif principal est d’amorcer une réflexion africaine, pluridisciplinaire et prospective sur l’impact de cette crise et repenser l’Afrique que nous souhaiterons sur le continent en s’inspirant, entre autres, de l’expertise et des approches méthodologiques de différentes disciplines, notamment la philosophie, la sociologie, l'histoire, les sciences politiques, l’éthique, la psychologie ou la géographie. Il s’agit d’un premier pas vers la génération et la stimulation d’idées par des africains, visant à compléter les réponses massives de santé publique mondiale actuellement déployées dans la lutte contre le COVID-19 en Afrique.

Première d’une série, ce débat s’inscrit également dans le cadre d’une initiative plus large dont l’UNESCO est porteuse et qui vise à instaurer un dialogue mondial sur le « futur de l’humanité post-COVID-19 ».

Les participants seront invités à débattre autour de deux grandes problématiques:

  1. Quelles sont les grandes leçons à retenir de cette crise pour l’Afrique et les grands enjeux qu’elle pose pour l’avenir du continent africain ?
  2. Quelles sont les pistes de réflexion à approfondir dans la perspective d’un renouvellement/changement des paradigmes actuels du développement en Afrique? Et comment les institutions internationales telles que l’UNESCO et ses partenaires peuvent-elles contribuer à ce renouveau de la pensée africaine du développement ?

 

Les débats feront l’objet d’une synthèse qui sera publiée et partagée le plus largement possible à travers les réseaux de l’UNESCO et de ses partenaires. Les résultats de cette réflexion et les débats thématiques qui suivront nourriront la réflexion engagée dans le cadre de l’initiative globale « IMAGINER LE MONDE À VENIR ».

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