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La France priorise la lutte contre le trafic illicite des biens culturels pendant sa présidence du Conseil de l’UE

Illicit Trafficking

Le 1er février 2022, la France a organisé au musée du Louvre la « Conférence pour le renforcement de la coopération européenne contre le trafic illicite des biens culturels », avec la participation de l’UNESCO. L’événement s’inscrit dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE), qui a fait de cette thématique une des priorités de son agenda européen du premier semestre 2022.

Cet engagement souligne l’importance des préoccupations des Etats membres de l’Union européenne pour combattre ce fléau et intensifier les initiatives en faveur d’une meilleure protection du patrimoine culturel mobilier provenant ou circulant dans l’UE, un des plus grands marchés au monde de destination et de transit des biens culturels.

Si le trafic illicite doit en effet être combattu à la source, nous devons aussi agir sur la demande. Les acheteurs potentiels doivent prendre conscience des effets dévastateurs de ce trafic. Ils doivent prendre conscience qu’acheter un objet pillé, c’est prendre le risque de participer directement ou indirectement au blanchiment d’argent et au financement des organisations criminelles et terroristes
Ernesto Ottone R., Sous-Directeur général pour la Culture à l’UNESCO

Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture, Ernesto Ottone R., Sous-Directeur général pour la Culture à l’UNESCO a notamment déclaré : « Si le trafic illicite doit en effet être combattu à la source, nous devons aussi agir sur la demande. Les acheteurs potentiels doivent prendre conscience des effets dévastateurs de ce trafic. Ils doivent prendre conscience qu’acheter un objet pillé, c’est prendre le risque de participer directement ou indirectement au blanchiment d’argent et au financement des organisations criminelles et terroristes ».

L’événement a réuni des acteurs majeurs européens et internationaux de la préservation du patrimoine culturel autour de trois enjeux clés : les nouvelles technologies et dispositifs innovants au service de la lutte contre le trafic illicite ; le dialogue avec les professionnels et la régulation du marché de l’art au sein de l’UE ainsi que la sensibilisation à ce fléau auprès du grand public, et en particulier de la jeunesse. Ce dernier sujet fut traité lors d’une table ronde modérée par Lazare Eloundou Assomo, Directeur du patrimoine mondial à l’UNESCO. Les débats contribueront à nourrir les réflexions en cours, en particulier dans la perspective du conseil informel des ministres de la culture à Angers (7 et 8 mars 2022) et dans celles du plan d’action sur la lutte contre le trafic illicite, élaboré par la Commission européenne en 2022.

Aussi, jusqu’en février, le musée du Louvre présente des sculptures exportées illégalement et saisies par la Douane française, afin d’alerter le public sur les questions du patrimoine en danger.

L'UNESCO, qui coopère avec l’UE de longue date, se félicite de ce nouvel engagement fort de la France, qui fédère ses partenaires européens dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels.

Soulignons enfin que l’UNESCO et l’UE organisent conjointement des actions concrètes pour renforcer les moyens matériels et humains face à ce fléau, avec notamment le projet UE-UNESCO visant à renforcer la lutte contre le trafic illicite des biens culturels (en cours, 2019-2022) ou encore la Conférence internationale du 14 septembre 2021.