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News

Publication d'un document sur les difficultés de la lutte contre les discours de haine sur les réseaux sociaux à l'occasion de la Conférence des ministres de l'éducation

05/11/2021

L'UNESCO a publié un nouveau document de réflexion intitulé Lutter contre les discours de haine sur les réseaux sociaux : difficultés contemporaines à l'occasion de la Conférence mondiale des ministres de l'éducation sur le thème de la lutte contre les discours de haine à travers l’éducation (26 octobre 2021) et de son forum multipartite préparatoire, qui s'est déroulé les 30 septembre et 1er octobre 2021.

Si le fait que des journalistes d'investigation dévoilent les pratiques internes de l'une des principales entreprises de réseaux sociaux fait la une des journaux, l'accélération de l'évolution numérique et des pratiques de communication en ligne pendant la pandémie de COVID-19 et la vague mondiale de discours de haine et de désinformation qui en a résulté ont souligné l'importance de mieux comprendre l'émergence et la prolifération des discours de haine en ligne.

S'exprimant lors de l'ouverture de la Conférence ministérielle, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a expliqué qu'il avait « convoqué cette conférence car la question des discours de haine était au cœur de la polarisation et des divisions qui frappent notre monde. »

Trop d’individus commettent des actes de violence, de terrorisme et même de génocide car ils ont été convaincus qu’ils agissent dans leur bon droit... Nous pouvons directement associer les discours de haine à la violence antisémite, antimusulmane et antichrétienne. Nous en voyons le reflet dans les actes de misogynie et de violence contre les réfugiés, les migrants et les minorités, notamment envers les personnes d'origine asiatique qui ont été outrageusement accusées d’être responsables du COVID-19.

Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, en train de s'exprimer lors de la Conférence ministérielle sur la lutte contre les discours de haine à travers l'éducation, le 26 octobre 2021.

Cette haine n'est pas nouvelle. Mais ce qui a changé récemment, c'est l'influence et l'ampleur des plateformes de réseaux sociaux, qui deviennent une chambre d’écho en amplifiant les discours de haine.

Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO

Mme Azoulay a également souligné que la lutte contre la haine relevait de notre responsabilité à tous et que l'UNESCO, dans le cadre de son mandat interdisciplinaire, était prête à soutenir les États membres et était fière de contribuer à la Stratégie et au Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine avec les autres entités des Nations Unies concernées.

La Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine identifient une série de domaines prioritaires pour le suivi et l'analyse des discours de haine, stipulant que les entités concernées des Nations Unies devraient être en mesure de « reconnaître, suivre, collecter des données et analyser les tendances en matière de discours de haine ». Elle appelle notamment à « davantage de recherche sur le rapport entre l'utilisation abusive de l'Internet et des réseaux sociaux pour diffuser des discours de haine et les facteurs qui poussent les individus à la violence », ainsi qu'à « cartographier les risques et les opportunités émergents liés à la diffusion des discours de haine permis par les nouvelles technologies et les plateformes numériques ».

L'identification des discours de haine en ligne à des fins de recherche et de modération pose de nombreuses difficultés et il est indispensable de clarifier la manière dont ceux-ci peuvent être abordés pour formuler des réponses efficaces aux discours de haine eux-mêmes.

C'est la raison pour laquelle le présent document de réflexion est le premier d'une série de documents sur la lutte contre les discours de haine commandés par l'UNESCO et le Bureau de la Conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention du génocide en tant que contribution directe à la mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d’action pour la lutte contre les discours de haine.

Rédigé par des chercheurs de l’Oxford Internet Institute (OII) de l'Université d'Oxford dans le cadre du projet « #CoronavirusFacts : Lutte contre la “Désinfodémie” sur le COVID-19 dans les environnements sujets aux conflits » financé par l'Union européenne, le document décrit les principales méthodes, outils et techniques utilisés dans la recherche pour surveiller les discours de haine. Il vise également à donner un aperçu des considérations clés pour faire face aux discours de haine sur les réseau sociaux, que ce soit par le biais de réglementations concrètes par les entreprises de réseaux sociaux, de contre-attaques et de législations ou de mesures éducatives préventives.

Au cours des prochains mois, l'OII approfondira cette recherche pour en faire une boîte à outils qui répertorie les outils et les ressources existants développés pour surveiller l'existence, la diffusion et l'impact des discours de haine en ligne, ainsi que les lacunes dans les capacités et les pratiques pour les surveiller et s’y opposer. L'UNESCO soutient l'OII dans le pilotage d'un nouvel outil adaptable pour surveiller les tendances en matière de discours de haine sur les plateformes de réseaux sociaux. En donnant aux parties prenantes locales les moyens de détecter, de comprendre et d'évaluer plus rapidement l'ampleur des tendances émergentes en matière de discours de haine, l'objectif est de permettre une contre-action plus rapide et mieux adaptée aux contextes locaux multilingues.

Le document de réflexion est disponible en anglais, français et espagnol et sera bientôt traduit en arabe, chinois et russe.

D’après le principe central selon lequel l’information est le contraire de la désinformation, le projet de l’UNESCO #CoronavirusFacts met à profit le rôle essentiel de la liberté d’expression et de l’accès à l’information afin de répondre aux besoins d’informations à l’ère du COVID-19 et de lutter contre la vague massive de désinformation qui menace d’affecter la démocratie, le développement durable et la stabilité du monde entier. Financé par l’Union européenne, le projet mène des activités à l’international dans 4 régions et 9 pays. Il soutient la capacité des médias professionnels, divers et indépendants à informer sur la pandémie ; renforce les organisations locales de vérification des faits afin de démystifier la désinformation ; et permet aux jeunes et aux autres citoyens de traiter de manière critique ce qu’ils lisent et entendent au sujet du COVID-19 grâce à des formations en éducation aux médias et à l’information. En raison des défis sans précédent auxquels sont confrontés les secteurs des médias et de la technologie numérique, l'UNESCO a créé un Centre de ressources rassemblant une sélection de réponses au COVID-19.

Pour davantage d’informations, consultez : https://fr.unesco.org/covid19/disinfodemic/coronavirusfacts