Harcèlement et violence fondée sur le genre en milieu scolaire : l’UNESCO lance une boîte à outils destinée aux enseignants d’Afrique de l’Est et australe

La violence à l’école, y compris la violence et le harcèlement fondés sur le genre et le, est une préoccupation qui grandit en Afrique subsaharienne. Ces dernières années, le nombre croissant de victimes de violence en milieu scolaire a suscité l’indignation dans la région, avec des événements comme le cas d’un écolier de 12 ans battu à mort par ses camarades de classe, d’une écolière dont les cheveux ont été brûlés par un camarade de classe alors que des badauds filmaient la scène, ou d’une jeune fille de 16 ans qui s’est suicidée à la suite de harcèlement.

Le 9 mars 2022, l’UNESCO organise un webinaire pour promouvoir une boîte à outils destinée aux écoles de la région pour leur permettre de s’attaquer au problème grandissant de la violence en milieu scolaire, y compris le harcèlement et la violence fondés sur le genre. L’outil du programme Connect with Respect (CwR) guide les enseignants du premier cycle du secondaire en leur offrant une gamme d’activités à faire avec leurs élèves. Ces activités peuvent être intégrées à différentes matières, telles que l’alphabétisation, les études sociales, l’éducation civique et à la citoyenneté, la santé, les compétences de la vie et l’éducation à la sexualité.

Un rapport de l’UNESCO publié en 2019 a révélé que 48 % des apprenants de la région d’Afrique de l’Est et australe avaient été victimes de harcèlement au cours du mois précédent et diverses sources de données montrent que les taux d’abus et de harcèlement sexuel sont élevés dans la région. Pour éliminer les causes profondes du harcèlement et de la violence en milieu scolaire, l’éducation – avec en première ligne, les enseignants – semble être la meilleure action de prévention pour le long terme.

Les apprenants ressentent l’impact positif du programme Connect with Respect

Un projet pilote du programme CwR dans trois pays de la région – Zambie, Tanzanie et Eswatini – a fourni des résultats prometteurs. Plus de 90 % des apprenants ont convenu que toutes les écoles devraient enseigner la prévention de la violence fondée sur le genre, et plus des trois quarts des élèves (77 %) ont déclaré que le programme améliorait leurs compétences relationnelles.

D’autres éléments montrent que le programme a entraîné par ailleurs une réduction de la fréquence des formes verbales de harcèlement sexuel perpétré par des garçons à l’encontre des filles dans le cadre scolaire ; une réduction du nombre d’apprenants signalant un harcèlement de la part d’élèves du même sexe ou de sexe opposé ; une meilleure connaissance des moyens de demander de l’aide pour les personnes touchées par la violence fondée sur le genre, et dans l’ensemble, des relations plus respectueuses entre les apprenants en classe.

Les enseignants ont besoin d’être soutenus dans la prévention de la violence à l’école

Tous les apprenants devraient avoir accès à une éducation qui conduise à la prévention de la violence à l’école et à la promotion de relations positives aujourd’hui et à l’avenir. Cela inclut des efforts explicites de lutte contre la violence fondée sur le genre, efforts qui permettraient aux élèves d’apprendre à poser un regard critique sur les normes de genre et à acquérir des attitudes et des comportements constructifs dans leurs relations avec les autres. De telles interventions peuvent abaisser radicalement les taux élevés de violence, y compris de violence fondée sur le genre, dans et au-delà des locaux de l’école.

Cependant, si quatre enseignants sur cinq considèrent qu’il leur incombe de faire en sorte que les apprenants soient à l’abri de toutes les formes de violence en classe, leur préparation et leur capacité à assurer cela présentent encore des lacunes. C’est ce que montre une étude mondiale réalisée par l’UNESCO sur le rôle des enseignants dans la lutte contre la violence en milieu scolaire (Safe to Learn: What do teachers think and do about violence in schools? à paraître en 2022).

Il est donc nécessaire d’accorder une plus grande attention et des ressources accrues pour préparer les enseignants à la prévention de la violence et du harcèlement à l’école.

Ainsi, tandis que les enseignants insistent sur la valeur du programme CwR, ils déclarent également la nécessité d’obtenir un soutien de leurs écoles et du secteur de l’éducation pour réussir sa mise en œuvre. Il s’agit notamment de réserver du temps dans des programmes déjà chargés pour aborder le sujet de la prévention de la violence fondée sur le genre et de veiller à ce que les enseignants soient correctement formés et soutenus par l’administration de l’école.

D’autres résultats de la recherche seront présentés en détail au cours du webinaire.

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• L’action de l’UNESCO en matière de violence et harcèlement à l’école