Journée mondiale de la vie sauvage 2022
C'est aujourd'hui la Journée mondiale de la vie sauvage, dont le thème est « La récupération des espèces clés pour la restauration des écosystèmes ».
La Convention du patrimoine mondial de 1972 apporte une contribution importante à la protection des espèces en accordant un statut de protection internationale aux zones et aux écosystèmes qui abritent les espèces les plus remarquables. L'écosystème transnational de mangroves des Sundarbans (Bangladesh) et le parc national des Sundarbans (Inde), par exemple, sont les plus grands habitats restants au monde pour le tigre du Bengale et d'autres espèces phares menacées, comme les dauphins de l'Irrawaddy et du Gange.
Les sanctuaires du panda géant du Sichuan (Chine), qui constituent un habitat supplémentaire crucial pour plus de 30% des pandas du monde entier, classés comme très menacés, couvrent 924 500 ha et comprennent sept réserves naturelles et neuf parcs panoramiques dans les monts Qionglai et Jiajin. Les sanctuaires constituent le plus grand habitat contigu restant du panda géant, une relique des forêts paléo-tropiques de l'ère tertiaire. C'est également le site le plus important pour la reproduction en captivité de l'espèce. Les sanctuaires abritent également d'autres animaux menacés au niveau mondial, tels que le panda roux, le léopard des neiges et le léopard nébuleux. Ils comptent parmi les sites les plus riches en botanique de toutes les régions du monde en dehors des forêts tropicales humides, avec entre 5 000 et 6 000 espèces de flore réparties dans plus de 1 000 genres.
Un autre site du patrimoine mondial de l'UNESCO abritant une pléthore d'espèces est le parc national des Virunga (République démocratique du Congo). Ce parc abrite 218 espèces de mammifères, 706 espèces d'oiseaux, 109 espèces de reptiles et 78 espèces d'amphibiens. Il sert également de refuge à 22 espèces de primates dont trois sont les grands singes : le gorille de montagne (Gorilla beringei beringei), le gorille de plaine oriental (Gorilla beringei graueri) et le chimpanzé oriental (Pan troglodytes schweinfurthi), avec un tiers de la population mondiale de gorilles de montagne.
Toujours en Afrique, avec une superficie de 1 740 000 ha, le parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) est le plus grand parc des savanes d'Afrique centrale. A cheval sur deux zones écologiques, le parc national du Manovo-Gounda St Floris doit son importance à la richesse de sa faune et de sa flore. Mais il abrite également de nombreuses espèces menacées, notamment le rhinocéros noir, l'éléphant, l'hippopotame et la gazelle à front roux, ainsi que de grandes concentrations d'herbivores.
La biodiversité et les espèces sont essentielles au maintien de la vie sur terre (ODD 15). Afin d'assurer cette vie sur terre de manière durable, nous devons protéger les habitats des espèces, car certaines espèces des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO sont de plus en plus menacées et risquent de disparaître.
Par exemple, les îles et zones protégées du golfe de Californie (Mexique) contiennent 39% du nombre total d'espèces de mammifères marins et un tiers des espèces de cétacés marins du monde, mais la situation critique et la quasi-extinction du vaquita ont entraîné l'inscription du bien sur la liste du patrimoine mondial en péril en 2019. Cette inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril a pour objectif de mobiliser l'État partie du Mexique, la communauté internationale et toutes les autres parties prenantes concernées pour s'attaquer d'urgence aux causes du déclin, en particulier les pratiques de pêche illégales.
Cette mobilisation mondiale et collective est révélatrice du mandat international unique de la Convention du patrimoine mondial, qui célèbre cette année son 50e anniversaire. Au cours de ces 50 années, la Convention a joué un rôle déterminant dans le rétablissement des espèces pour les générations futures. Par exemple, dans la mer des Wadden (Danemark, Allemagne, Pays-Bas), le nombre de phoques communs a quintuplé entre 1975 et 2019, passant d'environ 5 000 à plus de 25 000. Dans un autre site marin, l'atoll d'Aldabra (Seychelles), sa population de tortues vertes est passée de la quasi-extinction à la plus importante de la région de l'océan Indien occidental. Grâce à l'introduction de mesures de protection strictes des plages de nidification autour de l'atoll d'Aldabra, le nombre de tortues qui nichent chaque année est passé de 500-800 à la fin des années 1960 à 3100-5225 en 2011 et continue d'augmenter chaque année.
Alors que nous réfléchissons aujourd'hui à la Journée mondiale de la vie sauvage en cette année du 50e anniversaire de la Convention du patrimoine mondial - tirons les leçons de ces réussites et utilisons-les comme sources d'inspiration (tout en travaillant à prévenir l'extinction d'espèces menacées dans d'autres sites) alors que nous traçons l'avenir pour les 50 prochaines années du patrimoine mondial de l'UNESCO et de toutes les immenses espèces que ces lieux exceptionnels protègent.