Reham après avoir joué La maison de poupée à l'université Al-Aqsa à Gaza /Source : OmVärlden
Les projets du FIDC transforment des vies par le monde
07 fév 2022
Reham Fathi Ibrahim Hamad avait un rêve : devenir la plus grande actrice de théâtre de la bande de Gaza, en Palestine. Alors lorsque l'UNESCO a financé, par l'intermédiaire du FIDC, un projet visant à autonomiser la jeunesse de Gaza par le biais du théâtre, elle n'a pas hésité. Elle déclare avec enthousiasme :
C'était une occasion en or d'apprendre tout ce qui a trait au théâtre et de développer mon talent d'actrice.
Elle a donc saisi cette chance unique, et son brillant parcours professionnel a suscité un tel engouement que même le Ministre Palestinien de la Culture l'a félicitée personnellement, comme elle le souligne fièrement. Pourtant, le succès n’est pas facile à atteindre. Reham le sait très bien : "J'ai pu réaliser mon rêve en me positionnant avec assurance sur la scène du théâtre et en restant bien consciente de chaque mot que je prononce ou que je joue", déclare-t-elle.
La ténacité et le travail acharné des artistes ne doivent cependant pas servir d'alibi pour ignorer les défis croissants auxquels la plupart d'entre eux sont confrontés.
Julio Lamaña, gestionnaire culturel et réalisateur de documentaires travaillant depuis la Colombie, s'exprime sur le désespoir et la crainte partagés par de nombreux professionnels de l'art, estimant qu'il est très important "dans une carrière aussi fragile que la production cinématographique, de conserver l'enthousiasme et l'envie de tourner".
En effet, le monde regorge d'histoires d'artistes frustrés qui se heurtent à des obstacles si importants qu'ils les empêchent de se réaliser. C'est à ce niveau-là que le FIDC de l'UNESCO intervient. Entre 2010 et 2021, le FIDC a soutenu financièrement 120 projets dans 60 pays pour un montant total de 8.7 millions USD. Ses projets réussis ont contribué à la mobilité de plus de 400 professionnels des arts et de la culture, tout en assurant la formation de 12 072 d'entre eux. Dans le cadre de la Convention de l'UNESCO de 2005 sur la protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles, le FIDC a articulé son impact transformateur autour de 4 thèmes principaux :
Gouvernance et politique publique pour la créativité
Formation professionnelle et entrepreunariat
Accès au marché
Participation et inclusion
C'est ainsi que le FIDC oeuvre également à répondre aux Objectifs de développement durable fixés à l'horizon 2030 notamment grâce à son impact économique et social.
Le vent de renouveau insufflé par le FIDC s'est répandu comme une traînée de poudre dans le monde entier. À Madagascar, Herizo Randriamora, 27 ans, a rejoint 2 000 autres jeunes professionnels du cinéma dans le cadre d'un programme de formation approfondi visant à faire revivre le cinéma malgache, ce qui l'a poussé, lui qui était caméraman débutant, à commencer à explorer également la post-production et les effets spéciaux. Sa collègue Alexandra Livarisaina, une productrice malgache, témoigne de l'ambition brûlante de ces jeunes talents prometteurs :
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Alexandra Livarisaina /Source: Alexandra Lyss FacebookLe projet parrainé par le FIDC m'a incité à poursuivre mon parcours professionnel actuel. J'ai encore beaucoup à apprendre et j'espère m'épanouir professionnellement tout au long de ma carrière.
À l'autre bout du monde, Phare Ponleu Selpak est une ONG et une école de cirque cambodgienne qui a offert un foyer et une seconde chance à des artistes et interprètes menacés d'exclusion sociale pour des problèmes de toxicomanie et de traite des êtres humains. L'organisation propose des spectacles en direct dans les trains et les gares du pays, afin de sensibiliser le public à ces problèmes qui ont fait des ravages au sein de la profession, mais que les artistes apprennent à surmonter grâce au pouvoir de la création artistique. Louert To, fondateur et directeur du Phare Ponleu Selpak, ne mâche pas ses mots :
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Loeurt To/ UNESCO
J'aime les arts et je crois qu'ils peuvent être utilisés comme un outil de développement humain et social. (...) J'espère vivement avoir un impact social plus important grâce à mon travail dans le monde artistique.
En effet, le soutien du FIDC a considérablement amélioré les capacités de Phare Ponleu Selpak et de ses artistes. Hieng Huot, Coordinatrice Pédagogique d'une Ecole d'Arts du Spectacle, a également participé aux ateliers de renforcement des capacités en développant le Curriculum de Phare Ponleu Selpak. Persuadée que "le projet était une occasion rêvée de me rapprocher de ma passion", elle a saisi cette opportunité d'apprentissage pour donner un coup de pouce à sa carrière. Et la voilà avec une promotion sous le coude qui lui permet désormais de diriger seule la rédaction de pièces de théâtre et la mise en scène de spectacles.
Le soutien du FIDC a également propulsé les industries créatives naissantes sur les marchés mondiaux, permettant aux artistes de vendre leurs œuvres d'art dans le monde entier et de toucher un large public à une échelle sans précédent. Le cinéma Latino-américain en est un bon exemple.
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Consuelo Castillo,une des bénéficiaires du projet soutenant Retina Latina /Source: PRODU
Grâce à la plateforme en libre accès Retina Latina, l'appui du FIDC au Ministère Colombien de la Culture et à ses homologues du Pérou, de l'Équateur, du Mexique et de l'Uruguay, a permis de faire connaître de nombreuses œuvres d'art qui n'étaient jamais sorties du cadre habituel de leurs créateurs.
Consuelo est optimiste quant au soutien réglementaire apporté par le FIDC, qui a permis à de nombreux cinéastes de la région latino-américaine de s'épanouir. Aujourd'hui, Retina Latina rassemble sur son nouveau site web un large éventail d'œuvres cinématographiques de créateurs émergents d'Amérique Latine et permet à un grand public, qu'il soit espagnol, suisse ou américain, de les regarder gratuitement et de s'y intéresser.
Le Moyen-Orient, l'Asie du Sud-Est, l'Amérique latine et, bien sûr, l'Afrique peuvent témoigner de l'impact positif du FIDC. Boucounta Mbaye est une formatrice Sénégalaise en art oratoire qui a largement participé au projet Mobiciné, soutenu par le FIDC, qui visait à élargir l'accès au cinéma dans le pays et à soutenir les jeunes entrepreneurs culturels dans leurs efforts de création. Sous le slogan "Le Cinéma en tous lieux", le projet Mobiciné s'est focalisé sur les zones rurales où de nombreux entrepreneurs culturels en herbe sont privés d'accès aux opportunités professionnelles, tandis que les communautés locales ne disposent souvent pas de lieux culturels pour assister, s'engager ou simplement apprécier l'expression artistique. M. Mbaye explique :
L'expansion des lieux de cinéma a contribué au bien-être et au développement de ma communauté en créant des espaces de communication, de partage et de découverte d'autres cultures grâce au cinéma ambulant.
Diatta Youssouf, animatrice culturelle au centre régional de Kédougou, va même au-delà : "Cela a été une belle et riche expérience non seulement sur le plan professionnel mais aussi sur le plan des relations humaines". Ainsi, cette évolution s'est traduite par une véritable démocratisation du cinéma au Sénégal, permettant à de jeunes professionnels d'acquérir des compétences importantes et créant de nouvelles opportunités d'emploi pour les jeunes et les moins jeunes.
Enfin, alors que la pandémie de COVID-19 a fait des ravages dans le monde entier, les industries créatives ont fait les frais du ralentissement économique, de l'exclusion sociale et d'autres problèmes découlant de ce bouleversement. Cette situation a été plus grave dans les économies émergentes confrontées à des difficultés structurelles, et c'est pourquoi le FIDC a, depuis sa création, soutenu 24 propositions de politiques visant à promouvoir les secteurs culturels et créatifs dans les économies émergentes.
Le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako explique que de nombreux pays Africains manquent de structures et de politiques qui prennent en considération le rôle des artistes dans la société. Très peu d'artistes gagnent de l'argent et quand un drame comme la pandémie se produit, les conséquences sont graves pour les artistes et le secteur de la création. Abderrahmane Sissako recommande :
Nous devons utiliser cette opportunité pour rappeler aux autorités publiques la fragilité de l'humanité lorsqu'elle est privée de culture.
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Les actions de l'UNESCO visant à mettre en œuvre la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles contribuent à encourager l'économie créative dans le monde entier. |
Il s'agit d'une série d'articles en ligne mettant en avant les voix des bénéficiaires des projets de l'UNESCO.
Depuis 2010, les projets à fort impact du Fonds International pour la Diversité Culturelle (FIDC) renforcent l'autonomie des artistes et transforment le destin des personnes liées aux industries créatives et culturelles dans le monde entier
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Le Fonds International pour la Diversité Culturelle (FIDC) de l'UNESCO est un mécanisme de financement établi par la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, et vise à soutenir l'émergence d'industries culturelles et créatives dynamiques dans les pays en développement. Pour plus d'informations sur le FIDC et les projets qu'il soutient, veuillez consulter le site : https://fr.unesco.org/creativity/ifcd
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