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Mobiliser les professionnels du cinéma en faveur de la coopération régionale en Asie

Le Japon a annoncé son soutien à une nouvelle initiative de l’UNESCO qui vise à professionnaliser les industries cinématographiques d’Asie du Sud-Est, par le biais de programmes en Indonésie, aux Philippines et au Viet Nam. Le projet « Mobiliser les professionnels du cinéma en faveur de la coopération régionale en Asie » encouragera la coopération régionale et facilitera des actions concrètes en matière d’égalité des genres dans le cinéma.

 

Les industries cinématographiques dans le monde

Les industries cinématographiques nationales sont en croissance dans les pays en développement. Le Rapport mondial 2018 « Re-penser les politiques culturelles » - la publication phare de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (2005) – a montré que le secteur audiovisuel a connu une croissance particulièrement importante et dispose d’un grand potentiel économique parmi les industries culturelles et créatives en forte expansion. Les contenus visuels sont omniprésents sur les plateformes de diffusion, tout comme sur les smartphones et les tablettes et les cinéastes ont un accès sans précédent aux publics et aux marchés. En d’autres termes, le moment est venu d’investir dans le cinéma et ses professionnels.

Si le potentiel économique du cinéma est reconnu dans le monde entier, il n’existe en revanche aucune formule gagnante pour rendre l’industrie du cinéma florissante. Hollywood, Bollywood, Nollywood – ces haut-lieux de la fiction reconnus mondialement diffèrent grandement d’un point de vue géographique et historique et présentent des caractéristiques très diverses. Cependant, des politiques culturelles progressistes et accommodantes peuvent servir de base à des industries cinématographiques prospères à travers le monde.

 

L’Asie du Sud-Est sur le grand écran

Dans la région, la classe moyenne en croissance crée une demande sans précédent de films produits localement, et les productions étrangères augmentent grâce à la variété des lieux de tournage disponibles et à des coûts relativement faibles. Encouragés par ces développements positifs, les dirigeants d’Asie du Sud-Est espèrent placer leur région sur la carte mondiale du cinéma. Pour concrétiser cette vision, il est nécessaire d’améliorer les infrastructures de production et de distribution rapidement. Actuellement, seuls 33% des films produits dans la région sortent dans des salles hors de leur pays d’origine, soulignant la nécessité d’établir des accords régionaux et de renforcer la coopération. Face au développement des plateformes et pour faciliter l’adaptation de l’Asie du Sud-Est à cette tendance, les politiques ne doivent pas seulement faciliter la numérisation mais aussi en tirer profit pour répondre aux enjeux émergents (droits d’auteur, plateformes de diffusion, etc.).

       

 

Les forces, les défis et les tendances en matière de gouvernance culturelle de chaque pays doivent guider la prise de décision à chaque étape du projet.

L’industrie cinématographique de l’Indonésie se développe rapidement. Entre 2011 et 2018, le nombre de films commerciaux a doublé notamment grâce à la loi n°22 de 2009 qui vise à stimuler les productions cinématographiques nationales. La création du Forum du financement dans le cinéma en 2017 a aussi permis d’accroître les fonds pour des projets créatifs. D’ici à 2029, le nombre total d’écrans devrait passer de 1 700 à 7 500.

La Thaïlande a connu un boom dans la production cinématographique nationale dans les années 70 après l’introduction d’une taxe sur les films importés, suivi d’une longue période de stagnation due à la réouverture du marché aux entités étrangères. L’industrie a été redynamisée dans les années 2010, suite à l’augmentation des productions non-Thaï dans le pays. Le pays souhaite profiter de cet élan pour devenir une destination majeure de la production et de la post-production. Cela pourra être facilité par la signature du premier traité de co-production du pays dans le cadre de ce projet.

Le Viet Nam a amendé sa régulation sur la censure cinématographique et les permis de distribution en 2015, conduisant à la production de films nationaux plus créatifs, plus contemporains et mieux distribués. D’après la stratégie de développement du pays, l’industrie cinématographique devrait générer 150 millions de dollars américains en 2020. Pour l’instant, seules les séries télévisées bénéficient d’accords de co-production. De plus, l’octroi de permis inflexible et le manque d’incitatifs fiscaux entravent les productions étrangères.

 

Projet : plus forts – et plus créatifs - ensemble

Pour soutenir l’ambition de la région, le Japon finance un projet de l’UNESCO qui soutiendra l’Indonésie, la Thaïlande et le Viet Nam dans le développement de structures juridiques afin de tirer profit de leur potentiel créatif inexploité et de de stimuler leur intérêt pour le cinéma. Le projet vise à professionnaliser le secteur en renforçant le pouvoir d’action des professionnels du cinéma à travers des formations et en encourageant la coopération régionale par le biais des co-productions. 

L’inclusion sera au cœur du projet financé par le gouvernement du Japon. Dans chaque pays, l’UNESCO rassemblera les cinéastes, les décideurs politiques, les techniciens, les entreprises de production, les agence de financement du cinéma, les médias de service public et d’autres parties prenantes pour capturer et analyser les besoins et le futur du cinéma au niveau national. Par le biais d’activités conçues sur mesure, le projet touche à la chaîne de valeur dans son entier : la création (ex. la formation), la production (ex. les accords de co-production), la distribution (ex. les politiques du numérique), l’accès (ex. le renforcement des infrastructures). En impliquant un large éventail de personnes à diverses étapes créatives, le projet vise à dresser une cartographie complète du secteur cinématographique de chaque pays et de ses politiques. En parallèle des activités dédiées à chaque pays, le projet permettra de constituer un réseau de cinéastes et de professionnels en Asie du Sud-Est pour encourager l’apprentissage entre pairs et dynamiser les expressions cinématographiques de la région dans son ensemble.

Conjointement, l’UNESCO facilitera les conversations autour de potentiels accords de co-production. Ce projet financé par le Japon aborde aussi les déséquilibres de genre dans l’industrie cinématographique de la région. Tout au long du projet, une plus grande représentativité des femmes sera encouragée, ainsi qu’une coopération renforcée entre les professionnelles du cinéma. Ces dimensions seront une composante majeure de chaque activité.

La mise en œuvre de ce projet de trois ans, par le biais des bureaux de l’UNESCO à Bangkok, à Ha Noi et à Jakarta, débutera à l’automne 2019.

Objectif(s) de la Convention 2005 de l'UNESCO