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El Güegüense

   

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Inscrit en 2008 (3.COM) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (originellement proclamé en 2005)

Expression virulente de protestation contre le colonialisme, El Güegüense est un drame satirique connu dans tout le pays. Il est représenté pendant la fête de Saint-Sébastien, patron de la ville de Diriamba, dans la province nicaraguayenne de Carazo. Synthèse des cultures indigène et espagnole, El Güegüense mêle le théâtre, la danse et la musique. Il est considéré comme l’une des formes d’expressions latino-américaines les plus remarquables de l’époque coloniale.

Les textes les plus anciens ont probablement été composés au début du dix-huitième siècle. Les récits évoquent des affrontements entre les autorités coloniales espagnoles et les Amérindiens, représentés principalement par le personnage central éponyme. Figure vénérable et respectée du Nicaragua préhispanique, El Güegüense déjouait les accusations portées contre lui par les autorités coloniales grâce à une série d’habiles manœuvres verbales. Au lieu de s’opposer directement ou de défier l’autorité, il s’efforce de paraître toujours coopératif et conciliant, tout en utilisant des subterfuges pour saper l’autorité des Espagnols. Alternant avec les défilés de rue, les pièces sont généralement jouées par huit personnages principaux accompagnés de danseurs et d’un ensemble de violons, de guitares et de tambours. Costumes, masques de bois, chapeaux et autres attributs distinguent les personnages. Cette tradition est connue de la majorité de la population du Nicaragua, essentiellement hispanophone, grâce à la couverture de la procession annuelle de la Saint-Sébastien par la télévision nationale. Elle est d’ailleurs si populaire que les Nicaraguayens ont inventé l’expression « se donner un air de Güegüense » pour qualifier quelqu’un qui respecte en apparence les règles tout en œuvrant habilement pour les ébranler.

Malgré sa popularité, El Güegüense est menacé de désaffection, voire de disparition, en raison de la difficile situation économique du pays, du soutien insuffisant apporté aux praticiens et du manque d’intérêt que lui portent les jeunes.

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