Le Chakkirako
Inscrit en 2009 (4.COM) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Située sur une péninsule de la préfecture de Kanagawa dans la partie centrale du Japon, la ville de Miura possède un port militaire ouvrant sur le Pacifique et un deuxième port qui accueille les bateaux de passage. Initiée par les marins séjournant dans ses ports à des danses pratiquées dans d’autres villes, la population de Miura a lancé la tradition du Chakkirako destinée à célébrer le Nouvel An, attirer la prospérité et garantir des pêches abondantes dans les mois à venir. Au milieu du XVIIIe siècle, cette pratique a évolué sous la forme d’un spectacle dont l’objet était de montrer les talents des jeunes filles locales. Chaque année, à la mi janvier, dix à vingt jeunes filles, vêtues de kimonos colorés, dansent dans le sanctuaire ou devant les maisons de la communauté, accompagnées par un groupe de cinq à dix femmes âgées de 40 à 80 ans qui chantent a capella. Selon les danses, les jeunes filles se mettent sur deux rangs face à face ou bien en cercle ; elles tiennent parfois des éventails devant leur visage ou encore de fines tiges de bambou qu’elles font claquer l’une contre l’autre. Le nom de la danse, Chakkirako, évoque le son que font ces tiges en s’entrechoquant. Transmis de mère en fille, le Chakkirako fait appel à un large répertoire de chansons et de danses séculaires. Elément de divertissement, il est aussi un moyen de réaffirmer l’identité culturelle des exécutantes et de leur communauté.