24 heures seulement. C’est la durée du tout premier séjour d’Adriana Lima à Beyrouth. Malgré la brièveté de sa visite au Pays du Cèdre, l’actrice et mannequin internationale, d’origine brésilienne, n’a pas perdu son temps. A l’initiative d’Education Above All, du Fonds Qatar pour le Développement, elle s’est enquis du projet de l’UNESCO réalisé en partenariat avec le fonds, dans le cadre de l’initiative Li Beirut, et recueilli des témoignages de première main. Un projet monumental réalisé en un temps record et qui a permis la réhabilitation de 75 écoles publiques, 20 écoles techniques et 3 universités, tous endommagées par la double explosion du port de Beyrouth en août 2020.
Avec une délégation d’EAA, Adriana Lima s’est tout d’abord rendue à la rencontre des élèves de l’école publique d’Achrafieh III, à l’est de Beyrouth, où elle a été reçue par la Directrice du Bureau régional de l’UNESCO à Beyrouth, Costanza Farina, et son équipe. Elle a visité l’école qui a refait peau neuve, prêtant une oreille attentive aux explications concernant l’état désastreux de l’établissement au lendemain de l’explosion et les changements qui ont été opérés. Interrompant une leçon de littérature arabe, elle a pris place sur un banc de classe parmi les élèves. « J’aime bien venir à l’école le matin, a confié Georges, un étudiant. Au départ, nous étudiions avec le strict minimum. Aujourd’hui, l’environnement est agréable ! »
« Je détestais l’école quand j’étais jeune, a raconté pour sa part Adriana Lima. Cela fait plus de 20 ans que je ne me suis plus assise sur ces bancs. Mais quand j’ai débuté ma carrière dans le mannequinat, et que j’ai commencé à voyager et à rencontrer des gens de différentes cultures, j’ai compris l’importance de ce que j’ai appris à l’école, de ces outils qu’on m’avait donnés. Tout cela valait la peine, et je souhaite avoir été plus attentive à l’époque. » Et d’ajouter : « Profitez-en ! J’aurais aimé également avoir, comme vous, l’opportunité d’apprendre l’anglais à l’école. Je sais que vous avez vécu des épreuves difficiles mais cela vous rend plus forts pour l’avenir. Ce qui a été accompli ici avec EAA, l’UNESCO et leurs partenaires est incroyable. »
Un moment d’émotion s’en est suivi lorsqu’Amira, une jeune étudiante syrienne, a tenu à raconter comment elle a vécu le drame, elle qui avait déjà fui la guerre en Syrie. « Ce bâtiment est bien plus qu’une école pour nous, a-t-elle expliqué. C’est notre maison. Je suis heureuse de la voir rénovée. Le 4 août, j’étais avec ma mère et mon frère, qui s’est cassé le bras, quand tout s’est effondré sur nous. Je me suis alors demandé : Que va-t-il m’arriver si ma mère mourrait et que je restais seule ici, au Liban, sans personne ? Qui allait s’occuper de moi ? » Un témoignage reçu avec beaucoup de tendresse par Adriana Lima, qui a puisé de tristes souvenirs de son enfance. « Quand j’étais jeune, mon école était très loin de ma maison, s’est-elle souvenue. Je devais me battre physiquement pour monter à bord du bus chaque matin, et la violence nous entourait. Un jour, je rentrais de l’école et un voleur nous a attaquées, mon amie et moi. Quand elle lui a résisté, il lui a tiré une balle au visage, la tuant sur le coup. Ici, vous êtes entre de bonne mains, avec EAA, l’UNESCO, vos enseignants. Même si vous ne le réalisez pas aujourd’hui, quand vous grandirez, vous regarderez en arrière et vous vous sentirez reconnaissants. N’ayez pas peur, soyez bons, car je crois vraiment que la vie nous rend nos bonnes actions à sa manière. »
Avant de quitter les lieux, la star brésilienne a inspecté le toit de l’école, qui offre une vue imprenable sur le port, ravagé par la double explosion, et là où la Directrice Générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, avait lancé l’initiative-phare de l’UNESCO, LiBeirut.
Elle s’est ensuite rendue à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), où elle a été accueillie dans la prestigieuse institution par l’ambassadeur du Brésil à Beyrouth, Hermano Telles Ribeiro, la vice-présidente pour l’administration Mary Jaber Nachar et ses collègues. L’occasion pour Adriana Lima de visiter le musée de l’AUB et ses bâtiments du patrimoine culturel qui ont été détruits par la double explosion et réhabilités par l’UNESCO grâce à EAA, et de réaffirmer : « L'éducation est la pierre angulaire d'un meilleur avenir pour tous. »
Li Beirut est une initiative internationale lancée depuis Beyrouth par la Directrice générale de l'UNESCO, Audrey Azoulay, au lendemain des explosions, le 27 août 2020, pour soutenir la réhabilitation des écoles, des bâtiments du patrimoine historique, des musées, des galeries et de l’économie industrie créative, qui ont tous subi d’importants dommages dans les explosions meurtrières.