En 2020, l’éducation de près de 1,6 milliard d’enfants et de jeunes dans plus de 190 pays a été interrompue et les programmes d’apprentissage des adultes ont été suspendus en raison de la pandémie de COVID-19. Les villes ont été en première ligne pour relever les défis posés par cette crise.

Entre mars et décembre 2020, des milliers d’experts et de participants appartenant entre autres au Réseau mondial des villes apprenantes de l’UNESCO se sont réunis pour partager leurs expériences et s’enrichir mutuellement dans le cadre de 30 webinaires. L’UIL a organisé ces webinaires en réponse à la crise de la COVID-19, afin de se faire l’écho des réponses élaborées par les villes dans des domaines tels que l’éducation sanitaire, la planification de l’éducation, l’inclusion et les droits humains, etc. Six d’entre eux ont été organisés en coopération avec l’Observatoire international PASCAL. Quatre autres webinaires ont été organisés en coopération avec les villes apprenantes de l’UNESCO au Mexique et quatre autres avec la ville apprenante de l’UNESCO à Medellín, en Colombie.

En 2020 nous avons conçu, avec la section de l’UNESCO sur l’éducation pour l’inclusion et l’égalité des genres, un tutoriel vidéo sur l’égalité des genres dans les villes apprenantes. Ce tutoriel explique que l’égalité des genres doit être une priorité dans les villes apprenantes si l’on veut autonomiser les femmes par l’apprentissage, éliminer la discrimination liée au genre et créer des villes équitables, inclusives, résilientes et durables.

• éducation au développement durable ; 
• équité et inclusion ; 
• planification, suivi et évaluation de l’éducation ; 
• éducation à la citoyenneté mondiale ; 
• entrepreneuriat ; 
• santé et bien-être ;
• alphabétisation.

Les membres de ces pôles thématiques se sont rassemblés dans le cadre de réunions et de conférences virtuelles, dix au total, afin d’échanger des informations sur leurs stratégies, leurs expériences et les problèmes relatifs à chacun de ces sept domaines.

Évaluation des défis posés par la COVID-19

En octobre 2020, l’Alliance mondiale pour l’alphabétisation dans le cadre de l’apprentissage tout au long de la vie (GAL) s’est réunie virtuellement pour évaluer les défis sans précédent que représente la COVID-19 pour l’alphabétisation des jeunes et des adultes dans ses 29 pays membres. Elle a procédé à l’examen des plans et des stratégies d’intervention nationaux en matière d’éducation dans le contexte de la pandémie et étudié dans quelle mesure les nouveaux partenariats, notamment avec la Coalition mondiale pour l’éducation dirigée par l’UNESCO et avec les nouveaux membres associés de l’Alliance, peuvent faire progresser l’alphabétisation des jeunes et des adultes dans les pays de l’Alliance.

Dans le cadre d’un panel ministériel, plusieurs pays ont pu présenter les stratégies nationales qu’ils ont mises en place pour garantir l’accès à l’alphabétisation pendant la pandémie.

Journée internationale de l’alphabétisation, 8 septembre 2020

Journée internationale de l’alphabétisation : deux webinaires à Abuja, Nigéria, 23 et 30 septembre 2020

Séance virtuelle sur les alphabétiseurs lors de la Journée mondiale des enseignants, 6 octobre 2020

Séance virtuelle sur le potentiel des TIC pour l’apprentissage tout au long de la vie dans les zones rurales d’Asie centrale, 7 octobre 2020

Séance sur l’apprentissage tout au long de la vie pour les jeunes et les adultes marginalisés dans le cadre du Forum EdTech en Corée, 7 septembre 2020

S’appuyant sur les contributions de 12 experts éminents de différentes disciplines et de différents pays, ce rapport réfléchit sur la contribution potentielle de l’apprentissage tout au long de la vie, tant pour transformer le domaine de l’éducation que pour créer un avenir plus durable, plus sain et plus inclusif, et présente une vision inspirante de l’apprentissage tout au long de la vie ainsi que des valeurs et des principes qui doivent le sous-tendre. Il appelle la communauté internationale à considérer l’éducation comme une valeur publique et privée et à reconnaître l’apprentissage tout au long de la vie comme un nouveau droit humain.

Apprentissage ouvert et à distance

La pandémie a fait prendre conscience à la communauté éducative de la nécessité de faire acquérir aux personnes de tous les milieux socio-économiques, où qu’elles vivent dans le monde, des connaissances et des compétences nouvelles pour pouvoir faire face à l’incertitude provoquée par les crises. Cette note thématique fait le point sur les opportunités et les défis que représente l’utilisation de l’apprentissage ouvert et à distance, en ligne et hors ligne, pour les apprenants jeunes et adultes hors du système éducatif formel.

Apprentissage familial et intergénérationnel

Avec la fermeture des écoles pendant la pandémie, le foyer familial s’est converti pour beaucoup en un espace d’apprentissage par procuration, parents ou personnes ayant la charge des enfants devenant dès lors les principaux guides dans l’apprentissage des enfants. Cette note de synthèse incite à mettre en place des dispositifs et des soutiens spéciaux pour les jeunes et les adultes dans le cadre des stratégies d’éducation à distance et en ligne des gouvernements et des organismes d’aide internationaux.

L’engagement des établissements d’enseignement supérieur auprès des communautés

Les offres d’apprentissage tout au long de la vie proposées aux adultes par les établissements d’enseignement supérieur ont été, à l’instar de l’enseignement primaire, affectées par la pandémie. Dans bon nombre de cas, il s’est avéré que la solution consistait à concevoir des formats d’apprentissage plus flexibles tels que des formations courtes, des conférences ouvertes et des débats publics. Cette note thématique partage non seulement diverses leçons tirées des pratiques passées et de la crise actuelle, mais fournit également des conseils pratiques pour mettre au point des interventions politiques.

Comment les villes utilisent le pouvoir de l’apprentissage non formel et informel pour faire face à la crise de COVID-19

Soucieuses de trouver des réponses efficaces en matière d’éducation, de nombreuses villes dans le monde ont mobilisé des ressources intersectorielles tout en soutenant et en développant des initiatives d’apprentissage non formel et informel afin d’assurer la continuité de l’éducation et de doter les citoyens d’outils variés pour faire face à la crise. Cette note thématique partage des exemples de meilleures pratiques et fournit également des conseils pratiques pour mettre au point des interventions politiques.

L’apprentissage et l’éducation des adultes en période de COVID-19

Cette crise a obligé la communauté éducative à repenser la manière dont sont proposées les offres éducatives, y compris les offres d’apprentissage tout au long de la vie. Cette note thématique est axée sur le rôle que jouent l’apprentissage et l’éducation des adultes ainsi que sur leurs modes de mise en œuvre, par exemple à travers les TIC pour les solutions d’apprentissage à distance et les centres communautaires d’apprentissage, pour aider les individus et les communautés à relever des défis tels que la pandémie.

Editée par l’UIL, la Revue internationale de l'éducation : Annales de l’apprentissage tout au long de la vie est la plus ancienne revue d'éducation comparée au monde. Elle publie des articles de recherche revus par un comité de lecture sur les politiques et les pratiques d’apprentissage tout au long de la vie, une attention spéciale étant accordée à l’éducation des adultes, à l’éducation non formelle et à l’alphabétisation, ainsi qu’à l’éducation formelle dans une optique d’apprentissage tout au long de la vie.

Six numéros ont été publiés en 2020, y compris deux doubles numéros : « L’éducation à l’ère de la COVID-19 : quelles conséquences ? » et « Alphabétisme et numératie  : perspectives globales et comparatives ».

Bien que le secteur universitaire recèle un immense potentiel pour promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie, sa contribution réelle en la matière reste encore floue. Beaucoup d’universités continuent de privilégier l’excellence et la recherche universitaires, et accordent peu d’importance à l’enseignement et à la mise à disposition d’offres d’apprentissage tout au long de la vie à la communauté. La vision exprimée dans l’Objectif de développement durable 4 va donc impliquer une importante transformation des établissements d’enseignement supérieur, notamment des universités.

Afin de fournir des orientations aux décideurs politiques et aux établissements d’enseignement supérieur, l’UIL et l’université ouverte de Shanghai mènent conjointement un vaste projet de recherche sur la contribution des universités et d’autres établissements d’enseignement supérieur à l’apprentissage tout au long de la vie. En 2020 et dans le cadre de ce projet, nous avons :

• organisé une réunion de haut niveau sur le rôle des universités dans la promotion de l’apprentissage tout au long de la vie ;

• réalisé une enquête mondiale auprès d’environ 400 établissements d’enseignement supérieur en coopération avec l’Association internationale des universités (AIU) ;

• démarré une analyse documentaire sur la contribution des universités à l’apprentissage tout au long de la vie.

Réunion de haut niveau sur le rôle des universités dans la promotion de l’apprentissage tout au long de la vie

En février 2020, l’UIL a organisé une réunion de haut niveau consacrée au rôle des universités dans la promotion de l’apprentissage tout au long de la vie. Des experts et des associations universitaires, ainsi que des représentants de l’UNESCO, ont procédé à un examen des conditions favorables et des obstacles à l’engagement des universités dans l’apprentissage tout au long de la vie.

Les participants à la réunion ont convenu que, si des politiques et des cadres globaux sont nécessaires pour faciliter l’apprentissage tout au long de la vie, il est également important de développer des réseaux et des partenariats institutionnels afin de partager et de promouvoir les pratiques innovantes mises en place dans les universités. Des parcours flexibles  ̶  ainsi que des approches d’apprentissage souples telles que l’apprentissage assisté par la technologie  ̶  sont essentiels pour élargir l’accès aux universités et promouvoir à la fois une éducation de qualité plus inclusive et plus équitable, et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous. 

Les experts ont également examiné les récentes initiatives prises par les universités dans le monde pour élargir l’accès et remplir ce qu’ils appellent leur « troisième mission », qui consiste à s’intéresser aux besoins de la société et aux demandes du marché en reliant leurs activités au contexte socio-économique.

Un rapport final sur ce projet de recherche sera publié et présenté lors de la Conférence mondiale de l’UNESCO sur l’enseignement supérieur (WHEC2021) organisée en 2021 à Barcelone, en Espagne.

Dans le contexte éducatif sahélien actuel, une approche innovante intégrant à la fois l’acquisition de compétences de base et la formation professionnelle, et associant les formes classiques de l’éducation des adultes à la pédagogie numérique, pourrait contribuer à réduire l’analphabétisme, à favoriser l’insertion économique des jeunes et l’autonomisation des femmes, à promouvoir la citoyenneté et à consolider le processus de paix. Réaliser un tel scénario suppose une analyse préalable minutieuse des besoins afin de concevoir et de mettre en œuvre des interventions efficaces, multisectorielles et durables dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie.

En partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), l’UIL a ainsi lancé une étude sur l’analphabétisme et les stratégies d’alphabétisation dans les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) et quelques États voisins (Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée et Togo).

En 2020, nous avons :

• réalisé une analyse documentaire ;

• collecté des données quantitatives et qualitatives sur les politiques d’alphabétisation mises en œuvre dans la région ;

• effectué une cartographie des parties prenantes et une classification des groupes cibles, notamment dans les zones sensibles comme la région du lac Tchad, Sikasso au Mali, Korhogo en Côte d’Ivoire et Bobo-Dioulasso au Burkina Faso.

L’analyse porte en particulier sur les jeunes et notamment les femmes, qui continuent de constituer un public particulièrement défavorisé dans la zone sahélienne. Les efforts entrepris par ces pays en la matière correspondent à la cible 4.6 des Objectifs de développement durable (« D’ici à 2030, veiller à ce que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter ») et s’inscrivent également dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine : Ne laisser personne pour compte. L’étude comprend des recherches récentes sur le profil des publics concernés, y compris les populations déplacées et les réfugiés, ainsi que sur leurs besoins. En outre, elle porte plus spécialement sur les zones transfrontalières, y compris les zones de conflit.

De nombreux pays dans le monde n’offrent pas suffisamment de possibilités d’apprentissage aux jeunes et aux adultes qui restent à l’écart du système d’éducation formelle. L’éducation alternative et non formelle des jeunes et des adultes est souvent absente des plans sectoriels d’éducation et souffre par conséquent d’un manque d’attention de la part des décideurs, mais aussi de financement.

En 2020 l’UIL, en collaboration avec l’Institut international de l’UNESCO pour la planification de l’éducation, a relevé ce défi en :

• contribuant au renforcement des capacités de 40 participants de huit pays dans le cadre d’un cours en ligne de quatre mois, de novembre 2020 à mars 2021 ;

• définissant, avec les participants, les principales étapes d’un processus de préparation d’un plan sectoriel d’éducation ;

• dotant les participants des  outils nécessaires pour analyser l’état actuel de l’éducation alternative et non-formelle des jeunes et des adultes au sein du secteur de l’éducation, afin d’identifier les lacunes dans les prestations de services, la demande et les opportunités de développement ;

• explicitant les approches permettant de développer des stratégies basées sur l’analyse sectorielle de l’éducation ;

• guidant les participants pour concevoir des programmes de mise en œuvre avec des activités chiffrées et élaborer un plan de suivi et d’évaluation du plan sectoriel de l’éducation.

Ce cours a permis de doter les participants des connaissances et des compétences techniques nécessaires pour que les besoins d’apprentissage des jeunes et des adultes marginalisés soient pris en compte dans les plans et les stratégies sectoriels d’éducation,  dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie. À long terme, le fait d’accorder une plus grande attention à l’éducation alternative et non-formelle des jeunes et des adultes dans ces plans contribuera à développer des systèmes d’apprentissage tout au long de la vie holistiques et à garantir que tous les jeunes et adultes puissent apprendre et continuer à apprendre tout au long de leur vie dans un monde en mutation.

L’UIL, en coopération avec DVV International et le Conseil international pour l’éducation des adultes (ICAE), a organisé en juillet 2020 sept webinaires régionaux sur le renforcement des capacités de suivi de l’apprentissage et de l’éducation des adultes au niveau national. Grâce à ces webinaires, l’UIL a pu impliquer les principaux acteurs dans le processus de collecte de données afin d’effectuer une évaluation plus complète de l’AEA aux niveaux national, régional et mondial. Les résultats seront pris en compte dans les préparatifs du prochain GRALE 5.

Ces webinaires ont réuni des acteurs de l’AEA et des points focaux officiels désignés par la Commission nationale pour l’UNESCO dans les pays respectifs afin de coordonner les réponses nationales à l’étude GRALE 5. Trois domaines clés ont été abordés : (1) garantir l’exactitude et la comparabilité des données ; (2) renforcer la consultation nationale ; et (3) clarifier les concepts d’AEA mentionnés dans le Cadre d’action de Belém et la Recommandation sur l’apprentissage et l’éducation des adultes 2015 (RALE).

Chaque webinaire régional a été suivi de réunions à huis clos organisées à l’intention des points focaux nationaux, dans le but de présenter le mécanisme du GRALE 5 et de permettre de mener des enquêtes supplémentaires d’ordre technique et procédural sur l’étude. Le GRALE 5 sera lancé lors de la septième Conférence internationale sur l’éducation des adultes (CONFINTEA VII) au Maroc, en 2022.

En 2020, l’UIL a publié un rapport sur le cadre de compétences de la RAMAA intitulé Référentiel de compétences harmonisé. Développé par des spécialistes de la région avec le soutien technique de l’UIL, ce cadre de référence fournit un outil commun aux 12 pays de la RAMAA pour définir différents niveaux de compétence en lecture, en calcul et en compétences de vie.

Le cadre de référence est également utilisé  :

• au Tchad, dans le cadre du Projet de renforcement de l’éducation et de l’alphabétisation au Tchad (PREAT) ;

• au Burkina Faso, par l’ONG Solidarité laïque ;

• et au Sénégal, dans un projet  de professionnalisation des enseignants non-formels.

ODD 4 - Cible 4.6 : D’ici à 2030, veiller à ce que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter

En sa qualité de co-président du groupe de travail sur la cible 4.6 de l’ODD 4, groupe qui fait partie de l’Alliance mondiale pour le suivi de l’apprentissage (GAML), et en collaboration avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’UIL a joué un rôle crucial pour aider les pays à élaborer des rapports sur l’indicateur 4.6.1 de l’ODD 4. Ce travail, effectué de concert avec l’Institut de statistique de l’UNESCO (UIS), a contribué à la réalisation d’une étude comparative sur les programmes nationaux d’éducation de base des adultes dans les pays de l’Alliance. Il permettra d’identifier les niveaux minimum requis de compétences d’alphabétisme et de numératie qui serviront dès lors de référence mondiale.

L’UIL fournit depuis longtemps un appui au ministère afghan de l’Éducation afin d’améliorer l’alphabétisation des jeunes et des adultes. En 2020, nous avons contribué à la révision de la Stratégie nationale d’alphabétisation de ce pays ; l’Afghanistan a également bénéficié de notre assistance  technique lors de l’élaboration de son nouveau cadre national pour l’alphabétisation des jeunes et des adultes, et l’éducation de base ; et nous avons participé à la révision des modules de formation des alphabétiseurs.

M. Mohammad Yasin Samim, conseiller technique principal au ministère afghan de l’Éducation, a eu des entretiens avec l’UIL à propos des plans élaborés par son pays pour favoriser l’alphabétisation et a souligné l’importance que revêt  l’appui de l’UILà cet égard.

Quelle est la situation de l’alphabétisation et de l’éducation de base des jeunes et des adultes en Afghanistan ? 

Comme vous le savez, l’Afghanistan est l’un des rares pays d’Asie du Sud à afficher des taux élevés d’analphabétisme parmi les jeunes et les adultes. Selon les statistiques, plus de 10 millions de jeunes et d’adultes sont analphabètes, un nombre considérable. Cependant, depuis 2016, l’Afghanistan a amélioré de manière significative ses taux d’alphabétisme : en 2016/17, le taux d’alphabétisme n’était que de 34,8 %, mais récemment, l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) a annoncé qu’il était passé à 43 %. Ceci représente une hausse de de 8 % du taux global, même s’il existe encore une disparité entre les sexes– 88 % pour les hommes, 29,8 % pour les femmes. Le taux d’alphabétisme des jeunes de 15 à 24 ans a également augmenté de façon significative, atteignant désormais 65 %. En dépit de ces réalisations, les défis sont toujours énormes et nombreux sont ceux qui ont encore besoin de possibilités de formation continue. 

Quels sont les principaux obstacles à l’alphabétisation en Afghanistan ? 

Selon les analyses effectuées pour concevoir une planification stratégique au ministère de l’Éducation, les principaux obstacles sont le manque de financement, la faible capacité organisationnelle (aux niveaux central, provincial et des districts), l’insécurité et plusieurs facteurs socio-économiques tels que la pauvreté, les barrières socioculturelles qui empêchent les personnes âgées et les adultes, en particulier les femmes, d’accéder à l’éducation. 

Vous travaillez actuellement avec l’UIL et le Bureau de l’UNESCO à Kaboul sur la promotion de l’alphabétisation en Afghanistan. Qu’est-ce que cela implique ?

L’UNESCO est un partenaire stratégique du ministère afghan de l’Éducation depuis 2001 ; il a fourni un appui en termes de coordination des politiques, de gestion des fonds et de capacités techniques dans des domaines tels que les programmes d’enseignement et la formation des enseignants. Dans le cadre du BESAF (Meilleur système éducatif pour l’Afghanistan), qui est un projet de trois ans financé par la Suède, l’UIL et l’UNESCO vont coopérer avec le secrétariat d’État à l’Éducation pour développer une stratégie nationale d’éducation de base pour les jeunes et les adultes, réaliser une enquête nationale d’évaluation, mettre en place des programmes d’éducation de base des jeunes et des adultes, et professionnaliser la formation des enseignants.

Dans quelle mesure l’Afghanistan bénéficie-t-il du soutien de l’UIL ? 

L’UIL est une organisation professionnelle et pionnière dans le domaine de l’éducation des jeunes et des adultes. Les meilleures pratiques et expériences du monde entier et d’Asie centrale collectées et disséminées par l’UIL sont une ressource cruciale pour le ministère afghan de l’Éducation au fur et à mesure que nous avançons dans l’élaboration de stratégies et d’évaluations nationales, dans la formation d’enseignants et dans la conception de programmes d’études. Nous aurons besoin de l’expertise de l’UIL et de sa contribution en termes de conseil, de retour d’expérience et de partage des ressources nécessaires dans ces domaines. 

Dans quels domaines l’Afghanistan a-t-il besoin d’un soutien supplémentaire ? 

Le ministère de l’Éducation souffre d’un manque de capacités, en particulier au secrétariat d’État à l’Alphabétisation, mais le partenariat que nous entretenons avec des organismes comme l’UNESCO, l’UIL et d’autres organisations affiliées est pour nous un grand atout car il nous permet non seulement de tirer des leçons des expériences aux niveaux mondial et régional, mais aussi de nous tenir informés des récents développements qui marquent ce secteur de manière à en tenir compte dans la poursuite de notre travail. 

Quelle est votre vision de l’alphabétisation en Afghanistan en 2030 ?

Notre vision est que d’ici 2030, tous les jeunes et une proportion substantielle d’hommes et de femmes adultes aient accès à des opportunités équitables d’alphabétisation et d’éducation de base qui leur permettront de participer activement à la société et au marché du travail , et globalement, aux objectifs de développement de notre pays.