<
 
 
 
 
×
>
You are viewing an archived web page, collected at the request of United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) using Archive-It. This page was captured on 01:32:22 Mar 24, 2022, and is part of the UNESCO collection. The information on this web page may be out of date. See All versions of this archived page.
Loading media information hide
Story

Avec « Terdad Youth », l’UNESCO innove par l’éducation à travers les arts

26/01/2022
Beirut, Liban

Peu pressés de rentrer chez eux une fois les cours terminés, les élèves de l’Ecole des Trois Docteurs, à Beyrouth, restent assis derrière leurs pupitres et attendent de tous nouveaux enseignants en cette fin de journée. Là, il n’est plus question de maths ni de sciences. Livres et calculettes disparaissent pour laisser place à des crayons, des papiers de dessin et des films divers. Des artistes venus de 4 associations spécialisées dans différentes formes d’art viennent alors travailler avec les jeunes autour des valeurs de la citoyenneté mondiale à travers le théâtre, la musique, le cinéma et la création de bandes dessinées. Et cela dans le cadre du projet de l’UNESCO baptisé « Terdad Youth », et qui fait suite au festival TERDAD qui avait eu lieu en juillet avec ces mêmes associations pour relancer la vie culturelle à Beyrouth.

« Dans le cadre de l’initiative Li Beirut, l’UNESCO soutient notamment le secteur de l’éducation au Liban après les explosions du port, explique Marco Pasqualini, spécialiste de l’Education à l’UNESCO Beyrouth. Cela implique la reconstruction physique des bâtiments des écoles mais également un travail sur le contenu pour transmettre des valeurs aux jeunes élèves. C’est par les temps de crise que nous devons apprendre à vivre ensemble et à faire évoluer les choses dans le bon sens. Le projet Terdad Youth a donc été créé dans cette optique d’enseigner par les arts, car nous croyons que c’est le meilleur moyen pour traiter de sujets difficiles et qui touchent à notre vécu. Ce mariage entre la culture, l’éducation et les arts est tout à fait naturel. »

Innovante, l’approche intègre différentes disciplines artistiques dans les projets éducatifs de plusieurs écoles libanaises, et contribue à la réalisation d’objectifs d’apprentissage liés à l’éducation civique, à la construction de la paix et le respect de la diversité. « Nous visons à travers ce projet l’Education des jeunes à la Citoyenneté Mondiale (GCED), ajoute Marco Pasqualini. Ce thème est très important pour encourager à bâtir des sociétés plus justes, pacifiques et durables. C’est un apprentissage ‘transformatif’ qui dure toute la vie mais qui commence à l’école. Avec ce projet, les artistes des associations Irtijal, Metropolis, Samandal et Zoukak travaillent ensemble avec les élèves et les enseignants, pour induire un changement positif dans le comportement par les arts. Et nous espérons que les enseignants qui travaillent avec les artistes puissent reproduire l’expérience au quotidien dans les différentes matières qu’ils enseignent. »

© UNESCO

Alors que le jeune Rami finalise une bande dessinée où il met l’accent sur la nécessité de garder le moral par les temps de crise, il confie que les cours lui permettent de développer ses talents de dessinateur. « Cela m’aide à avoir plus de fluidité dans mes idées et à pouvoir exprimer mes émotions comme je le ressens », dit-il, accompagné par l’artiste Fadi Syriani, du collectif Samandal. Ce dernier met l’accent sur l'expérience « très engageante et enrichissante pour les participants mais pour les artistes mentors également ». « Grâce à une série d'ateliers, les artistes de Samandal introduisent de nouveaux outils d'expression pour les jeunes étudiants, assure-t-il. Les jeunes sont quant à eux réceptifs et désireux d'apprendre de nouveaux langages créatifs et artistiques tels que l'animation, la bande dessinée et l'illustration, pour leur permettre de mieux exprimer leurs sentiments, leurs peurs, leurs préoccupations et leurs aspirations. Une expérience qui ouvre les yeux sur un potentiel et des opportunités cachées. »

Dans une autre salle de classe, Mazen s’essaie à l’improvisation avec la compagnie de théâtre Zoukak, et se découvre des talents de comédien. Prenant plaisir au projet, il promet de continuer à nourrir ce talent dans le futur. « Je ne savais pas que j’avais une passion si grande pour le cinéma, assure pour sa part Zahraa. J’ai beaucoup appris, mais surtout au niveaux des compétences liées au leadership et au travail de groupe. Une chose est claire : nous devons travailler ensemble pour réussir. »

© UNESCO