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Rattraper les retards d’apprentissage : que peut-on faire rapidement et à grande échelle ?

30/06/2021

En 2020, la pandémie de COVID-19 a entraîné partout dans le monde une série de fermetures d’établissements scolaires pour une durée moyenne de 15 semaines (4 mois), d’après les données de l’UNESCO. Sans action rapide et adéquate de la part des responsables politiques et des décideurs pour limiter les retards d’apprentissage qui en résultent, plus de 100 millions d’apprenants passeront sous le niveau d’aptitudes minimales en lecture, accroissant ainsi les disparités en matière d’apprentissage.

Afin d’éviter un tel scénario, les systèmes éducatifs nationaux ont mis en œuvre de multiples mesures, aux résultats contrastés. Leurs retours d’expérience peuvent fournir des pistes utiles pour élaborer et appliquer des stratégies et modalités adaptées au contexte. Cependant, les conséquences de la crise actuelle sont d’une ampleur telle qu’elles obligent les décideurs à évaluer et sélectionner judicieusement les mesures à mettre en œuvre par étapes et par échelons au fil du temps.

La dernière note thématique de l’UNESCO sur les programmes de rattrapage présente une analyse préliminaire des mesures adoptées par les pays et identifie les stratégies les plus prometteuses pour planifier et mettre en place des programmes visant à rattraper les retards d’apprentissage. Les conclusions préliminaires offrent des éléments solides pour poursuivre la réflexion et la délibération autour des programmes de rattrapage, de la récupération des pertes d’apprentissage et du renforcement de la résilience au niveau des systèmes.

Dans le contexte local, les gouvernements, les établissements scolaires et les enseignants devront prendre en considération trois dimensions interdépendantes : l’approche curriculaire (par exemple : faut-il condenser le programme scolaire pour se concentrer sur les connaissances et compétences de base) ; l’accompagnement supplémentaire nécessaire (par exemple, soutien pour les élèves en difficulté) ; et les mesures pratiques requises pour appliquer l’approche adoptée (par exemple, ajuster le calendrier scolaire et l’emploi du temps afin d’augmenter le temps de cours en présentiel, diviser la classe en petits groupes). En conséquence, ils assumeront des rôles et responsabilités différents pendant la mise en œuvre des actions choisies.

Les domaines d’action suivants seront essentiels pour la suite :

  • Évaluer les besoins en matière d’apprentissage en déterminant les lacunes de compétences et de connaissances par rapport au programme scolaire appliqué ou adapté. Les évaluations formatives et sommatives sont cruciales.
  • Ajuster la méthode pédagogique afin de rendre l’enseignement plus adaptable aux besoins et compétences individuels des élèves. Le programme scolaire devra peut-être être condensé pour se concentrer sur les principes fondamentaux et enseigner les compétences essentielles dans des délais limités.
  • Accorder la priorité aux enseignants, les former et les soutenir, car ils sont les piliers de tous les systèmes éducatifs. Toute tentative d’introduire de nouvelles technologies ou techniques en classe doit s’accompagner d’une formation des enseignants aux stratégies d’apprentissage adaptatif, à l’évaluation de l’apprentissage et aux compétences numériques.
  • Mettre l’accent sur l’apprentissage social et émotionnel en tenant compte des besoins liés à la santé mentale des élèves et des enseignants. Les programmes scolaires devront inclure une composante santé mentale telle que la pleine conscience, et favoriser les relations interpersonnelles entre élèves et enseignants.
  • Garantir l’inclusion et l’égalité entre les sexes, plus particulièrement pour les quelque 11 millions de filles qui risquent de ne pas retourner à l’école après la pandémie, ainsi que pour les autres groupes défavorisés ou vulnérables, qui ont été le plus durement frappés par la crise de COVID-19. Dans la planification de la reprise, les décideurs doivent lutter contre les discriminations liées au genre à l’école, s’efforcer de ramener les filles à l’école après la fin de la pandémie, œuvrer en faveur du leadership des femmes, et tenir compte des besoins particuliers des apprenants vulnérables à l’intérieur et à l’extérieur des salles de classe.

L’UNESCO, l’UNICEF et la Banque mondiale unissent leurs efforts pour aider les pays à faire en sorte que tous les enfants retournent à l’école en toute sécurité, que les apprenants bénéficient d’un rattrapage et d’un soutien scolaires efficaces qui leur permettent de combler leurs retards d’apprentissage et d’améliorer leur bien-être général, et que les enseignants soient préparés à répondre aux besoins d’apprentissage des élèves et soient soutenus à cet égard – conformément aux trois priorités de la Mission : Rétablir l’éducation en 2021 (document en anglais).