Jeska and Fajelina - education Tanzania

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Journée internationale des femmes : comment Jeska et Fajelina ont transformé leur vie en Tanzanie grâce à l’éducation

« Ma vie s’est améliorée grâce au Programme conjoint. Au début, je n’aurais même pas envisagé diriger une entreprise » a déclaré Fajelina, une jeune femme devenue entrepreneure à Ngorongoro en Tanzanie.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, faites la connaissance de Jeska, une élève du secondaire, et de Fajelina, une jeune mère entrepreneure de Tanzanie, qui ont transformé leur vie grâce au soutien du Programme conjoint UNESCO-ONU Femmes-FNUAP. Visionnez leur témoignage ici et découvrez-les ci-dessous.

L’éducation des filles en Tanzanie

En dépit des efforts déployés pour assurer à tous les enfants une éducation de base gratuite, le passage de l’enseignement primaire à l’enseignement secondaire, en particulier pour les filles, demeure un défi en Tanzanie. Plus de 40 % des adolescentes comme Jeska et Fajelina abandonnent l’école à cause des normes sociales et culturelles, d’un mariage précoce, d’une grossesse précoce et non désirée ou parce qu’elles sont pauvres.

En 2021, la Tanzanie a levé l’interdiction ancienne qui empêchait les mères adolescentes de réintégrer le système scolaire formel en Tanzanie. On estime à 5 500 le nombre de jeunes filles enceintes forcées d’abandonner l’école chaque année du fait de cette interdiction.

Une action conjointe holistique en Tanzanie

C’est pour relever ces défis que le Programme conjoint de l’UNESCO, du FNUAP et d’ONU-Femmes sur « l’autonomisation des adolescentes et des jeunes femmes par l’éducation en Tanzanie » a été créé, dans le but de promouvoir l’égalité des genres et d’émanciper les adolescentes et les jeunes femmes au travers d’une action holistique conjointe.

Ce partenariat innovant a recours à une approche multisectorielle qui mobilise des services éducatifs et sanitaires de qualité et des infrastructures permettant aux filles de réaliser leurs aspirations éducatives et aux jeunes femmes d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour mener une vie engagée et saine.

Les efforts de plaidoyer contribuent également à obtenir le soutien des familles, des communautés et des chefs religieux en faveur de l’éducation des filles. Des efforts conjoints ont été déployés à Arusha, Kigoma, Mwanza et Pemba, couvrant quatre districts de la Tanzanie continentale (Kasulu, Ngorongoro et Sengerema) et de Zanzibar (Mkoani).

TUSEME : Parlons-en

« J’ai failli abandonner mes études, mais notre « club d’espace sûr » TUSEME m’en a dissuadé de le faire » a déclaré Jeska, élève du secondaire de Kasulu. TUSEME signifie « Parlons-en » en kiswahili. Le Programme conjoint a soutenu l’ouverture et le fonctionnement de plus de 110 espaces sûrs dans les clubs TUSEME, offrant à quelque 4 200 filles et 2 300 garçons une formation aux compétences, des conseils entre pairs et une éducation à la sexualité.

Dans les clubs TUSEME, les filles et les garçons ont discuté de la santé sexuelle et reproductive, de la violence sexiste, de la prévention du décrochage scolaire, de la grossesse précoce et de l’estime de soi, et souvent en dialogue avec les familles et la communauté. Encouragée par le club, Jeska a choisi d’étudier la physique, une matière souvent considérée comme étant l’apanage des garçons. Elle est maintenant la meilleure élève du cours de physique.

« Les gens devraient repenser leur perception selon laquelle les femmes ne devraient pas recevoir d’éducation » a déclaré le père de Jeska.

VICOBA : une banque communautaire villageoise

Le Programme conjoint a également offert des possibilités d’éducation alternative aux filles et aux jeunes femmes non scolarisées, y compris aux jeunes mères, dans le cadre d’une formation aux compétences préprofessionnelles et entrepreneuriales et aux TIC. Ceci a constitué un tournant dans la vie de Fajelina et de quelque 1 000 filles et jeunes femmes non scolarisées.

« Mes camarades et moi avons reçu une formation à l’entrepreneuriat et nous avons appris à fabriquer du tissu tie-dye, de la farine de nutrition et de l’huile pour le corps » a déclaré Fajelina. Pour soutenir leurs petites entreprises, les femmes ont créé la banque communautaire villageoise VICOBA qui accueille 38 groupes générateurs de revenus.

VICOBA rend les femmes autonomes sur le plan économique en leur permettant de détenir des actions et de s’accorder des prêts mutuels pour accroître leur capital. « Les femmes n’ont pas l’habitude de parler face aux hommes et de dire ce qu’elles pensent, mais maintenant les hommes m’écoutent parce qu’ils savent que j’ai les capacités » a déclaré Fajelina.

Les clubs d’espace sûr et les services bancaires communautaires font partie des bonnes pratiques qui sont le fruit de l’action du Programme conjoint en Tanzanie. Ces modèles ont été adoptés et reproduits par les gouvernements locaux. « Le Programme a changé les perceptions des communautés concernant l’école, et les communautés avoisinantes apprennent et adaptent ces modèles » a déclaré Almachius Njugani, point focal du projet à Kasulu.

Les activités du Programme conjoint se sont achevées en décembre 2021, mais l’impact des efforts déployés en Tanzanie continue de bénéficier aux filles et à leur éducation, ainsi qu’à leurs communautés. L’UNESCO est aussi en train de préparer avec ses partenaires la Phase II du Programme conjoint dans d’autres pays.

En savoir plus sur le programme conjoint

Le Programme conjoint sur l’autonomisation des adolescentes et des jeunes femmes par l’éducation est un partenariat de l’UNESCO, d’ONU-Femmes et du FNUAP. La Phase I, d’une durée de cinq ans (2016 à 2021), a eu recours à une approche holistique et multisectorielle. Elle a touché directement près de 110 000 adolescentes et jeunes femmes et environ 200 000 indirectement au Mali, au Népal et en Tanzanie par le biais d’un appui à l’éducation, à la santé et au bien-être, d’une sensibilisation et de compétences entrepreneuriales.

Il a été rendu possible grâce au soutien d’un montant de 15 millions de dollars octroyé par la République de Corée par l’intermédiaire de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA).