Lancement de la deuxième phase des consultations sur la priorité Afrique
Le 31 janvier 2022, des experts africains se sont réunis pour collecter des renseignements sur les meilleures pratiques de mise en œuvre de la Convention de 1972 en Afrique.
Dans le cadre de la Priorité Afrique, cette initiative visait à proposer une vision à long terme de la mise en œuvre de la Convention de 1972 tout en se concentrant sur les défis et les opportunités identifiés dans le cadre de l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, et de l'Agenda 2063 de l'Union africaine : L'Afrique que nous voulons.
Au cours d'une journée riche en discussions, les experts ont mené une réflexion approfondie sur le patrimoine et le développement en Afrique tout en soulignant l'importance de concilier la conservation du patrimoine avec le développement socio-économique.
Dans son discours d'ouverture, M. Lazare Eloundou Assomo, Directeur du Patrimoine mondial, a souligné le caractère opportun de cette initiative, au moment où l'Afrique se joint à l'UNESCO pour célébrer le 50ème anniversaire de la Convention du Patrimoine mondial et porte un regard critique sur le passé, tout en reconnaissant avec confiance les nombreuses réussites.
"L'UNESCO est ici pour vous écouter, vous, les experts africains, et bénéficier de votre sagesse pour tirer ensemble les leçons et les meilleures pratiques de nos riches expériences, et identifier des solutions innovantes pour mettre en œuvre la Convention de 1972 dans la région." - M. Lazare Eloundou Assomo, Directeur du Patrimoine mondial
La session du matin fut modérée par le professeur Ola Uduku de l'Université de Liverpool (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord) et incluait l'intervention stimulante de l'orateur principal, le professeur Shahid Vawda de l'Université de Cape Town (Afrique du Sud), sur la refonte de l'image de l'Afrique dans les multiples systèmes modernes du monde en développement. Son discours a été suivi par les présentations de cinq autres éminents panélistes. Alors que Mme Edwige Zagré Kaboré (Burkina Faso) soulignait l'importance du patrimoine pour fomenter une culture de paix mondiale, le Dr Themba Wakashe (Afrique du Sud) illustrait avec éloquence les possibilités offertes par la jeunesse et la technologie dans la conservation et la promotion du patrimoine en Afrique. Mourad Betrouni (Algérie) s'est quant à lui concentré sur le "développement durable" et a appelé à une approche cohérente du "développement culturel".
Michael Sudarkasa (Nigeria) a rappelé le rôle vital de la diaspora afro-descendante à travers le monde dans la préservation du patrimoine africain, et a lancé un appel à repenser la manière dont nous le promouvons et le monétisons. Le professeur Imane Bennani (Maroc) a présenté un exemple pratique des initiatives réussies menées à Rabat pour concilier développement et conservation.
Lors de la deuxième session, les plus de 60 experts ont été répartis dans trois salles : "Conservation, nomination et gestion : défis et opportunités", modérée par Mme Fatma Twahir (Kenya) ; "Communautés et entrepreneuriat social : une nouvelle synergie avec les conventions culturelles", modérée par M. Lassana Cissé (Mali) ; et "Développement et conservation : comment trouver un équilibre", modérée par M. Donatius Kamamba (République-Unie de Tanzanie).
Ces sessions fructueuses et engageantes ont abouti à une série de recommandations importantes couvrant un large éventail de préoccupations. Parmi celles-ci, le professeur Munjeri a souligné la nécessité d'évaluer les besoins et les aspirations des populations vivant dans et autour des sites du patrimoine mondial, d'impliquer davantage les jeunes et la diaspora, de renforcer les synergies entre les conventions culturelles de l'UNESCO, d'intégrer les connaissances numériques et l'innovation dans l'expertise sur la conservation, la gestion et la promotion, et de renforcer les liens avec l'éducation pour confirmer le secteur du patrimoine comme source d'employabilité et de réduction de la pauvreté.
