La Tunisie post révolution a choisi de faire de la culture un vecteur de développement humain, social et économique. Mais les défis auxquels elle fait face sont considérables : - passer d'un système de gouvernance hyper centralisé à un autre où les acteurs culturels locaux participent à la mise en place de programmes et projets et à leur priorisation, - juguler le manque de transparence et réformer un système de financement archaïque au profit d’une gestion participative et transparente fondée sur le principe de l’open-data,- diversifier les sources de financement - s’engager dans des réformes de fond de ses politiques en matière de : restructuration de ses services et institutions, et des métiers d'Art (par des mesures législatives et réglementaires); promotion des industries culturelles (tout en considérant tous les maillons de la chaîne des valeurs); bonne gouvernance des financements publiques; renforcement des capacités en management de projets culturels (au profit d'agents publiques ou d'entrepreneurs privée); instauration d'une approche participative à travers l'implication de la société civile dans les processus décisionnels; protections de la diversité des expressions culturelles et la promotion de formes d'expression émergentes.
Tous ces défis à relever et réformes à entreprendre, cadrent parfaitement avec les objectifs de la convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. La convention ainsi que l'ensemble de documents qu'elle offre, représente une source d'inspiration et d'informations sur les bonnes pratiques. Celles-ci sont susceptibles d'accompagner les parties gouvernementales tunisiennes dans la mise en place de politiques et de stratégies tout en accordant l’importance qu’elle mérite à l’étape de l'évaluation.
Depuis 2012, le MAC tente d’asseoir ses politiques en créant les institutions idoines pour atteindre les objectifs de la convention. Le Centre National du Cinéma et de l’Image s’appuie, outre sur ses cadres administratifs, sur un collège de professionnels du cinéma pour mener les réformes nécessaires à la promotion de l’industrie cinématographique. L’Organisme Tunisien des Droits d’auteurs et des droits voisins s’attèle sur les mesures en vue de protéger les droits des créateurs et d’améliorer les conditions sociales des artistes afin de soutenir leur créativité. Le projet de loi organique sur le statut de l’artiste, ayant fait l’objet de concertations larges avec les professionnels et la société civile, est sur le point d’aboutir. Le Fonds pour l’Encouragement de la Création Littéraire et Artistique, est un nouveau levier financier lancé en 2013 dans le but de consolider la création, la production et la distribution de biens et services culturels et à travers cela, soutenir la diversité des expressions culturelles dans le pays. L’activité fut intense en matière de création artistique grâce à cette mesure.
L’objectif de promouvoir l’industrie créative se traduit par la promulgation de trois textes importants : la loi sur le mécénat culturel (2014), la loi sur le partenariat public privée (2015) ainsi que la loi d’investissement (2016) qui confère aux industries culturelles créativesle statut de secteur économique prioritaire, levier du développement durable.