Lors du Sommet de la Terre de 1992 tenu à Rio de Janeiro, les dirigeants mondiaux convinrent que la conservation de la diversité biologique constituait l’une des pierres angulaires du développement durable.

Reconnaissant que notre planète traversait une période sans précédent en termes d’extinction des espèces et de destruction des écosystèmes, ils décidèrent qu’il était urgent d’enrayer la perte de la biodiversité à travers le monde afin de laisser une planète saine et viable aux générations de demain. Dans cette optique, le sommet de Rio adopta une nouvelle convention : la Convention sur la diversité biologique. Cet accord, auquel la grande majorité des États a adhéré, établit des engagements précis pour le maintien des fondamentaux écologiques du monde alors que le développement économique s’accélère.

La Convention sur la diversité biologique complète les instruments internationaux mis en place par la communauté internationale avant et après la première Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain, organisée à Stockholm en 1972. La Convention du patrimoine mondial était l’un des tout premiers instruments de ce type. Depuis son adoption cette année-là par la Conférence générale de l’UNESCO, elle joue un rôle clé dans la conservation des sites mondiaux les plus importants pour la protection de la diversité biologique et des écosystèmes. Aujourd’hui, ces sites couvrent plus de 10 % de la superficie totale du réseau mondial des aires protégées.

Mais la bataille pour la conservation de la diversité biologique mondiale est loin d’être gagnée. Lors de la Conférence des parties de la CDB tenue en 2010, les États parties ont adopté un nouveau Plan stratégique pour la biodiversité couvrant les dix prochaines années. Celui-ci énonçait 20 objectifs concrets et ambitieux : les objectifs d’Aichi. Ce nouveau plan constitue un cadre global pour la diversité biologique, non seulement pour toutes les conventions relatives à la biodiversité, comme notamment la Convention du patrimoine mondial, mais aussi pour l’ensemble du système des Nations Unies.

Ce numéro explore les diverses manières dont la Convention du patrimoine mondial participe à la concrétisation de ces objectifs, en oeuvrant en synergie avec les autres instruments consacrés à la protection des sites. Il se penche également sur les recoupements entre paysages culturels et zones protégées à travers des sites tels que Þhingvellir (Islande) ; sur les géoparcs mondiaux et leur affiliation avec des sites inscrits au patrimoine mondial, comme le Site fossilifère de Messel (Allemagne), sur des sites bénéficiant à la fois du label de Réserve de biosphère et de bien du patrimoine mondial et sur les zones humides d’importance internationale (sites Ramsar) constituant également des sites du patrimoine mondial, comme les Grottes de Škocjan en Slovénie et de Socotra au Yémen. Ces articles illustrent la manière dont ces différents instruments contribuent de façon synergique et complémentaire à atteindre un développement durable.

Éditorial
Kishore Rao
Directeur du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO

Sommaire
Dossier

Patrimoine mondial et les autres conventions

De l’échelle mondiale à l’échelle locale
Comment les sites du patrimoine mondial peuvent-ils concrétiser les objectifs de conservation internationaux sur le terrain
La Convention du patrimoine mondial constitue un mécanisme d’une remarquable utilité dès lors qu’il s’agit de prendre des mesures concrètes en vue de préserver les sites menacés, mais aussi les écosystèmes et les espèces menacées d’extinction.

Paysages culturels et aires protégées
Favoriser des liens et susciter des synergies
Des recherches récentes révèlent les chevauchements et les synergies entre les paysages culturels du patrimoine mondial et le système de catégorie mondiale de l’UICN pour la reconnaissance des zones protégées.

Réserves de biosphère et sites du patrimoine mondial conjoints
Les réserves de biosphère et les sites du patrimoine mondial offrent deux approches différentes face aux défis constants que sont l’extraction des ressources.

Géoparcs mondiaux et patrimoine géologique mondial
Un cas d’étude d’Allemagne
Les géoparcs mondiaux et la Convention du patrimoine mondial ont développé un réseau de coopération qui intègre les partenaires locaux, régionaux et internationaux.

Les conventions de Ramsar et du patrimoine mondial
et les grottes de Škocjan
La Convention du patrimoine mondial et la Convention de Ramsar ont travaillé ensemble afin d’aider le parc des Grottes de Škocjan en Slovénie à améliorer la reconnaissance de la région et son importance au niveau local, national et international.

Focus

Satoyama : l’harmonie entre les êtres humains et la nature
Satoyama se réfère à une mosaïque de différents types d’utilisation des terres de longue date façonnée par les interactions entre les communautés et leur environnement.

Forum

Entretien
Braulio Ferreira de Souza Dias, Secrétaire exécutif de la Concention sur la
diversité biologique.

Organisations consultatives
Site du patrimoine mondial : symboles d’inspiration.

Conventions
L’UNESCO célèbre le dixième anniversaire de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ; Préparation de candidatures pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel : les pays de la Caraïbe renforcent leurs capacités ; Présentation à New York de la liste rouge des antiquités syriennes en péril.

Nouvelles

Préservation
Partenaires de suivi ; Communautés locales de Nouvelle-Calédonie ; Attaque contre les rangers de Pang Sida ; Le Karst dinarique : le processus en amont en pratique ; Modernités dans le monde  Arabe ; Célébration des villes et du développement ; Bermudes : taxes sur l’essence en faveur du patrimoine.

Sites en péril
Sauvegarde du patrimoine culturel malien ; La protection des Everglades ; Mise en place d’un Observatoire international du patrimoine culturel syrien.

Promotion
« Camps d’action pour la jeunesse » du patrimoine mondial et Club des jeunes gardiens ; Le patrimoine pour les enfants version tablette ; Bref aperçu de l’état de conservation ; Walter Santagata (1945–2013); Le produit des enchères de Jaeger-LeCoultre soutient les Îles atlantiques brésiliennes ; 1 000 nouvelles espèces ; Carte du patrimoine mondial 2013-2014 ; Téléchargez la nouvelle
application Patrimoine Mondial ; Application « Atlas » répertoriant les sites du patrimoine mondial ; Le cas du patrimoine mondial disparu, 10e épisode.

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