Le Centre du patrimoine mondial félicite la République démocratique du Congo (RDC) pour la création du Corps en charge de la sécurisation des Parcs nationaux. En effet, le 15 juin 2015, la RDC a publié le décret n° 15/012 portant sur la création d’un Corps en charge de la sécurisation des Parcs Nationaux (CorPPN) et des réserves naturelles apparentées. 

Ce Corps devra assurer la protection des Parcs nationaux et des Réserves naturelles et appuyer la lutte anti-braconnage et la criminalité sur les espèces sauvages dans l’ensemble du pays. Cette institution sera placée sous la tutelle des Ministères de la Défense nationale, de l’Environnement et du Tourisme et sa coordination sera gérée par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Les effectifs du CorPNN seront composés à la fois d’éléments de l’armée nationale, de la police, des services spécialisés dans la sécurité, des conservateurs et des gardes de l’ICCN. Les brigades seront déployées dans les cinq sites du patrimoine mondial de la RDC : Parc national de Kahuzi-Biega, Parc national de la Garamba, Parc national de la Salonga, Parc national des Virunga et Réserve de faune à okapis ; ainsi que dans les parcs nationaux de la Maiko, Upemba, Lomami et Kundelungu.

Cette décision s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration de Kinshasa, co-signée par la Directrice générale de l'UNESCO et le Premier ministre lors de la Réunion de Haut Niveau en 2011. Dans cette déclaration, les autorités congolaises s’engageaient, entre autres, à mettre en œuvres les mesures correctives parmi lesquelles celles concernant la sécurité dans les sites, la lutte contre le braconnage commercial et l'exploitation illicite des ressources naturelles.

« Nous espérons que l’adoption du Décret permettra l’amélioration de la gestion des biens du patrimoine mondial et des parcs nationaux de la République démocratique du Congo », a déclaré Edmond Moukala, Chef de l’unité Afrique du Centre du patrimoine. « Et la mise en place de ce corps permettra de rétablir la sécurité dans les sites. L’insécurité est l’un des principaux facteurs affectant les biens du patrimoine mondial ainsi que leurs valeurs universelles exceptionnelles, mettant également en danger les populations et le personnel de l’ICCN », a-t-il ajouté.

CorPNN permettra de lutter contre l’augmentation croissante du braconnage, affectant en particulier les éléphants et les rhinocéros d’Afrique et qui se poursuit en raison de l’accroissement du commerce illégal d’espèces de faune et de flore sauvages. Une coopération intensive est nécessaire pour garantir une action efficace pour lutter contre ces menaces qui pèsent sur l’intégrité des sites du patrimoine mondial et contre ce fléau qui touche de nombreux États parties en Afrique.