Des années de troubles ont provoqué une crise humanitaire massive dans le pays et ont fait des ravages sur de précieux sites du patrimoine culturel. Pour l'UNESCO, la détérioration de la culture yéménite porte atteinte à l'identité et à la dignité de son peuple – et à sa capacité de reconstruire l'avenir. La pauvreté est généralisée. Les jeunes, qui représentent 70 % de la population, sont particulièrement touchés ; 50 % d'entre eux sont au chômage. Le rétablissement de l'espoir et des opportunités est vital pour le redressement du pays.
Vieille ville de Sana'a
Édifiée dans une vallée de montagne à 2 200 m d’altitude, Sana’a a été habitée depuis plus de 2 500 ans. Aux VIIe et VIIIe siècles, la ville est devenue un important centre de propagation de l’islam. On retrouve ce patrimoine religieux et politique dans ses 106 mosquées, ses 12 hammams et ses 6 500 maisons qui datent tous d’avant le XIe siècle. Les maisons-tours aux nombreux étages et les maisons de pisé anciennes ajoutent encore à la beauté du site.
En partenariat avec l'Union européenne, l'UNESCO a lancé, en 2018, le projet Cash for Work: Promoting Livelihood Opportunities for Urban Youth in Yemen (Travail contre rémunération : Promotion de moyens de subsistance pour la jeunesse urbaine au Yémen), doté d'un budget de 12 millions de dollars. Mis en œuvre avec le Fonds social pour le développement (SFD) et des autorités locales spécialisées, et axé sur les villes de Sana'a, Shibam et Zabid, inscrites au patrimoine mondial, ainsi que sur la ville d'Aden, ce projet de trois ans fait participer, en échange d'argent liquide, les jeunes de la région à des travaux de réhabilitation urbaine sur des maisons privées, des espaces publics et des zones commerciales, afin de fournir des abris convenables et dignes aux habitants. De jeunes travailleurs qualifiés et non qualifiés de moins de 35 ans sont formés par des maîtres constructeurs locaux. Ils acquièrent des compétences et reçoivent des revenus quotidiens qui leur permettent de couvrir les besoins essentiels de leurs familles.
Plus de 40 bâtiments historiques ont déjà été sauvés rien qu'à Sana'a. 2 250 jeunes sont inscrits à ce jour, l'objectif étant d’en avoir 4 000, dont au moins 500 femmes, d'ici août 2021.
En parallèle, le projet soutient des programmes et des services culturels dirigés par des jeunes. Plus de 200 artistes et acteurs culturels sont engagés dans des activités de programmation culturelle, dont un nombre important de jeunes créateurs de la diaspora yéménite.