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Les femmes et les filles en Ukraine

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Dans sa Résolution historique 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité (2000), le Conseil de sécurité des Nations Unies demande « à toutes les parties à un conflit armé de prendre des mesures particulières pour protéger les femmes et les petites filles contre les actes de violence sexiste, en particulier le viol et les autres formes de sévices sexuels, ainsi que contre toutes les autres formes de violence dans les situations de conflit armé ». 

Vingt-deux ans plus tard, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, l'UNESCO est profondément préoccupée par l'escalade dévastatrice de la violence en Ukraine, qui menace la sécurité et la protection des femmes et des filles dans tous ses domaines de compétences.

En matière d'éducation, tout d'abord, la situation actuelle en Ukraine met en danger la vie et l'avenir des 7,5 millions d'enfants du pays, filles comme garçons, qui n’ont plus aujourd'hui d’accès à l’apprentissage. Or comme nous l'avons vu avec la pandémie de COVID-19, face aux perturbations dans le domaine de l’éducation, un grand nombre de filles risquent de ne plus retrouver le chemin des classes. L'UNESCO se tient aux côtés des institutions éducatives pour s'assurer que les filles et les femmes ne paient pas de leur avenir le prix de ce conflit.

Dans ce conflit, les femmes journalistes sont également menacées. L'UNESCO rappelle la résolution 2222 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui non seulement reconnaît les risques spécifiques auxquels sont confrontés les femmes journalistes, les professionnelles des médias et les personnels associés dans l'exercice de leur travail ; mais souligne également l'importance de prendre en compte la dimension de genre dans les mesures prises pour assurer leur sécurité dans les situations de conflit armé. L’UNESCO suit avec une grande attention les signalements inquiétants faisant état de femmes journalistes battues, détenues et menacées.

En outre, l'UNESCO répond à l'appel à la solidarité lancé par la communauté culturelle pour protéger les artistes et les professionnelles de la culture en Ukraine, notamment pour protéger leur liberté d'expression artistique. Les femmes artistes et les professionnelles de la culture ont besoin d’un accès immédiat à des ressources d'urgence – comme des abris en lieu sûr, pour elles-mêmes et leurs œuvres. L'UNESCO déplore vivement les dégâts qui auraient été causés aux œuvres de la célèbre artiste ukrainienne, Maria Primachenko, à l'anniversaire de laquelle l'UNESCO s'était associée en 2009. L'UNESCO est mobilisée pour s'assurer que de tels dommages ne se reproduisent pas.

Des femmes scientifiques ukrainiennes qui consacrent leur vie à l’élaboration de solutions pour répondre à nos plus grands défis, comme l'experte en changement climatique Svitlana Krakovska, ont dû se retirer des négociations sur l'impact du réchauffement climatique. L'UNESCO a célébré les réalisations de certaines de ces scientifiques au fil des ans - comme la mathématicienne Olena Vaneeva qui a été désignée « Jeune talent international » par le programme UNESCO/L'Oréal en 2020 - et continuera à se tenir à leurs côtés.

Les voix critiques des femmes journalistes, éducatrices, artistes et scientifiques sont les piliers de nos sociétés et du discours démocratique. Elles sont essentielles pour préserver la paix, faire respecter les droits humains et les libertés fondamentales. Pourtant, ce rôle unique fait aussi d’elles une cible prioritaire des récits de haine, de domination et de destruction.

Alors que nous célébrons cette année la Journée internationale des femmes, l'UNESCO s'engage à protéger les femmes et les filles à travers le monde. L'égalité est une cause universelle et un impératif quotidien, en temps de paix comme en temps de conflit. Aujourd'hui plus que jamais, nous devons montrer que nous sommes à la hauteur de ces défis.