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La Coalition mondiale pour l’éducation explore le tournant de l’apprentissage numérique en Afrique

26/05/2021
04 - Quality Education

Le 25 mai 2021, à l’occasion de la Journée de l’Afrique, l’UNESCO a réuni des ministres du continent africain, des acteurs de l’éducation et des représentants du secteur privé lors du Forum en ligne de la Coalition mondiale pour l’éducation (CME), intitulé « Le tournant de l’apprentissage numérique en ligne : quel rôle pour les écosystèmes locaux ».

« Nous marquons cette Journée dans le sillage de la plus forte perturbation de l’éducation de l’histoire récente. Elle a creusé les inégalités et elle menace gravement les progrès accomplis au cours des décennies en matière de développement sur le continent et dans le monde » a déclaré Mme Stefania Giannini, Sous-Directrice générale pour l’éducation à l’UNESCO, lors de l’ouverture du Forum à plus de 200 participants. « Mais elle a aussi été à l’origine d’innovations qui ont le potentiel de garantir à tous les enfants et à tous les jeunes un accès à une éducation de qualité et à un apprentissage différent et de meilleure qualité. »

À l’instar d’autres régions du monde, les fermetures d’écoles dues à la COVID-19 en Afrique ont eu un impact sur l’éducation de millions d’élèves, creusant les inégalités existantes et frappant le plus durement les populations les plus vulnérables, en particulier les filles, les enfants handicapés et les apprenants vivant dans les zones rurales. Selon un document publié par l’UNESCO à l’occasion de la Journée de l’Afrique, les fermetures d’écoles à travers le continent ont duré entre 11 et plus de 40 semaines.

En réponse à la pandémie, de nombreux gouvernements africains ont rapidement lancé des émissions éducatives à la télévision, à la radio ou en ligne. Bien qu’il s’agisse d’initiatives positives, seulement 34 % des ménages ont accès à Internet et environ 89 % des apprenants n’ont pas accès à un ordinateur à la maison, ce qui fait de la fracture numérique un obstacle majeur à la continuité pédagogique.

Lancée au début de la pandémie de COVID-19 pour soutenir la continuité pédagogique, la Coalition mondiale pour l’éducation de l’UNESCO a priorisé l’Afrique dans ses opérations. Aujourd’hui, la Coalition travaille dans 39 pays d’Afrique sur 66 projets et 38 autres projets sont en cours de discussion.

M. Firmin Matoko, Sous-Directeur général pour la Priorité Afrique et les Relations extérieures de l’UNESCO, a averti que la pandémie pousse 34 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté et il a souligné l’urgence de rendre l’apprentissage à distance plus efficace, de soutenir les enseignants et de co-créer l’avenir avec les jeunes. « L’esprit de célébration et d’innovation qui existe aujourd’hui à travers l’Afrique doit continuer d’être exploité pour soutenir la continuité pédagogique par des investissements dans nos jeunes, nos technologies et nos acteurs de l’éducation afin de construire un avenir meilleur pour le continent » a-t-il déclaré.

L’intérêt accru pour l’exploitation des technologies pour le renforcement des systèmes éducatifs offre la possibilité de réinventer, à travers divers partenariats intersectoriels, un nouvel avenir de l’éducation pour le continent africain en s’appuyant sur les objectifs de l’Agenda 2063, de la Stratégie continentale d’éducation pour l’Afrique (CESA) et de l’Objectif de développement durable sur l’éducation.

S.E. la Professeure Sarah Anyang Agbor, Commissaire de l’Union africaine pour l’éducation, la science, la technologie et l’innovation, a souligné le fait que « la pandémie avait renforcé l’importance de transformer les systèmes éducatifs du continent par l’éducation numérique ». Elle a expliqué que c’est l’objectif de la stratégie technologique numérique de l’Union africaine qui adopte une approche holistique, couvrant l’accès, la qualité, les contenus d’apprentissage, les pédagogies, la connectivité et les appareils.

Lors d’une première table ronde, les ministres africains de la République de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Royaume du Maroc et de Tunisie, ainsi que le représentant de la République démocratique du Congo, ont partagé les enseignements dégagés de la pandémie et les défis nationaux concernant la généralisation de l’apprentissage numérique et des écosystèmes locaux. Ils ont tous mis en évidence les problèmes d’équité, de formation des enseignants, de connectivité, de mauvaise qualité des infrastructures et du manque d’appareils. Ils ont convenu que la pandémie avait accéléré la transformation numérique, signalé une dépendance accrue à l’égard de l’apprentissage hybride et souligné la nécessité urgente de mobiliser des financements et des partenariats et de renforcer l’apprentissage par les pairs, le partage des connaissances et la mise en commun des ressources éducatives dans un esprit de solidarité.

La table ronde des partenaires de la CME qui a suivi a été l’occasion de présenter des idées pour le développement d’écosystèmes d’apprentissage numérique prospères en Afrique, y compris la participation des parties prenantes clés, la mobilisation de financements et l’instauration de vastes stratégies. Enfin, une session consacrée au marché a présenté des solutions locales et mondiales prometteuses et des opportunités de renforcer les écosystèmes locaux pour l’apprentissage numérique, conçues par des exposants de la CME, des entreprises et des réseaux tels que Technovation, Pix, LabXchange, Curious Learning, Teach for All, Blackboard, Orange, Vodacom, Weidong Cloud Education et l’Université du Peuple. 

Un instantané des défis éducatifs et des possibilités de relance en Afrique

Basé sur des données sous-régionales, y compris le passage à l’apprentissage à distance, le document de l’UNESCO, Un instantané des défis éducatifs et des possibilités de relance en Afrique, met en avant les défis et les réponses à la COVID-19.

À propos de la transition vers l’enseignement à distance et de la fracture numérique en Afrique, le document souligne que la crise liée à la COVID-19 et la fermeture soudaine des écoles ont entraîné des évolutions nationales rapides afin de remplacer l’enseignement en présentiel par diverses formes d’enseignement à distance et hybride basé sur les TIC. Les données de l’ISU, 2021, montrent qu’au plus fort de la pandémie et en septembre 2020, l’apprentissage en ligne a été dispensé en tant que solution efficace dans l’ensemble des pays du monde (84-86 %). Toutefois, l’Afrique subsaharienne et, dans une moindre mesure l’Afrique du Nord, ne disposaient pas d’assez d’appareils et d’une connexion Internet suffisante pour soutenir l’enseignement et l’apprentissage en ligne et à distance pour tous les élèves. Un an après le début de la pandémie, les pays africains doivent créer et soutenir un environnement propice à l’expansion des infrastructures d’apprentissage numérique pour ne laisser personne de côté.

Le rapport conclut qu’au cours des deux dernières décennies, l’Afrique a accompli d’importants progrès en matière de développement social, de croissance économique et d’éducation, qui ont tous été compromis par la pandémie. Ceci pourrait exacerber la pauvreté et les inégalités dans un proche avenir si des mesures audacieuses ne sont pas prises pour promouvoir l’équité et l’inclusion en Afrique, y compris en tirant parti du potentiel d’innovation et de créativité, comme les initiatives éducatives conçues et mises en œuvre pendant la crise.

L’éducation étant le plus grand égaliseur de la société et la mieux placée pour contribuer à réduire les disparités, les actions suivantes à court et à long terme sont identifiées pour que l’éducation joue un rôle clé dans la relance du continent :

Priorités à court et moyen termes :

  • Rescolariser les apprenants
  • Organiser des programmes de rattrapage
  • Autonomiser les enseignants (la technologie numérique doit être intégrée à leur formation, y compris les pédagogies relatives à l’apprentissage mixte)
  • Soutenir la demande d’éducation en particulier de la part des populations défavorisées
  • Mettre en œuvre des programmes de perfectionnement et de requalification pour les travailleurs courant le plus grand risque de perdre leur emploi
  • Protéger les dépenses publiques consacrées à l’éducation

Priorités à long terme :

  • Relever les défis structurels de longue date, notamment l’accès, l’équité et la qualité de l’éducation
  • Mobiliser davantage de ressources nationales pour l’éducation
  • Investir dans les infrastructures (y compris dans les équipements numériques et la connectivité)
  • Engager une transformation numérique de l’éducation et tirer parti des technologies pour promouvoir la qualité et l’équité de l’éducation et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous

En savoir plus :

 

Photo: vystekimages/Shutterstock.com