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NOTRE EXPERTISE

Le Plan cadre des Nations Unies Gabon pour l’Aide au Développement approuvé par le gouvernement, pour la période 2018-2022, fixe le cadre actuel des interventions de l’UNESCO et garantit ainsi la conformité de celui-ci avec les priorités nationales. Cependant, le Bureau, suivant ses domaines de compétences et son avantage comparatif, définit ses axes d’actions spécifiques en tenant compte des cibles des ODD pour lesquels le Gabon présente, de son point de vue, un gap important.

EDUCATION

Le Gabon doit encore faire face à de nombreux défis en matière d’éducation pour atteindre l’Objectif de Développement Durable 4 : « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ». Les trois principaux défis du système éducatif du Gabon sont la qualité, le niveau de financement et la gouvernance de l’éducation. La forte inadéquation entre les offres de formation et les besoins réels en compétences techniques et professionnelles, le caractère élevé du ratio élève/enseignant qualifié, l’insuffisance des moyens et infrastructures d’encadrement, ou encore l’absence de statistiques fiables pour la planification, sont autant de

dimensions desdits défis. En matière de financement, la part du budget de l’État réservée au secteur de l’éducation varie entre 8% et 10% sur la période 2010-2014 ; une performance qui se situe en deçà de la cible 15-20% recommandée par la Communauté Internationale dans le Plan d’action d’Addis-Abeba.

 

Aussi, l’élaboration du Plan sectoriel éducation, la mise en place d’un Système d’Information pour la Gestion de l’Éducation (SIGE) et l’intégration des TIC dans le système éducatif constituent les priorités de l’UNESCO dans l’accompagnement du Gabon à l’amélioration du système éducatif et l’atteinte des ODD y relatifs (cf. ODD 4, ODD 8, ODD 3). Par ces interventions, il s’agira de permettre au gouvernement gabonais de disposer d’un système éducatif inclusif dont la planification et le financement s’appuient sur des données statistiques crédibles et régulièrement mises à jour, et lequel favorise l’employabilité des jeunes filles et garçons, tout en étant doté de personnels d’encadrement qualifiés et en nombre suffisant.

 

La problématique des grossesses précoces continue à figurer au nombre des facteurs majeurs d’échec scolaire des jeunes filles. L’UNESCO poursuivra son appui au pays en favorisant une meilleure éducation à la santé sexuelle et de la reproduction ainsi que la prévention au VIH/SIDA. De plus, afin de préparer les jeunes à plus de résilience face aux défis contemporains, l’Organisation entend renforcer son accompagnement, par leur prise en compte dans les politiques et programmes d’éducation (formelle et non formelle). Ainsi, l’UNESCO soutiendra le pays dans l’élaboration et l’exécution de plans d’éducation à la citoyenneté mondiale, à la sécurité et la paix, l’éducation à la santé et prévention du VIH/Sida et des violences basées sur le genre ainsi que l’éducation au changement climatique en vue du développement durable. Ces interventions contribueront à l’atteinte des ODD 4, 3, 5 12, 13 et 16.

Les TIC étant porteuses de nombreuses opportunités pour améliorer la qualité de l’éducation au niveau primaire, secondaire, universitaire tout en favorisant l’innovation (ODD 9) et l’autonomisation des jeunes filles et garçons (ODD 3), l’UNESCO capitalisera sur les résultats du Programme « Former Ma Génération » pour favoriser l’adoption et la mise en œuvre d’un cadre stratégique d’intégration des TIC dans le système éducatif (ODD 4).

 

Les données sur le taux de chômage au Gabon montrent un niveau particulièrement élevé chez les jeunes, cependant que de nombreuses entreprises nationales peinent à trouver les profils requis. En effet, seulement 1,73% du budget de l’État sont réservés à la formation professionnelle. L’UNESCO soutiendra le Gabon dans l’évaluation des besoins en compétences et contribuera à la ré-dynamisation de l’EFTP pour renforcer le potentiel d’employabilité des jeunes et favoriser leur intégration socio-économique et l’équité (cible 4.3 de l’ODD 4).

SCIENCES EXACTES ET NATURELLES

Le Gabon exerce un leadership international en matière de préservation de l’environnement et de lutte contre le changement climatique. Il participe, en effet, à l’effort mondial en consacrant 11% de son territoire à des aires protégées. L’UNESCO, via son programme Sciences exactes et naturelles, dispose des outils et mécanismes qui, mis au bénéfice du pays, pourraient lui permettre d’assurer, à travers une gestion efficace de ces aires, l’atteinte des Objectifs de Développement Durables 6, 9, 11, 13 et 15.

Alors qu’une majeur partie de la population n’a pas accès à l’eau potable, l’UNESCO envisage, à travers son Programme Hydrologique International (PHI) – seul programme intergouvernemental consacré à la recherche et la gestion des ressources dans le domaine de l’eau, ainsi qu’à l’éducation et au renforcement des capacités – d’accompagner le Gabon dans la définition et le mise en oeuvre de stratégie visant à garantir la sécurité et l’accessibilité à l’eau, contribuant par la même occasion à l’atteinte des cibles 1 et 5 de l’ODD 6.

En manière d’innovation, dimension importante de la compétitivité, l’Organisation soutiendra le Gabon dans l’élaboration et la mise en oeuvre de politiques et stratégies nationales des Sciences, Technologies et Innovations (STI) en vue de la réalisation la cible 5 de l’ODD 9.

Alors que la stratégie de gestion des différentes Aires protégées, dont la réserve de biosphère d’Ipassa-Makokou, peine à établir un rapport bénéfique entre les actions de conservation et le bien-être des communautés locales, l’UNESCO, à travers le Programme Homme et la Biosphère (Man And Biosphere, MAB), proposera un modèle de gestion facilitant un développement économique respectueux des valeurs sociales, culturelles et écologiques (ODD 13 et 15).

En 2017, le Gabon avait annoncé la création de vingt (20) aires marines protégées. Cet engagement sera soutenu par l’Organisation à travers la Commission océanographique intergouvernementale (COI) qui oeuvre pour, entre autres, la coopération internationale dans la protection des environnements marins (ODD 14).

SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

Afin d’accompagner les efforts du Gabon pour un développement inclusif et durable, l’UNESCO soutiendra les initiatives visant l’élaboration de politiques nationales sur le développement social basées sur la recherche, ceci à travers la promotion des actions du Programme pour la Gestion des transformations sociales (MOST) dont les priorités sont en lien avec les ODD 16, 5 et 10.

Avec près de 64.1% de la population âgée de moins de 30 ans, le Gabon est un pays jeune confronté au défi de satisfaire les besoins socio-économiques de sa jeunesse dont l’emploi, la santé, l’habitat décent, etc. En effet, de nombreux jeunes gabonais sont sans emploi. Ce chômage a davantage un visage féminin (31,5% contre 17,6% chez les hommes). L’UNESCO contribuera à la réalisation des ODD 8 et 5 en accompagnant le pays dans la mise en œuvre d’initiatives de développement du potentiel des jeunes et favorisant l’auto-emploi des filles et des garçons tel que le Programme d’insertion socio-économique des jeunes par l’entrepreneuriat coopératif.

La contribution de la société civile à la promotion de la paix, de la sécurité et du développement en Afrique est de plus en plus souhaitée et encouragée. C’est tout le sens de l’Aspiration n°6 de l’Agenda 2063 de l’Union africaine relative à « une Afrique où le développement est axé sur les populations, et s’appuie notamment sur le potentiel des femmes et des jeunes ». C’est ainsi que l’UNESCO contribuera à la réalisation de l’ODD 4 (cf. cible 4.7) et à l’ODD 16 en soutenant le renforcement des capacités des jeunes en gestion de mouvements associatifs ainsi qu’en prévention des conflits et des violences. A travers de telles initiatives, il s’agira de renforcer les capacités des jeunes leaders et des mouvements associatifs aux fins de la construction et de la consolidation de la résilience communautaire, du développement durable, de la paix et de la sécurité.

En matière de Bioéthique, le Comité national du Gabon, mis en place en 2008, gagnerait à être dynamisé et les capacités renforcées pour lui permettre de faire face aux nombreux défis éthiques que soulèvent, entre autres, la protection de l’environnement et le changement climatique. En renforçant les capacités institutionnelles et professionnelles du Comité national d’éthique pour la recherche (CNER), l’UNESCO contribuera ainsi à la réalisation de l’ODD 3 (cf. cible 3.d).

CULTURE

Le principal effet attendu de la mise en œuvre du PSGE est de donner des réponses efficaces aux préoccupations sociales majeures des populations en leur garantissant une bonne qualité de vie et en offrant à chaque Gabonais les moyens d’avoir un travail durable et une vie décente. Le pays entend assurer le partage des fruits de la croissance à travers cinq leviers dont a) la promotion de l’emploi et la lutte contre l’exclusion, et b) la valorisation du patrimoine culturel et la facilitation de l’accès des populations aux services culturels.

L’UNESCO exercera son rôle de chef de file dans le domaine de la culture en soutenant l’application des conventions et recommandations internationales, ainsi que leur intégration dans les politiques et stratégies de développement nationales. Cette action sera menée dans le cadre du PNUAD conformément aux agendas 2030 (Nations Unies) et 2063 (Union africaine). L’accent sera mis sur l’aide à la formulation des politiques fondées sur des données factuelles, le renforcement de l’expertise locale et la contribution du secteur à la diversification économique. La condition de l’artiste, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, en particulier de la liberté artistique et ainsi que de l’égalité des genres afin d’autonomiser les femmes en tant que créatrices et productrices de biens et de services culturels seront des points importants.

Les activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation, la croissance des microentreprises et des petites et moyennes entreprises seront encouragées (ODD8). La conservation à long terme et l’amélioration de l’efficacité de la gestion des biens inscrits sur les listes du Patrimoine ainsi que les liens entre la culture et la nature seront renforcés à travers des programmes relatifs au patrimoine culturel et à la biodiversité, afin de contribuer à une gestion plus durable des ressources du patrimoine et des sites inscrits sur les Listes du patrimoine notamment la Lopé-Okanda. Il sera aussi question d’oeuvrer pour la révision des Listes indicatives et pour l’inscription d’éléments sur les Listes du Patrimoine culturel immatériel.

Des initiatives d’éducation pour la paix, la citoyenneté mondiale et la diversité culturelle chez les jeunes (ODD 4) et la lutte contre l’extrémisme violent seront soutenues. Une attention particulière sera portée à l’ODD 11 – « Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, surs, résilients et durables ».

Le renforcement des capacités institutionnelles et en ressources humaines (acteurs et opérateurs culturels) sera une action centrale. Ainsi, l’Organisation accompagnera le Gabon dans le développement d’une politique nationale des musées avec une dimension communautaire.

Le développement local sera un axe majeur de la stratégie de l’UNESCO par lequel des actions permettront de renforcer le lien entre tourisme, culture et conservation de la biodiversité, à travers notamment la sauvegarde du patrimoine immatériel.

COMMUNICATION ET INFORMATION

Pour renforcer la gouvernance et le respect des droits humains, l’UNESCO entend soutenir la réalisation de l’ODD 16 « Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous » au Gabon en contribuant à la consolidation des acquis de la liberté d’expression à travers, entre autres, la dynamisation des mécanismes garantissant l’accès public à l’information (ODD 16, cible 10), en s’attelant aussi à la prévention de l’extrémisme violent, en oeuvrant pour l’exécution du Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes, en promouvant le pluralisme, l’autonomie et la diversité des médias, ainsi que le renforcement des capacités des professionnels et des organes de médias.

Le développement du capital humain occupe une place importante dans le PSGE et pour la réalisation des ODD. L’UNESCO participera à la réalisation de la cible 3 de l’ODD 4, en accompagnant le pays, via ses initiatives sur les Ressources Éducatives Libres ainsi que sur le Libre Accès aux savoirs scientifiques, à l’amélioration de la qualité de l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique. Il s’agira pour l’UNESCO d’accompagner les institutions supérieures du pays vers (1) la définition et la mise en oeuvre de stratégie adaptée (2) la promotion de l’usage des TIC pour diversifier les modalités d’apprentissage et favoriser l’accès ouvert aux contenus scientifiques et éducatifs de qualité.

L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont encore un véritable défi pour le pays qui en a fait l’une de ses priorités. Tout en s’alignant sur son Plan d’action pour la priorité Égalité des genres, l’organisation va cibler les actions sexo-transformatrices pour la réduction du déséquilibre homme-femme. Ainsi, à travers son initiative sur l’initiation aux médias et à l’information, ainsi que ses Indicateurs de l’Égalité des genres dans les médias, l’UNESCO entend participer tant au renforcement de l’utilisation des technologies pour promouvoir l’autonomisation des femmes (cible 5.b de ODD 5), qu’à la prévention des inégalités entre les sexes au Gabon.

Le Gabon était en 2013 classé parmi les pays les moins innovants. Une situation qui n’est pas sans conséquence sur la capacité à dynamiser son économie et sa compétitivité. La qualité de la stratégie nationale des STI et sa mise en oeuvre, la valorisation des savoirs scientifiques par, entre autres, un accès ouvert à ces derniers, sont autant de leviers sur lesquels l’UNESCO compte bâtir l’accompagnement du Gabon dans la réalisation de la cible 5 de l’ODD 9.

Alors que le taux de chômage reste très élevé chez les jeunes, à travers la communication et l’information l’UNESCO participera à la réduction de la proportion de jeunes sans emploi ni formation (ODD 8, cible 6) grâce à des initiatives comme YouthMobile qui vise à doter les jeunes de compétences élevées pour développer, promouvoir et vendre des applications mobiles adaptées au marché local, contribuant ainsi à l’auto-emploi viable dans le secteur des technologies mobiles/TIC.

La sauvegarde du patrimoine culturel (ODD 11, cible 4) du Gabon, en tant que composante indissociable de tout effort de développement, mérite d’être dynamisée. Pour cela, l’Organisation s’attellera à promouvoir la préservation, la diffusion et l’accessibilité du patrimoine documentaire, y compris sous forme numérique, et à accompagner le pays dans le renforcement des capacités institutionnelles et des instruments normatifs y relatifs.

Les autorités Gabonaises ont fait de la lutte contre le changement climatique une dimension importante de leur stratégie pour garantir le développement durable. L’UNESCO, par la communication et l’information, et sleon l’Article 11 de la Convention-cadre sur le changement climatique (Accord de Paris, 2015), va axer ses actions vers le renforcement des capacités des médias publics, privés et communautaires aux fins d’accroître la participation et la sensibilisation de la population sur l’adaptation au, et l’atténuation des effets du changement climatique (ODD 13).