Ils étaient au départ une dizaine de groupes à concourir au prix de la meilleure maquette de projets d’ingénierie. Trois d’entre eux se sont démarqués auprès du jury, parmi lesquels les groupes ayant réalisés : (1) la maison écologique ; (2) le stade franco-gabonais et (3) le pont amovible.
Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’ingénierie pour le développement durable, le 04 mars 2021, les élèves ingénieurs de l’Ecole des ingénieurs de l’Université franco-gabonaise Saint-Exupéry, ont participé au concours du meilleur projet d’ingénierie cadrant avec le thème de l’année : « Bâtir un monde en bonne santé : l’ingénierie pour une planète saine. »
Le concours d’ingénierie
Le premier prix a été décerné à « la maison écologique » pour sa forte contribution au concept d’une planète saine et un monde en bonne santé.
Selon Gabriel Yves Edou, élève ingénieur en 2ème année, responsable du projet, il s’agit d’une maison faite en okoumé – bois gabonais. Le choix du bois se justifie par son fort apport écologique. En effet, il est un capteur de dioxyde de Carbonne (CO2) réduisant ainsi l’émission de gaz à effet de serre. Ses fenêtres sont faites de baies vitrées pour profiter de l’éclairage naturel et une aération optimale qui rendrait obsolète l’usage de climatiseurs et brasseurs d’air qui occasionnent une surconsommation d’électricité. De plus, la maison possède une piscine écologique. Contrairement aux piscines conventionnelles, la piscine écologique proposée est totalement naturelle. Elle comprend des micro-organismes et des plantes qui permettent de purifier continuellement l’eau de la piscine. Enfin, elle est garnie d’une verdure pour freiner l’émission de gaz à effet de serre.
Le deuxième prix a été décerné au projet stade franco-gabonais pour son originalité. C’est un stade avec une végétation de purification d’air et qui élimine les particules toxiques dans l’air, a raconté Christ Mvono Edou, étudiant en 3ème année, leader du projet.
Le troisième prix a été, quant à lui, décerné au pont amovible. C’est un pont dont la partie centrale est amovible pour permettre aux bateaux de passer en dessous, expliquait Marc Mandji Jocktane, élève ingénieur en 3 année, leader du groupe.
Malheureusement, il a été relevé une faible participation des jeunes filles à ce concours. Peu de jeunes filles s’orientent vers les études d’ingénierie, en particulier, et de sciences et technologies, en général. Au nombre de raisons multiples, des préjugés et stéréotypes selon lesquels ces études sont réservées exclusivement aux jeunes garçons du fait qu’elles seraient incompatibles avec la coquetterie et que les filles qui s’y engagent réduisent leur change de se marier.
Au regard du fort engouement suscité, et aux fins d’encourager et de stimuler l’esprit de création et d’innovation des élèves ingénieurs, les participants ont recommandé l’institutionnalisation, à l’occasion de la célébration de chaque édition de la Journée mondiale de l’ingénierie pour le développement durable, dudit concours qui aurait ainsi vocation à primer des projets ou des réalisations qui ont un impact sur le développement durable du Gabon.
Le Rapport de l’UNESCO sur l’ingénierie
Cette première célébration, au Gabon, de la Journée mondiale de l’ingénierie a été, par ailleurs, l’occasion de la présentation du Rapport de l’UNESCO sur l’ingénierie et d’échanges autour de deux thèmes, à savoir : (i) Préservation de l’environnement et anticipation des risques de catastrophes naturelles au Gabon : quelle contribution de l’ingénierie ? ; et (ii) Formation des ingénieurs et réduction des inégalités femmes/hommes au Gabon. En lien avec le second thème, les participants ont recommandé également la réalisation d’une étude diagnostique et prospective portant réduction des inégalités femmes/hommes, au Gabon, dans les domaines des sciences de l’ingénierie, en particulier, et des sciences et technologies, en général. Cette étude devrait inspirer la mise en place de programmes visant à augmenter le nombre de femmes ingénieurs, en particulier, et de femmes scientifiques, en général, en encourageant les filles à entreprendre des études d’ingénieur et des études en sciences et en technologie, et à y faire carrière.
Présidé par le Professeur Patrick MOUGUIAMA DAOUDA, Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique, du Transfert de Technologies et de l'Education Nationale, chargé de la Formation civique, Président de la Commission nationale pour l’UNESCO, l’évènement a vu la participation de S.E.M. Rachel Annick OGOULA AKIKO, Ambassadeur, Déléguée permanente du Gabon auprès de l’UNESCO, de monsieur Firmin Edouard MATOKO, Sous-Directeur Général pour la Priorité Afrique et les Relations extérieures de l’UNESCO et de madame Shamila NAIR-BEDOUELLE, Sous-Directrice Générale pour les sciences exactes et naturelles de l’UNESCO.
En dehors de l’Ecole des ingénieurs de l’Université franco-gabonaise Saint-Exupéry, ont aussi pris part à cette célébration, l’Ecole polytechnique de Masuku et l’Ecole des mines et de métallurgie de Moanda.
Lien avec la Biennale de Luanda et les programmes de l’UNESCO
Placé dans le cadre des activités de la deuxième édition de la Biennale de Luanda – Forum panafricain pour la culture de la paix, la célébration de cette Journée mondiale de l’ingénierie pour le développement durable a été l’occasion pour le Président de la Commission nationale gabonaise pour l’UNESCO d’indiquer solennellement l’intention du Gabon à prendre part à cette deuxième édition de la Biennale de Luanda. Pour rappel, l’objectif de la Biennale de Luanda est de renforcer le Mouvement panafricain pour une culture de la paix et de la non-violence par l’instauration d’un partenariat multipartite entre les gouvernements, la société civile, la communauté artistique et scientifique, le secteur privé et les organisations internationales.
Par ailleurs, cet évènement participe des activités du programme « Investir dans la science, la technologie et l'innovation (STI) » de l’UNESCO, lequel est essentiel pour le développement économique et le progrès social.