Sheki (172 000 habitants), l’une des villes les plus anciennes d’Azerbaïdjan, est connue pour son architecture raffinée, sa sériculture et son artisanat traditionnel. Sheki constituait sur la route de la soie l’un des bastions de la partie azerbaïdjanaise. C’est une ville multi-ethnique aux monuments architecturaux bien conservés, étroitement liés à l’évolution des différentes formes d’artisanat traditionnel comme les vitraux shebeke (compositions de verre coloré assemblé sur une structure de bois) et la poterie. Pendant des siècles, Sheki a été le centre de la production de soie dans le Caucase. L’artisanat représente encore aujourd’hui 14,4 % des revenus de la ville, grâce à ses 253 maîtres artisans spécialisés dans 18 types d’artisanat, dont 59 femmes.

Plusieurs activités ont été lancées pour soutenir l’artisanat de Sheki, dans le cadre du programme pour la préservation du patrimoine culturel d’Azerbaïdjan en collaboration avec la Banque mondiale. L’un des résultats les plus marquants est la création de l’Association de l’artisanat à Sheki qui, depuis 2006, est la principale organisatrice des foires, conférences et formations artisanales. Cette association a mis en place différents programmes dans l’espoir d’améliorer les conditions de travail des artisans, de fabriquer des produits artisanaux de haute qualité, de développer les compétences entrepreneuriales des artisans, et de sensibiliser les jeunes aux arts traditionnels.

Ces dernières années, la municipalité de Sheki et son pouvoir exécutif ont organisé des sessions de formation avec des membres d’associations d’artisanat pour favoriser les offres d’emploi et améliorer la sécurité sociale pour les artistes et artisans. En 2014, la ville a constaté un essor important du nombre d’employés dans le secteur artisanal (augmentation de 22,3 % par rapport à 2013). De 2012 à 2014, les autorités ont participé à l’élaboration d’un programme national de protection de la propriété intellectuelle (PI) concernant les formes d’expression du patrimoine et de l’art. Cela a permis d’élaborer un nouveau cadre législatif permettant aux artisans de Sheki de bénéficier d’un meilleur cadre de politique sur la propriété intellectuelle de leurs ouvrages créatifs.