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21.09.2018 - Commission océanographique intergouvernementale

Les effets du changement climatique sur la productivité des eaux du Nord-Ouest africain

© UNESCO/COI - Participants à l’atelier à Santa Cruz de Tenerife en Espagne (18-20 septembre 2018).

Des discussions sur l’état des connaissances et lacunes scientifiques, la coopération régionale et le renforcement des capacités ont pris place durant la réunion de lancement de la phase III du projet « Renforcer les capacités océanographiques dans les pays de l’Afrique de l’Ouest du Grand écosystème marin du courant des Canaries ». La phase III du projet met l’accent sur les effets du changement climatique sur la productivité de la région.

Depuis 2013, le projet « Renforcer les capacités océanographiques dans les pays de l’Afrique de l’Ouest du Grand écosystème marin du courant des Canaries » a permis d’améliorer l’accès aux données océanographiques existantes afin de renforcer les capacités océanographiques dans la région du Grand écosystème marin du courant des Canaries (CCLME).

Le « CCLME Eco-GIS Viewer » est un produit de ce projet. Il s’agit d’une application web analytique et dynamique conçue durant la phase II du projet pour aider les chercheurs à faire de nouvelles recherches. Elle permet aux utilisateurs de créer des produits de données significatifs à l’échelle régionale, ajoutant ainsi de la valeur aux données brutes, tout en leur permettant de traiter leurs propres fichiers de données dans plusieurs fonctionnalités de l’application.

« Le CCLME Eco-GIS Viewer est une avancée dans la cartographie et la disponibilité des données sur la température de surface de la mer, les systèmes de remontée d’eaux froides et d’autres paramètres, en temps réel et dans un format utilisable. Il est actuellement utilisé par notre institution (Institut mauritanien de recherches océanographiques et des pêches – IMROP) pour la mise à jour des données, mais aussi pour la distribution spatio-temporelle de différents facteurs climatiques, » a affirmé le Dr Cheikh-Baye Braham, un des bénéficiaires du projet.

En plus du CCLME Eco-GIS Viewer, deux rapports ont également été publiés et constituent « une référence parmi les travaux publiés dans les dix dernières années sur la zone du CCLME, » a continué le Dr Braham. Le Répertoire des ensembles de données atmosphériques, hydrographiques et biologiques du Grand écosystème marin du courant des Canaries. 3e édition : revue et augmentée (en anglais seulement) a été publié en 2017 (une deuxième édition revue et augmentée avait été publiée en 2016). La 3e édition comprend 118 fiches de métadonnées pour un total de 449 ensembles de données, 34 bases de données et 26 séries chronologiques identifiées dans la région. Elle inclue même des métadonnées gérées par des organisations du nord-ouest africain sur les données biologiques provenant de relevés des ressources halieutiques.

Cet engagement progressif de pays et d’institutions résulte d’un réseautage positif réalisé durant la mise en œuvre des activités de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) dans la région du CCLME avec la participation des scientifiques régionaux. Ces derniers ont énormément contribué, par leur expertise, au succès des résultats obtenus depuis le lancement du projet.

« Ce projet est sur le point de combler les lacunes constatées dans l’échange de données et de connaissances entre scientifiques. Il a créé une plate-forme dans la zone du CCLME entre des chercheurs de différents domaines (pêches, biologie, environnement, etc.). Il a produit des résultats importants et ses activités devront être poursuivies pour traiter d’autres aspects de l’étude de la dynamique de nos ressources halieutiques, » a déclaré le Dr Braham.

La phase III du projet s’appuie sur les défis de la recherche scientifique, la collecte de données et l’analyse des changements climatiques identifiés dans les deux phases précédentes du projet CCLME. Elle bénéficie aussi des réseaux déjà développés lors des phases précédentes. Le Dr Aïssa Benazzouz, de l’Institut supérieur des études maritimes (ISEM) du Maroc, a ajouté : « En fait, ce projet peut être considéré comme un moyen de communication et une plaque tournante appropriés pour les chercheurs régionaux. »

Le projet soulève la nécessité d’étudier de façon plus approfondie la dynamique des systèmes de remontées d’eaux froides sur les marges océaniques Est (EBUS, « Eastern Boundary Upwelling Systems ») et les effets du changement climatique sur ces systèmes, y compris l’impact d’autres facteurs de stress comme l’acidification de l’océan. « Les changements climatiques ont un impact sur les systèmes de remontées d’eaux froides et, à son tour, le processus de remontée d’eau peut potentiellement avoir des effets substantiels sur les écosystèmes et doit être mieux documenté, » a expliqué le Dr Benazzouz.

Les EBUS sont les écosystèmes les plus productifs au monde en matière de production halieutique. Dans les pays de l’Afrique de l’Ouest en particulier, la proportion de protéines animales venant des pêches est très élevée. Des changements dans la productivité du CCLME auraient un impact direct sur leur économie nationale et leur sécurité alimentaire étant donné qu’ils dépendent en grande partie des ressources halieutiques.

« Par exemple, les espèces de petits pélagiques constituent la plus grande part des captures dans la zone nord-ouest africaine avec plus de 2,5 millions de tonnes annuellement, » a ajouté le Dr Braham. « Le renforcement des campagnes scientifiques, de la collecte de données ainsi que de l’analyse et publication des informations disponibles devrait être maintenu et continu. Le soutien des partenaires et des organisations internationales devrait être assuré sans interruption. »

La nouvelle phase du projet contribuera aussi au Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et plus spécifiquement à l’Objectif de développement durable 14 (ODD 14) sur la vie aquatique, ainsi qu’à l’ODD 13 sur la lutte contre le changement climatique. Un futur impact indirect est attendu par rapport à l’ODD 2 sur la faim « zéro ».

Le projet a été financé par l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) et mis en œuvre par la COI de l’UNESCO en partenariat avec l’Institut espagnol d’océanographie (IEO). La troisième phase du projet interagira avec les activités axées sur les EBUS du Programme mondial de recherche sur le climat (WCRP) et du Comité scientifique pour les recherches océaniques (SCOR).

La réunion de lancement de la phase III sur « Les effets du changement climatique sur la productivité dans le CCLME » a eu lieu au Centro Oceanográfico de Canarias de l’IEO à Santa Cruz de Tenerife (Espagne, 18-20 septembre). Au total, 20 participants provenant de 12 institutions ont pris part à l’atelier. Ces participants étaient des experts provenant du Cap-Vert, de la Guinée, du Maroc, du Sénégal, du Pérou, de la France, de la Suède et de l’Espagne. Certains participants font aussi partie de groupes d’organisations internationales tels que le groupe de recherche axé sur les EBUS de WCRP/CLIVAR (« WCRP/CLIVAR research focus in EBUS »), le Groupe de travail 155 du SCOR et les réseaux et groupes de travail pertinents de la COI*. L’un des principaux objectifs de la réunion consistait à identifier, par le biais d’une approche holistique, des lacunes dans les connaissances afin de faire face aux éventuels changements dans la productivité primaire du CCLME, ainsi que les besoins en développement des capacités dans la région. Une ébauche de Plan de travail pour la phase III du projet est actuellement en cours de discussion.

* Global Ocean Oxygen Network (GO2NE), Réseau mondial d’observation de l’acidification de l’océan (GOA-ON), Groupe de travail de la COI pour l’étude du changement climatique et des tendances internationales de phytoplancton dans l’océan (TrendsPO) et le Programme GlobalHAB.

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Pour plus d’information, veuillez contacter :

Itahisa Deniz-Gonzalez (i.deniz-gonzalez(at)unesco.org) pour le projet « Renforcer les capacités océanographiques dans les pays de l’Afrique de l’Ouest du Grand écosystème marin du courant des Canaries »

Salvatore Aricò (s.arico(at)unesco.org) pour les activités et programmes en sciences océaniques de la COI de l’UNESCO




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