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Afrique de l’Ouest : Forum sur les tendances en matière de liberté d’expression et développement des médias

10/05/2022
11 - Sustainable Cities and Communities
16 - Peace, Justice and Strong Institutions

Plus de soixante-dix acteurs et actrices du secteur des médias des pays d’Afrique de l’Ouest ont pris part au forum régional organisé en ligne le 05 mai 2022, lequel visait à promouvoir les conclusions du Rapport 2021/2022 de l’UNESCO sur les Tendances mondiales en matière de liberté d’expression et de développement des médias.

L’UNESCO, à travers son bureau de Dakar, a organisé, en partenariat avec la West Africa Democracy Radio (WADR) et l'Institut Panos (IPAO), un forum régional pour présenter son rapport mondial 2021/2022 sur les Tendances en matière de liberté d’expression et de développement des médias. La rencontre s’est tenue en ligne le jeudi 05 mai 2022 et a connu la présence effective des ministres en charge de la communication (ou leur représentant) du Sénégal, du Nigeria, et du Mali. Des expert(e), responsables et membres d’organisations de la société civile, d’organisations de régulation des médias, observatrices et observateurs avertis, et professionnel(le)s) du secteur ont également pris part à l’évènement.

« La liberté d’expression est un droit humain consacré par nos statuts et nos lois et un élément de la démocratie partout dans le monde », a tenu à rappeler le Ministre de l’Information et de la Culture du Nigeria, M. Lai Raufu MOHAMMED, à l’ouverture du forum. Il a ensuite précisé que le Nigeria s’approprie les recommandations du Rapport de l’UNESCO pour continuer à faire « de la liberté d'expression un des principes fondamentaux de notre démocratie, tout autant que la sécurité journalistes » et le développement des médias.

Organisé 48 heures après la journée mondiale de la liberté de presse, le forum était l’occasion pour le Ministre de la Culture et de la Communication du Sénégal, M. Abdoulaye DIOP, de passer en revue quelques avancées nationales et régionales en matière de liberté de la presse, tout en reconnaissant que malgré ces progrès, les médias de la sous-région font face à de nombreux défis. « Les années passent mais le combat est toujours d’actualité car la vie des hommes et des femmes journalistes continue d’être menacée pour la vérité. Pire encore, la menace n’est pas que l’apanage des pays en conflits », a-t-il déclaré, en soulignant la précarité des médias, l’insuffisance des échanges de programmes et de bonnes pratiques entre les différents médias de la sous-région, et la montée des réseaux sociaux comme « nouveaux défis qui obligent la presse à se réinventer pour continuer à jouer pleinement son rôle et répondre efficacement aux attentes de son public. Ce qui passe par une presse libre, forte, protégée, indépendante et résilience ».

L’UNESCO, depuis quelques années, fait la veille sur les principaux enjeux relatifs à la liberté d’expression et le développement des médias. Le rapport mondial, produit tous les deux ans, recense régulièrement les principales tendances avec pour objectifs, entre autres, d’informer, sensibiliser, et orienter les différentes parties prenantes du secteur des médias. L’édition 2021/2022 du rapport, lequel a pour thématique : Journalisme comme bien public, a été présenté, lors du Forum, par M. Guilherme Canela De Souza Godoi, Chef de la section Liberté d’Expression à l’UNESCO. « Ce rapport qui a nécessité un travail sur quatre années est un outil efficace destiné aux leaders politiques pour mieux relever les défis du secteur des médias », a-t-il indiqué, en notant les avancées majeurs « qu’il faut s’assurer de conserver » et la nécessité de « s’attaquer aux nouveaux problèmes et anciens défis qui persistent comme les questions de meurtres commis contre les journalistes, de diminution des revenus de la publicité avec des impacts considérables sur la survie et la viabilité du secteur, ou des lois pénalisant les délits de presse ».

En effet, selon le rapport, alors que 132 Etats membres de l’ONU ont à ce jour adopté des mesures constitutionnelles, statutaires et politiques visant à garantir l’accès public à l’information, 160 pays disposent encore de lois pénalisant la diffamation. En plus de la sécurité des journalistes et de l’investissement nécessaire à la viabilité financière des médias - davantage mis à mal par la pandémie de COVID-19 -, le document fait également état des autres défis à relever tels que la transparence des politiques de télécommunications, des plateformes numériques, et donne des orientations futures pour corriger les lacunes prioritaires et renverser les tendances non désirables.

Les présentations et échanges menés par différents experts lors des sessions ont favorisé un partage d’expériences entre pays, aidant à dégager des recommandations. M. Louis Modeste Ouédraogo, juriste spécialiste des TIC, chargé de missions du Président du Conseil supérieur de la communication au Burkina Faso et M. Evariste Hodonou, président du Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel au Bénin ont axé leurs communications sur la nécessité de renforcer les lois garantissant la liberté de la presse ; tandis que M. Mamane Jaharou, président de l’Observatoire des Médias pour l’Ethique et la Déontologie (ONIMED) du Niger et M. Bandiougou Danté, président de la Maison de la presse du Mali ont évoqué l’urgence de rendre effectives et applicables les lois sur la publicité et les conventions collectives qui assurent une meilleure prise en charge financière des médias tout en garantissant leur indépendance.

Le thème de ce rapport "Journalisme comme bien public" montre qu’il est urgent que les gouvernements et les organisations de médias en Afrique fassent le nécessaire pour préserver la liberté d’expression et garantir le développement des médias. La paix, la sécurité et la lutte contre l’extrémisme violent qui sont aujourd’hui les défis majeurs de notre sous-région ne peuvent être assurées qu’avec la garantie de la liberté d’expression et les autres droits humains.

Mme Agnès Thomasi, Directrice de la West Africa Radio Democracy

Les participants et participantes ont recommandé notamment l’urgent et nécessaire accompagnement des médias pour la révision et voire l’invention des modèles économiques pour faire face aux défis de viabilité.

Réagissant aux recommandations, le représentant du Ministre de la communication du Mali, M. Harouna Barry, a appelé à « une synergie très forte entres tous les acteurs des médias et les autorités, mais aussi la promotion de la transparence aux niveaux national, régional et international comme principe fondamental pour crédibiliser et renforcer les médias ».