Susciter un débat mondial sur ce thème était précisément l'objectif de la Commission internationale, dirigée par S.E. Mme Sahle-Work Zewde, Présidente de la République fédérale démocratique d'Éthiopie, qui a passé deux ans à préparer le rapport.
Plus d'un million de personnes – experts, jeunes et enseignants mais aussi acteurs de la société civile, des gouvernements et de l'économie – ont été sollicitées dans le cadre de la consultation mondiale qui l'a alimenté.
Repenser nos futurs ensemble s'inscrit dans la tradition des rapports historiques de l'UNESCO qui ont structuré les politiques éducatives du monde entier. Le rapport Faure, Apprendre à être, en 1972, et le rapport Delors, L’Éducation : un trésor est caché dedans, en 1996, sont des références clés dans le débat sur l'apprentissage. Le rapport recommande une réforme radicale et urgente de l'éducation au niveau mondial afin de réparer les injustices du passé et de renforcer notre capacité à agir ensemble pour un avenir plus durable.
Le rapport constate que les méthodes d'enseignement et d'apprentissage actuelles sont dépassées, voire contre-productives. L'éducation pourrait contribuer bien davantage à instaurer des sociétés justes et pacifiques, à promouvoir une planète saine et un progrès partagé qui profite à tous. Au lieu de cela, la manière dont nous éduquons est en fait à l'origine de certaines de nos difficultés à relever les défis d'aujourd'hui.
Ce dont nous avons besoin, c'est d'un nouveau contrat social pour l'éducation afin de pouvoir penser différemment l'apprentissage et les relations entre les étudiants, les enseignants, la connaissance et le monde. L'élaboration de ce contrat commence par une vision commune : il doit être fondé sur les droits humains, défendre les principes d'une éducation de qualité tout au long de la vie et de l'éducation en tant que bien public commun, et fortifier le rôle des enseignants.
À l'horizon 2050 et au-delà, le rapport analyse l'impact des technologies numériques, le changement climatique, les menaces pour la démocratie, les inégalités sociales croissantes et l'avenir incertain du travail. Il examine trois questions cruciales pour l'éducation : « Que devons-nous conserver des pratiques éducatives ? Que devons-nous abandonner ? Et que devons-nous entièrement réinventer ? »
Dans ses recommandations, il demande que les pédagogies mettent l'accent sur la coopération et la solidarité, et que les programmes s'orientent vers un apprentissage écologique, interculturel et interdisciplinaire. Le financement public doit être assuré, la recherche et l'innovation encouragées.
Ce rapport se veut une invitation à la réflexion et à l'imagination, et non un schéma directeur. Les questions qu'il soulève doivent être débattues par les pays, les communautés, les écoles et tous types de programmes et de systèmes éducatifs dans le monde entier. Depuis sa publication, le rapport a déjà inspiré diverses formes de dialogue et d'action.