Communiqué de presse
Nouveau rapport : La solution aux crises de l’eau se trouverait-t-elle sous nos pieds ?
Aujourd’hui, lors de la cérémonie d’ouverture du 9e Forum mondial de l’eau à Dakar (Sénégal), l’UNESCO lance, au nom d’ONU-Eau, la dernière édition du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, intitulé « Eaux souterraines : rendre visible l’invisible ». Les auteurs appellent les États à s’engager à mettre en place des politiques de gestion et de gouvernance des eaux souterraines adéquates et efficaces, afin de répondre aux crises de l’eau actuelles et futures à travers le monde.
Les eaux souterraines fournissent actuellement la moitié du volume d’eau prélevé par la population mondiale à des fins domestiques. Elles fournissent également l’eau potable utilisée par la majeure partie de la population rurale, qui n’est pas approvisionnée par des systèmes publics ou privés. Environ 25 % des eaux souterraines sont prélevées pour l’irrigation.
À l’échelle mondiale, la consommation d’eau devrait augmenter d’environ 1 % par an au cours des 30 prochaines années. Compte tenu de la baisse constante de la disponibilité des eaux de surface causée par le changement climatique, notre dépendance globale aux eaux souterraines devrait connaître une hausse.
Tirer parti de tout le potentiel des eaux souterraines : que faut-il faire ?
1. Recueillir des données
Le rapport soulève la question du manque de données sur les eaux souterraines et souligne que la surveillance des eaux souterraines est souvent un « domaine négligé ». Pour y remédier, l’acquisition de données et d’informations, qui relève généralement de la responsabilité des agences d’eaux souterraines nationales (et locales), pourrait être complétée par le secteur privé. En particulier, les industries pétrolière, gazière et minière qui possèdent déjà une grande quantité de données, d'informations et de connaissances sur la composition des domaines plus profonds du sous-sol, y compris les aquifères. Dans le cadre de leur responsabilité sociale, les entreprises privées sont vivement encouragées à partager ces données et informations avec les professionnels du secteur public.
2. Renforcer les réglementations environnementales
La pollution des eaux souterraines est pratiquement irréversible et doit donc être évitée. Cependant, faire appliquer les réglementations et poursuivre en justice les pollueurs se révèle souvent difficile en raison de la nature invisible des eaux souterraines. Pour prévenir la contamination des eaux souterraines, une utilisation adaptée des terres et des réglementations environnementales appropriées sont nécessaires, en particulier dans les zones de recharge des aquifères. Par bien des aspects, les eaux souterraines constituent un bien commun, par conséquent, il est impératif que les gouvernements assument leur rôle de gardiens de cette ressource, afin de garantir que l’accès aux eaux souterraines, et les bénéfices qui en découlent, soient répartis équitablement et que cette ressource reste disponible pour les générations futures.
3. Renforcer les ressources humaines, matérielles et financières
Dans de nombreux pays, le manque général de professionnels, experts des eaux souterraines, parmi le personnel des institutions et des gouvernements locaux et nationaux, ainsi que l'insuffisance des mandats, des financements et soutiens des départements ou des agences des eaux souterraines, entravent une gestion efficace des eaux souterraines. L’engagement des gouvernements à bâtir, soutenir et maintenir la capacité institutionnelle liée aux eaux souterraines est crucial.
Le Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau (WWDR), la publication phare d’ONU-Eau sur les questions de l’eau et son assainissement, se concentre sur un thème différent chaque année. Le rapport est publié par l’UNESCO au nom d’ONU-Eau et sa production est coordonnée par le Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau de l’UNESCO. Ce rapport donne un aperçu des principales tendances concernant l’état, l’utilisation et la gestion de l’eau douce et de son assainissement, en s’appuyant sur les travaux des membres et partenaires d’ONU-Eau. Lancé à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, il fournit aux décideurs des connaissances et des outils leur permettant de formuler et de mettre en œuvre des politiques de gestion de l'eau durables. Il offre également des exemples de meilleures pratiques et des analyses approfondies afin de stimuler les idées et les actions visant à améliorer les prises de décision dans secteur de l’eau et au-delà.
Contacts press :
UNESCO WWAP : Simona Gallese, +39 075 5911026
Siège de l'UNESCO : Clare O’Hagan, +33 14568 1729
ONU-Eau : Ulrike Kelm, +41 227 308 144