Les managers et les experts des réserves de biosphère encourageront les actions visant à rendre les régions de montagne plus durables

Les écosystèmes fragiles des montagnes et la richesse des services qu'ils fournissent sont fortement menacés par le changement climatique. Les régions montagneuses régulent le climat, la qualité de l'air et les flux d'eau, et contribuent à protéger les communautés locales contre les risques naturels, parmi de nombreux autres services. Elles abritent environ 15 % de la population mondiale et constituent une source d'eau pour les grandes communautés situées en aval. La gestion durable de ces régions est particulièrement difficile. Le réseau mondial des réserves de biosphère de montagne a été créé récemment pour permettre aux gestionnaires locaux des régions de montagne de partager les bonnes pratiques, de développer des solutions et de bénéficier d'une expertise, en s'inspirant des expériences du monde entier. 

Des membres du réseau et des spécialistes se sont réunis à l'occasion d'un atelier organisé par le programme de l'UNESCO sur l'homme et la biosphère (MAB) et la réserve de biosphère d'Ordesa-Viñamala à Torla, en Espagne, les 18 et 19 avril 2022, afin de définir les priorités des principaux thèmes de travail du réseau mondial des réserves de biosphère de montagne, en tenant compte du fait que les réserves de biosphère de montagne sont riches en culture, en biodiversité, en endémisme et en services écosystémiques multiples. 

Les participants ont également abordé les défis auxquels sont confrontées les réserves de biosphère de montagne face au changement climatique, l'impact sur leurs écosystèmes et la manière dont ces changements affectent les activités et les dynamiques socio-économiques dans les zones de montagne et leurs zones d'influence.  

À cet égard, les principaux problèmes identifiés au cours de l'atelier sont l'isolement, le manque d'infrastructures de base, le dépeuplement et la pauvreté - auxquels certains pays sont particulièrement confrontés. 

Les participants ont souligné l'importance d'investir dans le développement de nouvelles technologies pouvant soutenir la gestion durable, les activités productives et le tourisme, ainsi que l'adaptation et l'atténuation des impacts du changement climatique.  

L'accent a également été mis sur l'importance de collaborer avec les universités et les centres de recherche, en vue de générer un "dialogue des connaissances" entre la communauté scientifique et les connaissances locales, en tant qu'axe fondamental pour une meilleure compréhension et gestion des réserves de biosphère. 

En ce qui concerne les questions de gestion, les participants ont identifié le besoin d'une structure juridique pour les réserves de biosphère, qui garantirait l'autonomie et la flexibilité de leur gestion. Il a été conclu que le soutien politique à différents niveaux (national, régional et local) est fondamental pour obtenir un soutien institutionnel et lever des fonds suffisants pour leur fonctionnement de base. 

L'importance de la participation et de la coopération entre les différents acteurs publics et privés a également été soulignée comme un élément clé pour le bon fonctionnement d'une réserve de biosphère. Il est impératif de développer des lignes directrices pour travailler avec le secteur privé, en particulier avec les entreprises extractives et énergétiques qui pourraient donner lieu à des litiges, et avec les entreprises privées qui sont bénéficiaires des services écosystémiques dérivés de la conservation et de l'utilisation durable de ces réserves de biosphère. 

Pour promouvoir la viabilité financière des réserves de biosphère de montagne, il convient d'apporter un soutien technique en finançant les projets de manière appropriée et en les complétant par des partenariats public-privé. 

Au cours de l'atelier, des cas réussis de partenariats public-privé dans des réserves de biosphère espagnoles ont été présentés, y compris des outils de financement de l'Organismo Autónomo Parques Nacionales de España (OAPN), des municipalités et des régions autonomes, des fonds européens et des entreprises privées, telles que Volkswagen, Naturgy et Iberdrola. 

Enfin, le processus de création d'une réserve de biosphère dans la zone métropolitaine de Santiago du Chili a été présenté afin de montrer comment une réserve de biosphère de montagne peut présenter une opportunité pour le tourisme et en vue d'atteindre un développement durable dans la région, en soulignant l'importance de ce type d'écosystème. 

Ont participé à l'atelier les gestionnaires de la réserve de biosphère d'Ordino en Andorre, de plusieurs réserves de biosphère espagnoles, dont Valles de Omaña y Luna, Ordesa-Viñamala, Valles de Leza, Jubera, Cidacos et Alhama, ainsi que les points focaux UNESCO-MAB du Chili (Corporación Nacional Forestal) et de l'Espagne (Organismo Autónomo Parques Nacionales de España - OAPN) ; des représentants du programme de tourisme d'aventure et de nature en montagne ; des représentants du programme stratégique régional "Santiago, capitale du tourisme de montagne" de la Corporation chilienne de développement de la production ; des représentants de Naturgy et d'Iberdrola ; ainsi que des représentants du secrétariat du Partenariat de la montagne et du secrétariat du programme MAB.