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Une nouvelle génération au Rwanda forge l’avenir dans l’art et la créativité
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![© Carole Karemena](http://webarchive.unesco.org/web/20220626135918im_/https://es.unesco.org/creativity/sites/creativity/files/carole.jpg)
« Le Rwanda est un lieu d’expérimentation. Je suppose que cela fait partie de notre ADN ». Carole Karemena, gestionnaire culturelle d’expérience, réfléchit à ce qui a provoqué l’élan créatif récent dans son pays natal. Après avoir fondé le Centre artistique d’Ishyo il y a 12 ans dans le but de rendre les expériences culturelles accessibles à tous, Carole a été au centre de la renaissance créative de ce pays d’Afrique de l’Est.
Au fil des ans, cette gestionnaire culturelle a suivi de près le développement des secteurs créatifs à travers le monde, tout en voyageant fréquemment en tant qu’actrice et partisane de la créativité. Le manque d’opportunités de formation professionnelle au Rwanda est devenu de plus en plus évident : « Il n’y a pas assez d’écoles qui enseignent aux artistes comment monétiser leurs activités, et la chaîne de valeur culturelle est inexistante ». Quand le Centre artistique d’Ishyo a été choisi comme partenaire pour la mise en œuvre du projet de deux ans Renforcement des industries culturelles et créatives au Rwanda, financé par le Fonds-en-dépôt de la République de Corée auprès de l’UNESCO, l’équipe a débuté avec une question simple mais révélatrice : de quelles compétences les artistes et créateurs rwandais ont-ils besoin pour élargir les possibilités liées à leurs créations ? Les 1750 réponses reçues à cette question ont permis de concevoir des formations de gestion culturelle axées sur la budgétisation, le financement, les contrats et les stratégies de marketing, afin de refléter les besoins pratiques et urgents du terrain. Au terme de ce projet de deux ans, une centaine de professionnels du secteur créatif rwandais ont acquis des compétences pratiques en gestion.
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![© UNESCO](http://webarchive.unesco.org/web/20220626135918im_/https://es.unesco.org/creativity/sites/creativity/files/panel_discussoin.jpg)
Être une chanteuse - ce n’était pas facile au début, mais j’étais prête à me battre.
Weya Viatora, chanteuse
Alors que le projet a couvert un large éventail de disciplines comprenant la musique, le théâtre, la production cinématographique, les arts visuels et l’entrepreneuriat créatif, l’intégration aussi bien de la théorie que de la pratique était au cœur de chaque module. La formation sur la conservation des arts visuels a consisté à visiter chaque après-midi des lieux d’exposition locaux afin de tirer des enseignements de ces exemples de conservation, tandis que la formation à la production et à la gestion de films a encouragé les cinéastes participants à mettre à l’épreuve leurs nouvelles connaissances en écrivant et en produisant un court métrage projeté à la fin de l’atelier.
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![© Weya Viatora](http://webarchive.unesco.org/web/20220626135918im_/https://es.unesco.org/creativity/sites/creativity/files/rwanda_2.jpg)
L’atelier de l’UNESCO s’est déroulé à un moment opportun, alors qu’elle se prépare à la sortie de son deuxième album, prévue pour 2020. « J’ai été surprise de voir à quel point c’était pratique. Nous avons entendu parler de toute la chaîne de production musicale : de la création de contenus à leur réception par l’audience ». La chanteuse a trouvé le segment sur le droit d’auteur particulièrement éclairant. « Aujourd’hui, je connais tous les avantages de l’enregistrement du droit d’auteur et de son importance pour me permettre de vivre de mes activités. Lorsque vous enregistrez votre musique, le musicien, mais également les producteurs et les compositeurs, sont indemnisés, et cela valorise et incite la production. Toute la salle, pleine de musiciens et de producteurs, a eu la même épiphanie ». Les participants ont également trouvé les plateformes de musique en ligne intéressantes. « Au Rwanda, vous apportez vos nouvelles productions aux stations de radio car c’est toujours le meilleur moyen de gagner de l’argent et d’atteindre le public. Ensuite, vous pourrez être invités à jouer sur les ondes ou à vous produire en concert. Les plates-formes en ligne sont encore nouvelles et nous n’en tirons pas encore beaucoup ».
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Carole Karemena, actuellement directrice générale du Centre, a un immense espoir pour les jeunes artistes rwandais. « La jeune génération d’aujourd’hui est pleinement africaine et fière. Leur art est courageux et fait face à notre passé difficile au lieu de s’en détourner. Ils sont à la fois fragiles et solides ». Weya, née deux ans après le génocide, est du même avis. « À l’époque, la musique était utilisée pour répandre la haine – je veux réparer les dommages que la musique a causés avec de la musique. L’année dernière, j’ai publié une chanson sur le pardon au Rwanda et le devoir qu’a notre génération de panser nos blessures. Parce qu’un jour, nous deviendrons nous-mêmes l’ancienne génération ».