Repenser les politiques culturelles pour la promotion des libertés fondamentales et la diversité des expressions culturelles en Jamaïque
La Jamaïque a acquis une reconnaissance internationale, notamment pour les talents créatifs de ses musiciens et producteurs de musique qui définissent les tendances musicales internationales, en particulier sur la scène reggae et dancehall. Les industries culturelles et créatives (ICC) florissantes comprennent des festivals de musique et un secteur cinématographique en pleine expansion. La Jamaïque a adopté un certain nombre de politiques et de mesures pour renforcer son cadre institutionnel et juridique en ce qui concerne les ICC et protéger les artistes face aux nouveaux défis tels que l'augmentation de la numérisation, l'amélioration des régimes de propriété intellectuelle, l'intégration des biens et services créatifs de la Jamaïque sur le marché international ou la lutte contre les inégalités ainsi que la dynamique informelle inhérente du secteur. Des efforts doivent être poursuivis pour assurer la mise en œuvre de ces mesures ainsi que l'efficacité et le caractère inclusif des mécanismes institutionnels de gouvernance de la culture. La Jamaïque a récemment révisé sa politique nationale sur la culture et l'économie créative (2017-2027), avec l'appui du Fonds international pour la diversité culturelle de l'UNESCO (FIDC), réaffirmant l'engagement de l'île à construire des systèmes durables de gouvernance culturelle. Dans le cadre de cet effort, la Jamaïque a créé la Commission nationale des industries culturelles et créatives en 2014 et a élaboré un plan d'action pour la culture et les industries créatives, qui vise à accroître la compétitivité de la Jamaïque sur les marchés mondiaux et à favoriser la création d'emplois. Le Ministère jamaïcain de la culture, du genre, du divertissement et des sports travaille en partenariat avec l'UNESCO dans le cadre du projet financé par la Suède, pour élaborer son premier rapport périodique quadriennal avec la participation d’un large éventail de partenaires public et privé issus du secteur créatif jamaïcain tels que la mode, la littérature, le cinéma et les danses.
Une consultation multipartite s’est tenue à Kingston, en Jamaïque le 31 octobre 2019 sur le processus d’élaboration du rapport périodique quadriennal de la Jamaïque. S.E. Mme Olivia Grange, Ministre de la Culture, du Genre, du Divertissement et du Sport s’est adressée aux participants. La consultation multipartite a porté sur des questions telles que la diversité des médias, la technologie numérique, la mobilité des artistes et l’égalité des genres dans les secteurs culturel et créatif. Organisée par le Ministère de la culture, du genre, du divertissement et du sport et le Bureau de l’UNESCO à Kingston, la consultation a été l’occasion de créer un espace de dialogue entre des représentants du ministère, des organisations de la société civile, du secteur privé, des associations professionnelles et des artistes.
Un atelier national de formation de trois jours s’est tenu à Kingston, en Jamaïque du 6 au 8 novembre 2019 et a été organisé par le Ministère de la Culture, du Genre, du Divertissement et du Sport et le Bureau de l’UNESCO à Kingston. Animé par Avril Joffe, membre de la Banque d’Expertise de l’UNESCO, la formation a accueilli des représentants gouvernementaux des domaines culturels ainsi que des acteurs du secteur créatif et culturel jamaïcain, y compris du secteur de la mode, la radiodiffusion, le cinéma, la littérature, les universités et la communauté Rastafari. Les participants ont apprécié l’examen approfondi du système et des initiatives de gestion culturelle en Jamaïque. « J’ai appris beaucoup de nouvelles choses qui se passent dans notre secteur créatif et dans le système gouvernemental que je ne connaissais pas », a déclaré un participant représentant de la communauté créative. L’objectif de la formation était d’améliorer la compréhension des professionnels jamaïcains de la culture de la Convention de 2005 et de ses avantages pour les industries créatives et culturelles de l’île. Les participants ont également appris à remplir le formulaire du rapport périodique quadriennal.
Le 26 mai 2020, la Jamaïque a organisé son premier débat #Resiliart sur le thème « Musique et peintures murales : Mettre les villes au service des artistes visuels et du spectacle vivant dans les Caraïbes pendant et après COVID-19 » organisé par le South South Collective en partenariat avec Avaya et l’Institut pour l’unité d'études caribéennes et d'études reggae de l'Université des Antilles, avec le soutien de l'UNESCO. Parmi les artistes, on comptait Olivia Wilmot, chanteuse, Richard Nattoo, musicien, Mathew McCarthy, muraliste, tous originaires de la Jamaïque, et Gretel Medina Delgado, conservateur des arts visuels de Cuba.
Les discussions ont porté sur la manière dont l'industrie de la musique et l'art de la peinture murale de rue en Jamaïque et dans la région peuvent renforcer la résilience du secteur créatif. Les artistes ont partagé leurs pratiques sur la manière de rester en contact avec leur public pendant la période de la covid-19 en utilisant les technologies disponibles à l'état actuel de leur discipline artistique respective. Leurs recommandations aideront les décideurs et les entreprises privées à élaborer des politiques et des mécanismes financiers appropriés pour aider les artistes à se remettre de cette période difficile et à renforcer la résilience des expressions créatives.