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Gérer notre patrimoine mondial marin : les joyaux de l'Océan

jeudi 17 octobre 2013
access_time Lecture 7 min.
Golfe de Porto, Corse © Editions Gelbart | Jean-Jacques Gelbart

Les gestionnaires de 46 sites marins du patrimoine mondial se rencontrent à Ajaccio, en Corse, du 18 au 20 octobre 2013, à l’occasion de la deuxième conférence des gestionnaires de sites marins du patrimoine mondial.

La Convention du patrimoine mondial a été fondée en 1972 sur le principe que certains endroits de notre planète – culturels ou naturels – devraient être reconnus comme ayant « une valeur universelle exceptionnelle » et donc protégés à titre de leg à l’humanité. En 1981, La Grande Barrière (Australie) est ainsi devenue le premier site marin à être inscrit. D’autres sites marins ont rapidement suivi, en reconnaissance du fait que les océans couvrent près des trois quarts de de la planète et représentent 97% de son espace de vie. Près de la moitié des sept milliards d’êtres humains dépendent des océans pour l’alimentation, le commerce et l’énergie.  

Certains de ces trésors marins sont uniques et  dotés de caractéristiques que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur la planète. Leur disparition serait une perte irréversible pour l’humanité. En 2005, le Programme marin du Centre du patrimoine mondial a été spécialement créé pour répondre aux besoins spécifiques et à l’importance des aires marines dans les 193 sites naturels classés au patrimoine mondial. Il  vise à établir une conservation optimale des zones marines existantes et potentielles, de valeur universelle exceptionnelle, afin d’assurer leur pérennité pour les futures générations. Les 46 sites marins du patrimoine mondial actuels sont situés dans 35 pays répartis sur six continents, et couvrent un quart de l’ensemble des aires marines protégées de la planète. Leur valeur universelle exceptionnelle est fondée sur leur beauté exceptionnelle, leur intérêt géologique, leur écosystème unique ou historiquement important, et /ou leur biodiversité spécifique ou en fonction de facteurs d’habitat.

En écho à  cette diversité, la Conférence en Corse promet d’être tout aussi variée en contenus. Elle débute le 18 octobre avec des visites du Golfe de Porto et de la Réserve de Scandola, site français du patrimoine mondial inscrit pour sa géologie exceptionnelle et sa biodiversité en 1983. Les deux jours suivants sont consacrés au partage des meilleures pratiques de gestion ainsi qu’au renforcement des capacités des gestionnaires de sites pour les défis qu’ils relèvent quotidiennement.

La communauté des gestionnaires du patrimoine mondial marin s’est rencontrée pour la première fois à Hawaï en 2010. Des progrès ont été accomplis depuis, notamment à travers la création d’un site internet dédié à l’échange d’idées et à la résolution de problèmes – un formidable réservoir d’expertise sur la gestion des aires marines protégées qui vient tout juste d’être lancé. Un Guide des meilleures pratiques, qui rassemble les solutions de gestion de sites les plus prometteuses, sera publié cette année et a pour objectif de servir de catalyseur pour les autres aires marines protégées du monde. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), en qualité d’organe consultatif à la Convention du patrimoine mondial, va lancer son examen des éléments marins exceptionnels non- inscrits sur la Liste du patrimoine mondial mais avec un potentiel de valeur exceptionnelle.  

L’un des objectifs centraux du Centre du patrimoine mondial est d’encourager et de renforcer la coopération entre les sites faisant partie de la famille du patrimoine mondial, créant ainsi un réseau  favorable à  des changements durables. Un film soulignant les activités de collaboration entre le Banc d’Arguin, au large des côtes de la Mauritanie en Afrique de l’Ouest, et la Mer des Wadden, un site côtier en partie néerlandais et en partie allemand, va être diffusé lors de la conférence. Les sites représentent deux étapes majeures sur la réputée East Atlantic Flyway, l’une des principales routes de migration utilisée par plus de 90 millions d’oiseaux tous les ans. Seize sites marins du patrimoine mondial sont situés le long de ces voies de migration.  

Le discours d’ouverture de la conférence sera donné par Russell Reichelt, responsable du parc marin de la Grande Barrière, en Australie. Son discours se concentrera sur un double défi : celui de la conservation et celui du développement économique. Bien que chaque site ait ses propres défis à  relever, tous les sites sont confrontés aux mêmes problématiques actuelles: la pollution, le changement climatique, la destruction de l’habitat, le développement côtier, la pêche abusive, les espèces invasives et l’acidification. Chaque gestionnaire trouve des solutions en faveur de  la conservation et de la préservation de la biodiversité ainsi que du développement d’une économie durable pour les populations locales.

L’objectif principal est maintenant le partage d’expertise et de bonnes pratiques entre gestionnaires. Ensemble, cette communauté de 46 sites marins du patrimoine mondial a le pouvoir de créer les liens qui changeront activement  une grande partie des aires marines protégées dans le monde. 

Une question fondamentale demeure au cœur de tout le travail qui se fait dans ce domaine: si nous ne pouvons pas protéger adéquatement les 46 sites marins classés au patrimoine mondial, qu’en est-il du reste de l’océan ?

La conférence est soutenue par le Ministère français de l’environnement, la Collectivité territoriale de Corse, l’Office de l’Environnement de Corse, l’Agence française des aires marines protégées, le Fonds mondial pour la nature, le Gouvernement allemand, Resource Media. Le Centre du patrimoine mondial est reconnaissant  du soutien constant de ses partenaires majeurs : l’entreprise horlogère suisse Jaeger-LeCoultre, le gouvernement flamand et l'International New York Times.

Les conclusions de la conférence seront présentées lors de la troisième Conférence internationale sur les aires marines protégées qui aura lieu du 21 au 27 octobre 2013 à Marseille, France.

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